Le coup de cœur de la semaine : le domaine Dubœuf

Pour fêter cette semaine le lancement du beaujolais nouveau, direction la région lyonnaise, à la découverte du domaine Dubœuf. A la carte des plus beaux restaurants (Troisgros, Bocuse, Haeberlin…), le domaine de Georges Dubœuf, parfois surnommé le « roi des beaujolais », est notre coup de cœur de la semaine.

Avant de devenir un vin reconnu et apprécié mondialement, le Beaujolais était d’abord une baronnie possédée au IXème siècle par Guillaume, comte du Lyonnais et du Forez. Bérard, le fils du comte, hérite de la propriété à la mort de son père. Il est le premier à porter le titre de Sire de Beaujeu, aujourd’hui la capitale historique de cette province française. Le comté de Beaujeu se transmet pendant 400 ans de famille en famille, jusqu’à devenir, au XVIIème siècle, propriété de Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV et de la maison d’Orléans.

(c) Beaujolais.com

Le beaujolais est une région viticole, connue pour ses vins typiques, issus à 99% du cépage Gamay. Le Beaujolais comprend trois zones géographiques bien différenciées : le val de Saône, où passent d’importantes voies de communication; le Beaujolais Vert, où sont pratiquées plusieurs activités (élevage agricole, filière sylvicole, tourisme…); les coteaux du Beaujolais, qui portent le vignoble.

Douze AOC se répartissent aujourd’hui la production de 1,1 millions d’hectolitres de vin : Beaujolais, Beaujolais Villages et dix crus (Morgon, Régnié, Moulin à Vent, Côte de Brouilly, Brouilly, Juliénas, Saint-Amour, Chénas, Chiroubles et Fleurie). Seules les appellations Beaujolais et Beaujolais Villages peuvent prétendre à une commercialisation en primeur ; ce traditionnel « Beaujolais Nouveau » est d’ailleurs attendu dans le monde chaque troisième jeudi du mois de novembre.

(c) Vins de Georges Duboeuf

Georges Dubœuf, négociant-éleveur, à la tête d’un domaine qui porte son nom, a largement contribué à la notoriété du beaujolais à travers le monde. En effet, sa carrière est née d’une frustration : celle de voir les Pouilly-Fuissé que sa famille produisait vendus à des prix dérisoires par des négociants de la région. Georges Dubœuf décide alors de rendre lui-même visite aux restaurateurs en bricolant une chaîne d’embouteillage ambulante à même sa camionnette. Dès les années 1950, le touche-à-tout passionné et visionnaire créé un groupement de producteurs qui s’appelle “L’Ecrin Mâconnais-Beaujolais”, où une quarantaine de vignerons lui fait confiance. Il créé son entreprise, Les Vins de Georges Dubœuf, en 1964, et multiplie les actions de promotion du Beaujolais à travers le monde en devenant son ambassadeur.

(c) Vins Georges Dubœuf

En 1993, le « Hameau du Vin » voit le jour, village oenotouristique où l’art de la culture de la vigne et de la vinification est présenté sous forme d’exposition interactive. Près de 100 000 visiteurs se déplacent par an dans cet oenoparc, où ils découvrent l’histoire d’une région, le Beaujolais, et d’une passion, celle de la vigne et du vin et leurs principaux secrets (origines, implantations et techniques).

(c) Vins de Georges Duboeuf

Aujourd’hui, Georges Dubœuf travaille avec plus de 400 vignerons, qu’il connaît tous personnellement. Il leur achète leur production et s’approvisionne dans vingt caves coopératives pour produire plus de 30 millions de bouteilles par an. Depuis 2002, il a également créé son propre centre de vinification, qui lui permet d’acheter le raisin et contrôler lui-même la vinification.

Depuis 50 ans, Georges Dubœuf oeuvre à la promotion d’un terroir et d’un savoir-faire, reconnu mondialement. La preuve que les belles histoire se vivent toujours avec passion…

Domaine Georges Dubœuf
Route de Lancié,
71570 Romanèche-Thorins
03 85 35 34 20
03 85 35 34 25
www.duboeuf.com

Visuels : © Vins Georges Dubœuf ; Beaujolais.

Beaujolais : le nouveau est arrivé !

Comme chaque troisième jeudi de novembre, le Beaujolais nouveau arrive ! A partir de minuit, l’ensemble des amateurs de vin peuvent déguster le nouveau cru, fêter le résultat d’une année de travail et tenter, une nouvelle fois, de percer ses secrets. Retour sur un événement incontournable dans le monde vinicole…

L’histoire du vin nouveau est bimillénaire. Dans l’antiquité, la « boisson des esclaves », raisin tout juste pressé, est proposée aux vendangeurs romains. Les Grecs, eux, scellent leurs amphores et fêtent le vin nouveau en début d’année, lors des Anthestéries ou « fête des Fleurs », ce vin étant symbole du renouveau de la nature. En effet, faute de moyens de conservation, les premiers vignerons boivent leurs vins très jeunes. Au Moyen-âge, le vin est mis sur le marché très tôt dans la saison, environ quinze jours après la fin des vendanges, ce qui présente deux avantages : l’obtention de prix exclusifs du propriétaire viticole et le contournement de problèmes liés à la mauvaise conservation des vins.

côteaux de vignes à Chirouble dans le Beaujolais

A partir du XIIIème siècle, la bourgeoisie citadine remplit ses celliers de vins issus de ses propres domaines, rivalisant ainsi avec les taverniers et les aubergistes. Grâce au perfectionnement de la tonnellerie et la mise au point de l’industrie du verre et de la bouteille vers la fin du XVIIe siècle, le vin se conserve de mieux en mieux et continue de renfermer tous ses arômes, même après une longue conservation.

Au XIXe siècle, les vignerons du Beaujolais commencent à mettre leur vin en vente tôt après les récoltes, pour éviter un marché de la pénurie et le grondement d’un peuple qui a soif. La récolte nouvelle est donc attendue chaque année, d’autant plus que la période suivant les vendanges est faite d’allégresse et de fêtes.

(c) Beaujolais

Une décision réglementaire, le cépage gamay noir à jus blanc (qui produit d’excellents vins nouveaux), la volonté des viticulteurs et négociants de développer le vignoble et l’engagement des amoureux des Beaujolais font naître le phénomène du beaujolais nouveau dans les années 50. En 1967, une date est fixée pour la première fois pour l’arrivée du Beaujolais nouveau : le 15 novembre à minuit. C’est finalement en 1985 que le troisième jeudi du mois de novembre est choisi pour fêter cette arrivée.

En France, le Beaujolais Nouveau est synonyme de fête et de célébration, un prétexte pour se retrouver et partager un moment convivial autour d’un verre de vin et d’un plateau de charcuterie. Depuis quelques années, l’événement du Beaujolais Nouveau a dépassé les frontières de l’hexagone et s’est exporté dans plus de 100 pays ; Etats-Unis, Japon (premier importateur étranger de Beaujolais Nouveau !) ou encore Allemagne profitent de ce « Beaujolais primeur », véritable ambassadeur du savoir-vivre à la française !

(c) Beaujolais

Contrairement à la perception de certains consommateurs, le Beaujolais Nouveau est un vin artisanal. Suite à la vendange du gamay noir à jus blanc à la main, le vigneron pratique une macération courte des grappes entières (spécifique au beaujolais), de 4 à 5 jours maximum, ce qui confère au vin une nature aromatique et fruitée. Deux appellations sont aujourd’hui productrices de Beaujolais Nouveau : le beaujolais et beaujolais-villages. Les caractéristiques de celles-ci varient en fonction du terroir et de la personnalité du producteur.

Côté dégustation, les principales qualités du Beaujolais nouveau résident dans l’exubérance de sa jeunesse, sa franchise et sa gourmandise. Ces saveurs sont obtenues en vendangeant le raisin à un instant précis de sa maturité. Issu du cépage Gamay, le Beaujolais Nouveau est un vin élégant, créé pour les palais les plus exigeants, amateurs de jeunesse et de gaîté, qui possède une robe rouge et des arômes de fruits.

Foncez-donc déguster ce nouveau beaujolais… avec modération, bien sûr !

Sources et visuels : © Le Beaujolais 

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.