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Le coup de cœur de la semaine : le Domaine Guindon

Historique et incomparable, le muscadet fait partie inhérente du patrimoine vinicole français depuis plusieurs siècles.  Agréable en bouche et facile à accommoder à des mets variés – viandes blanches, poissons, crustacés …-, le muscadet est un classique des tables françaises. Direction donc les vignobles nantais à la découverte du muscadet et du Domaine Guindon, notre coup de coeur de la semaine …

49 hectares : c’est la surface du Domaine Guindon, producteur d’un exceptionnel muscadet-coteaux-de-la-Loire. Minéral, nuancé d’une pointe d’amande, expressif et puissant en bouche, avec une fin complexe et longue, ce vin, fait à partir de cépage Melon de Bourgogne et produit par la famille de Pierre Guindon depuis 1925, est historique.

En effet, même si l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) lui a été décernée en 1937, le muscadet-coteaux-de-la-loire est présent dans la région Nantaise depuis le IIIème siècle, époque à laquelle les soldats de l’empereur romain Probus plantèrent les premières vignes sur le territoire nantais.

La viticulture se développe au cours du Moyen-âge sous l’impulsion des moines des abbayes du Pays nantais, dont Saint-Martin-de-Vertou et Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. Le vignoble nantais connaît ensuite un grand développement au XVIIème siècle quand des courtiers hollandais, qui recherchent alors de petits vins pour utiliser en alambic, découvrent celui produit sur les bords de la Loire. La levée des traites, taxes sur les marchandises, à la Révolution Française, permet plus tard au vin nantais, peu cher, de s’exporter dans d’autres régions françaises qui jusque-là étaient réputées « étrangères » : la Bretagne, la Guyenne, la Saintonge, le Languedoc, la Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, la Flandre et l’Artois. En 1709, Louis XIV aurait ordonné la plantation du cépage Melon de Bourgogne – ses feuilles ont une forme de melon – après les gelées dévastatrices du « Grand Hiver » de 1709, afin de résister au froid.

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Le terme « muscadet » apparaît dans un ancien parchemin du domaine de l’Oiselinière, dans le village de Gorges, dès 1635. Ce mot se référerait à l’une des caractéristiques gustatives du vin : « un goût musqué », d’où « Muscadet ». L’appellation « Muscadet » est cependant une exception dans le paysage vinicole français, les vins AOC étant d’habitude nommés d’après leur région de production ou leur cépage.

Tombé en désuétude pendant quelques décennies, le muscadet voit son retour à la fin du XXème siècle dans sa région de production. Les viticulteurs expérimentent alors de nouvelles techniques de vinification pour amener plus d’arômes et de complexité dans le vin : utilisation de barriques en chêne, fermentation sur lie, technique de macération avant la fermentation pour apporter un style et une qualité nouvelle du vin.

Aujourd’hui, le muscadet-coteaux-de-la-Loire issu du cépage Melon de Bourgogne couvre une superficie de 189 hectares, soit 3% des vignobles de la région. Il ne doit pas être confondu avec les autres appellations voisines : muscadet, muscadet-côtes-de-grandlieu et muscadet-sèvre-et-maine.

La culture du melon de Bourgogne est réalisée avec soin, ce cépage étant faiblement producteur et très sensible au mildiou. Les jeunes ceps de melon de Bourgogne sont élevés dans une pépinière, puis greffés avant de pouvoir être plantés dans le sol. Ils sont finalement taillés en Guyot simple, technique adaptée au climat tempéré et la plus employée sur le territoire du Muscadet ; les ceps ont alors des formes en Y,

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Les vendanges ont lieu de mi-septembre jusqu’à la fin du même mois. Traditionnellement, il est plus avantageux de vendanger tôt pour maintenir l’acidité, l’acidité étant l’une des caractéristiques clés du Muscadet. Les raisins sont transférés de la remorque dans un pressoir pour le pressurage. Après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter. Les vins peuvent être vinifiés selon les méthodes habituelles ou « sur lie »: après la fermentation, les lies (dépôts au fond de la cuve) sont laissées jusqu’à la mise en bouteilles. Le vin n’aura ainsi subi ni soutirage, ni collage, ni filtration. Les lies permettent d’éviter l’oxydation et enrichissent la matière du vin. La découverte de ce procédé fut quasiment accidentelle au début du XXe siècle, car les vignerons du Pays nantais avaient l’habitude de garder la meilleure barrique de la récolte pour fêter les grands événements familiaux. Conservée sans soutirage, cette « barrique de noces » donnait à ce vin un caractère particulier, plus frais en bouche avec un bouquet plus complet.

Le muscadet est généralement mis en bouteille au printemps ou à l’automne suivant les vendanges. Au moment de la mise en bouteille, un peu de dioxyde de carbone peut être encore présent dans le vin, lui donnant une très légère effervescence : on parlera alors de vin perlant (ou perlé).

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Aujourd’hui, presque 100 000 bouteilles de Muscadet sont produites annuellement, dont celles du Domaine de Pierre Guindon, producteur de vins en AOP Coteaux-de-la-Loire et d’une cuvée prestige en 2008. Ses parcelles sont disposées sur des filons granitiques entremêlés de veines de schistes, sols très représentatifs des coteaux-de-la-Loire, et produisent un Muscadet 100% melon de Bourgogne.

Sec, croquant et rafraîchissant, ce vin développe un palais citronné et minéral. Les muscadets-coteaux-de-la-loire se servent généralement entre 9 et 11° C. Reconnus pour leur assemblage idéal avec les fruits de mer (huîtres, poissons blancs, poissons en sauce, maquereau au vin blanc, sardines…), ces vins se marient également à merveille avec des salades estivales, la plupart des fromages (principalement les chèvres de la région de la Loire), mais aussi les charcuteries, surtout lorsqu’il s’agit de millésimes plus anciens. Le Muscadet se déguste généralement dans les trois ans qui suivent la récolte, mais les meilleurs vins des meilleurs millésimes peuvent se conserver plus d’une décennie.

Il ne reste plus alors qu’à emprunter la route des vins …

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