Alban Cacaret : « Au Domaine Peyrassol, on travaille sur l’image haut de gamme du rosé.»

La commanderie de Peyrassol, nichée sur les contreforts du massif des Maures est l’un des domaines les plus importants de la région varoise. Plus de 80 hectares de vignes courent sur les collines et chaque cépage cultivé a été soigneusement sélectionné pour être en parfaite harmonie avec le climat. Alban Cacaret, à la tête du domaine, évoque l’origine de Peyrassol, ses tables d’hôtes et son désir de partager l’histoire et le savoir-faire de son domaine…

Quelle est l’histoire du Domaine Peyrassol ?

Alban Cacaret : Peyrassol était une ancienne Commanderie Templière du VIIIème siècle et déjà un domaine viticole. Les Templiers étant exterminés par le roi, le domaine est tombé entre les mains de l’Ordre de Malte. A la Révolution Française, comme Peyrassol était considéré comme un bien d’église, la famille provençale Rigord l’a repris. Puis nous avons acquis ce domaine en 2001. C’était une grande nouveauté familiale car nous n’étions pas de la région, ni du milieu de la vigne. C’était une volonté de mon oncle. Il s’était toujours dit que si ses affaires marchaient, il voulait retourner à la vigne, à la terre. Pourquoi la Provence ? C’était vraiment un concours de circonstances. Mon oncle cherchait depuis quelques années dans les vignobles français, il est arrivé un jour par hasard et a eu un grand coup de cœur pour Peyrassol. C’est un lieu à part, un peu hors du temps par son côté austère, puisque c’est perdu dans les collines avec beaucoup de pierres sèches de Provence, dans un cirque. De plus, c’est un lieu chargé d’histoire qui n’a jamais laissé personne indifférent.

(c) Peyrassol

Vos tables d’hôtes, « Un Jour à Peyrassol », sont-elles des moyens de faire découvrir votre domaine et vos produits ?

AC : Au début on s’est consacrés à réhabiliter le domaine : les bâtiments d’habitation, la cave, l’intégralité du domaine. Très vite, on a voulu partager le domaine et les vins. On a eu l’idée d’ouvrir une vitrine, « Un Jour à Peyrassol », à Paris, à Saint-Tropez et à Bruxelles, avec un bar à vins, où il était possible de faire des dégustations, et un restaurant où il est possible d’associer ces vins à la gastronomie. Au niveau de l’épicerie fine, on a souhaité axer sur la truffe : des truffes fraîches, des produits de la Maison de la Truffe, tout l’univers de la truffe. On a aussi certaines spécialités provençales et italiennes. Quels que soient les produits, ils sont tous haut de gamme. C’est un moyen de prolonger l’expérience Peyrassol !

(c) Peyrassol

Pourquoi assiste-on à une évolution du rosé, jadis un vin provençal bas de gamme ?

AC : C’est très simple. D’une part, les producteurs et les vignerons ont globalement amélioré la qualité. D’autre part, et c’est le principal, les clients l’apprécient énormément ! Il n’y a pas de succès sans les consommateurs, néophytes comme amateurs éclairés. Le rosé a aujourd’hui un véritable succès. Ce qui est extraordinaire, c’est que ce succès a démarré au moment où nous avons pris le domaine. On a été dans cette mouvance là, on a participé à ce succès, à notre niveau bien sûr. Nous avons été l’un des premiers domaines à mettre en bouteille dans des grands contenants, dans des magnums très élancés. Nous avons véritablement travaillé sur l’image haut de gamme du rosé. Notre cuvée Clos Peyrassol, que l’on produit à seulement à 6000 bouteilles, est une bouteille très élégante, et le vin est d’une fraîcheur et d’une subtilité troublantes.

(c) Peyrassol

Sur votre domaine, vous réservez une grande place à l’art. L’œnologie, la dégustation et les arts sont-ils donc intimement liés ?

AC : C’est très certainement lié. Tous ces éléments se sont mis en place très naturellement sur Peyrassol. C’était un lieu à faire connaître, à partager. Le partager signifie donc faire déguster les vins, proposer à nos visiteurs de rester plus longtemps grâce à la table d’hôtes sur le domaine, et de présenter des œuvres d’artistes, pièces de la collection privée de mon oncle. Nous avons vraiment voulu travailler sur cette notion de partage, ouvrir au public un lieu qui a traversé les temps et qu’aucun propriétaire ne pourrait vraiment s’approprier.

Visuels : © La Commanderie de Peyrassol