Le coup de cœur de la semaine : le Domaine Tessier

Aux portes de la Sologne, sur la route des Châteaux de la Loire, il est une exploitation viticole de 23 hectares : le Domaine Tessier. Philippe Tessier, à la tête de cette exploitation conduite en agriculture biologique depuis 1999, travaille quatre types de sols qui « donnent des caractères particuliers aux vins ». C’est notre coup de cœur de la semaine.

Répartis sur les communes de Cormeray, Cheverny et Celettes, Philippe Tessier exploite quatre types de sols : des terroirs silico-argileux, silico-argilo-calcaire, graviers sur faluns et argilo-marneux. « Chacun donne des caractères particuliers, d’où l’intérêt d’assembler les vins » explique Philippe Tessier.

(c) Rdv Communication

Le vignoble est certifié en agriculture bio depuis plus de dix ans et travaillé selon les préceptes de la biodynamie. Les sols sont labourés ou enherbés et les vendanges sont manuelles avec tri sélectif. Les vinifications sont le moins interventionnistes possibles, sans levurage ni sulfitage à la réception en cuverie, afin de rendre les vins les plus digestes possibles.

A l’origine, la technique de vinification a été créée pour satisfaire le goût des anglais et leur fournir des vins stables et susceptibles de vieillir. Au XVIIIe siècle, de nouvelles techniques de vinification ont été mises en places et la première évolution consista à laisser macérer les grains de raisin durant une assez longue période. Les vins obtenus étaient désormais plus charpentés et colorés.

Après cette avancée majeure, on fit vieillir les vins en fut de chêne pendant trois ans. De nouveaux arômes et tanins sont apparus. Au cours du 20e siècle, les habitudes de vinification évoluent afin de rendre les vins plus conformes au goût des consommateurs.

(c) Domaine Tessier

Aujourd’hui, le Domaine Tessier produit trois appellations :

– Le Cour-Cheverny vin blanc produit avec le Romorantin, le cépage local. Ce cépage blanc ne monopolise qu’une seule appellation dans le monde, l’AOC Cour-Cheverny, en Sologne près de Blois. Son origine remonterait à François 1er qui fit venir 60 000 pieds de vigne de Bourgogne pour les faire prospérer non loin du château de sa mère, Louise de Savoie, à Romorantin. Ce sont des vins qui gagnent en qualité après quelques années de conservation, avec des arômes d’abricots, d’agrumes, de citronnelle ou encore de fleurs blanches comme l’acacia ou le jasmin.

(c) Domaine Tessier

– Le Cheverny en blanc, rosé et rouge. Des vins d’assemblage avec pour le blanc, le sauvignon dominant et le Chardonnay, l’Orbois en complément ; pour le rosé et le rouge, assemblage de Pinot noir et de Gamay dominants et Côt ou Cabernet franc en complément.

– Le Crémant de Loire en blanc ou rosé à base de Chardonnay et Orbois pour le blanc et Pinot noir et Cabernet franc pour le rosé. L’Arbois fait partie de l’encépagement des appellations Vouvray, Crémant de Loire, Cheverny et Valençay. Il donne un vin riche en alcool, faible en acidité, sec, frais, souple et il est principalement utilisé en assemblage avec d’autres cépages.

Philippe Tessier, homme de caractère à la tête du Domaine Philippe Tessier, aime à initier ses invités aux Cheverny et Cour-Cheverny rouges, rosés et blancs, ainsi qu’au crémant de Loire. Organisant des dégustations, il émerveille et surprend les papilles par les arômes des cépages et par la capacité de ses vins à vieillir.

(c) Rdv Communication

Défendant une viticulture paysanne, artisanale, honnête et sincère, Philippe Tessier reste un passionné et amoureux du terroir. « Un vin doit être l’expression du lieu d’où il est issu, le reflet des conditions climatiques de l’année et un peu du vigneron qui l’a produit, » explique-il, « tout en respectant la vie du sol et de l’environnement. Il doit donner du plaisir mais surtout être sain, vivant et digeste…un vin naturel ». A bon entendeur…

Visuels : © Rdv Communication ; Domaine Tessier.

Le coup de cœur de la semaine : Opinel

Le saviez-vous ? Un Opinel est acheté toutes les dix secondes dans le monde et depuis 120 ans, 280 millions de lames ont été vendues dans 71 pays différents. Véritable objet du quotidien, l’Opinel a su traverser les décennies sans prendre une ride. C’est notre coup de cœur de la semaine.

C’est en 1890, à l’âge de 18 ans, que Joseph Opinel invente le couteau qui porte encore aujourd’hui son nom. A l’origine, le jeune homme fabrique pour ses amis des petits couteaux de poche à l’atelier familial de forgerie.

(c) Opinel

Taillandier de métier (fabriquant d’outils tranchants pour l’agriculture), il n’imagine pas que sa création va rapidement dépasser le cercle familial. En effet, ses modèles plaisent tant qu’il décide, en 1897 de réaliser la série des douze tailles numérotées de 1 à 12 et se lance dans la fabrication industrielle de ses couteaux.

(c) Opinel

En 1909, Joseph Opinel dépose la marque et choisit pour emblème « La Main Couronnée » qui est encore aujourd’hui le symbole des couteaux. En effet, tout maître coutelier depuis Charles IX a en effet l’obligation d’apposer son emblème sur ses produits. Les trois doigts sur la lame représentent les reliques de saint Jean-Baptiste que sainte Thècle rapporta d’Alexandrie (Égypte) au VIe siècle. Ils figurent également sur les armes de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne. Aujourd’hui figurent également les mentions Opinel, France et INOX.

(c) Opinel

En 1955, la « virole de sécurité » est inventée. Cette bague de sécurité en acier inoxydable permet de bloquer la lame en position ouverte (sécurité d’utilisation). Développé en 2000, le Virobloc permet également de bloquer la lame en position fermée (sécurité de transport). Ces systèmes simples et efficaces améliorent considérablement les couteaux d’origine.

(c) Opinel

Aujourd’hui, près de trois millions de couteaux sont produits par an. Malgré le succès de ses produits, Opinel a su rester une entreprise familiale. Maurice Opinel, petit-fils du fondateur et Président, et Denis Opinel, arrière-petit-fils et le directeur général continuent de travailler dans le respect des valeurs établies par le créateur de l’Opinel : simplicité, fiabilité, efficacité.

L’Opinel – car le nom est devenu commun en 1989 – même s’il est un objet simple du quotidien, reste extrêmement complexe à fabriquer. Plus de 20 opérations sont nécessaires et à chaque étape il subit un contrôle minutieux. Cette fabrication consiste en l’assemblage de cinq pièces : la lame en acier (qui doit régulièrement être aiguisée et gardée propre pour éviter le ternissement et la rouille), le manche en bois (de merisier pour le modèle original mais aujourd’hui proposé en hêtre, en palissandre, en chêne, en noyer, en olivier, en ébène, en rosier ou en corne blonde), une bague fixe en acier et son rivet, sur laquelle la lame pivote, et (sauf pour les plus petits modèles) une bague de sécurité tournante pour empêcher la lame de se refermer sur la main de l’utilisateur (il n’y a pas de ressort pour la garder ouverte).

(c) Opinel

Le couteau est aujourd’hui un objet de légende de la culture française. Utilisé pour ramasser les champignons, couper la viande à la maison ou tailler le saucisson lors d’un pique-nique, il fait figure d’indispensable. Sa construction simple et ingénieuse, qui est restée quasiment inchangée depuis plus d’un siècle, a transformé l’Opinel en objet classique du design.

(c) Opinel

Un objet que son créateur, Joseph Opinel, a souhaité simple, pratique et versatile, et qu’il  a soigneusement pensé pour que « de la fonction naisse la forme »…

Source et visuels : © Opinel

Le coup de cœur de la semaine : le Foie Gras du Sud-Ouest

Comment parler de gastronomie landaise sans parler de l’un des produits les plus représentatifs de cette région ? Le foie gras du Sud-Ouest est notre coup de cœur de la semaine.

Même s’il est interdit dans certaines régions du monde, le foie gras du Sud-Ouest est une absolue institution dans la gastronomie française, le fruit d’un savoir-faire vieux de 4000 ans. En effet, la technique du gavage a été inventée par les Pharaons, qui, en observant les oies et les canards sauvages se gaver naturellement à la migration, découvrent le foie gras. Ils décident alors de gaver leurs grues avec du grain et confient cette tâche aux Juifs.

(c) Foie gras du Sud-Ouest IGP

Au sortir de leur esclavage en Egypte, les Hébreux emmènent avec eux cette technique qui réapparait partout où ils s’installent. De la Grèce Antique à l’Empire Romain, en passant par le bassin méditerranéen, la pratique du gavage, vers la fin du Moyen-âge, franchit les Pyrénées.

C’est à partir de ce moment que se développent la production, la consommation et la conservation, de foie gras dans le sud-ouest, propres à la région. En effet, le Sud-Ouest est à l’origine de la technique du confit, mode de conservation dans la graisse, inconnue des autres régions de France. Cette conservation est l’acte fondateur de la gastronomie du canard à foie gras, car elle présente un double avantage : elle assure la conservation longue des morceaux de viande et fournit en abondance une graisse utilisée ensuite pour la cuisson des aliments au même titre que le beurre, le saindoux ou l’huile d’olive.

Autre facteur du développement du foie gras, l’importation en France du maïs par Christophe Colomb. Dès le XVIème siècle, le maïs devient une culture importante dans le sud-ouest, convenant parfaitement à l’alimentation des canards et des oies. L’élevage des palmipèdes à foie gras devient ainsi le pilier de l’alimentation rurale dans le Sud-Ouest et une véritable source de revenus au milieu du XVIIIème siècle. La haute valeur gastronomique des foies gras est, petit à petit, reconnue.

(c) Foie gras du Sud-Ouest IGP

Cependant, la véritable notoriété du foie gras commence avec l’invention de la conserve par Nicolas Appert, en 1805. Il est le premier à mettre au point une méthode de conservation des aliments en les stérilisant par la chaleur dans des contenants hermétiques (bouteilles en verre puis boîtes métalliques en fer-blanc). C’est également lui qui crée en France la première usine de conserves au monde. Dès lors, autour des premiers marchés « au gras » du Périgord, des Landes et du Gers, apparaissent les conserveurs qui alimentent les magasins des grandes villes.

Aujourd’hui, fort de sa reconnaissance et de son utilisation gastronomique, le foie gras du Sud-Ouest bénéficie d’un label européen, l’Indication Géographique Protégée (IGP). Celle-ci garantit l’origine géographique (les treize départements d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées, la Corrèze et une partie de l’Aude), la qualité, la réputation ou toute autre caractéristique pouvant être attribuée à cette origine géographique, le fait que la production et/ou la transformation et/ou l’élaboration, ont lieu dans l’aire géographique déterminée ainsi que le respect de cahiers des charges dont la responsabilité du contrôle est confiée à l’INAO et à des organismes certificateurs agréés par les pouvoirs publics.

L’IGP Canard à Foie Gras du Sud-Ouest s’applique aux produits suivants :
– Produits crus : foie gras, magret, cuisse, aiguillette, cœurs, manchons, gésiers.
– Produits transformés : foie gras entier, foie gras, bloc de foie gras avec ou sans morceaux, magret séché ou fumé, confit.

(c)  Foie gras du Sud-Ouest IGP

Ce label permet aux producteurs et aux consommateurs d’avoir un gage de qualité concernant leur foie gras – origine du canard, élevage au maïs, conditionnement et suivi.

Un label à prendre en compte quand les foies gras de très haute qualité garniront nos tables de fête…

Source et visuels : © Foie gras du Sud-Ouest IGP

Le coup de cœur de la semaine : la Confiserie du Roy René

Le calisson est une gourmandise prise très au sérieuse en Provence. La preuve : il existe même une Union des Fabricants de Calissons d’Aix, qui fait vivre avec passion une tradition vieille de quatre siècles. La Confiserie du Roy René, fabrique depuis 1920 avec savoir-faire calissons et douceurs du sud. C’est notre coup de cœur de la semaine.

(c) Confiserie du Roy René

L’histoire du calisson aurait débuté avec la peste. Selon la légende, en 1629, l’une des plus terribles épidémies ravage la population aixoise. Les magistrats de la ville avaient pourtant pris des précautions sévères et fait, entre autres, séquestrer les habitants dans leurs maisons. A chaque coin de rue, afin que les fidèles puissent prier, des niches sont même ornées de statues de la Vierge, pour éviter à la population de se contaminer. Seulement, malgré les mesures prises, le mal empire, à tel point que le Parlement de Provence et les magistrats, épouvantés, quittent la ville. Il ne reste bientôt plus que le Prévost du Chapitre Mimata, le Consul Borilli et l’assesseur Martelly. Le 20 janvier 1630, l’assesseur Martelly, à la tête des notables et du peuple, assiste à la grand messe et fait le vœu de faire célébrer chaque année un office d’action de grâce dédié à la Vierge de la Seds, sainte patronne de la Ville d’Aix. Cet événement a d’ailleurs laissé sa trace, puisque jusqu’à la Révolution, chaque 1er septembre, les cloches de la Ville carillonnaient pour rappeler le vœu Martelly. C’est au cours de l’un de ces offices que sont distribués des sortes de pains bénis : les célèbres Calissons. Les Calissons, bénis par l’Archevêque, étaient distribués aux fidèles en chantant : « Venite Ad Calicem », qui se traduit en provençal par « venes touti au calissoun », ce que les Aixois traduisirent bien vite en : «Venez tous au Calisson !». Selon le Frère Bonnaventure de Six-Fours, « Ces sortes de biscuits, très tendres à la pâte d’amande, parce qu’ils sont puisés dans un large vaisseau en forme de Calisse, sont nommés Calissons ».

D’après une autre légende, le calisson aurait été importé en Provence et affiné par un cuisinier du roi René au milieu du XVe siècle. Au cours du second mariage de René d’Anjou avec Jeanne de Laval en 1454, le patron des confiseries du Roi en aurait servi à la future reine, réputée peu gracieuse. Ayant pour une fois le sourire, un de ses proches aurait dit : Di calin soun (« Ce sont des câlins »). Le nom lui serait resté. Quelle qu’en fut son origine, le calisson dans sa forme moderne était né.

(c) Confiserie du Roy René

L’introduction de l’amande en Provence au XVIème siècle voit la fabrication du calisson prendre de l’ampleur. Au XIXe siècle les premières usines de calissons sont créées et au début du XXe siècle, Aix-en-Provence est la capitale mondiale du négoce d’amandes.

Encore aujourd’hui, Aix-en-Provence est restée la capitale du calisson et sa fabrication est restée artisanale. Les amandes sont mondées (leur peau est enlevée), puis broyées avec des melons confits (ou d’autres fruits confits pour une version moins classique) et additionnées de sirop de fruit. Le tout est enrobé d’une feuille d’hostie pour la base et nappé d’un glaçage royal (à l’œuf). Le montage de la confiserie se fait ensuite en deux étapes : préparation de la pâte et dressage des calissons. À l’aide d’un emporte-pièce, on lui donne la forme effilée d’une amande, avant de la cuire à feu doux.

(c) Confiserie du Roy René

C’est de cette manière que Roy René, confiseur à Aix-en-Provence depuis 1920, fabrique ses confiseries et douceurs provençales dans la plus pure des traditions. Ernest Guillet acquiert la « Nougaterie du Roy René » au coeur d’Aix-en-Provence au début des années 20. Cette Nougaterie du Roy René est un succès, se diversifie et prend une importance croissante. En 1973, sous la direction de René Guillet, fils d´Ernest, l´entreprise, devenue « Calisson du Roy René », en 1950 s´affirme comme le premier producteur de calissons. La Confiserie du Roy René triple la surface de ses locaux de production et étend ses gammes de produits. Elle assoit solidement sa position de leader de la confiserie provençale haut de gamme sur le marché national et international.

Aujourd’hui, la Confiserie du Roy René applique les techniques traditionnelles de fabrication du calisson à des recettes originales : Califruit et Califleurs (Calissons aromatisés à la violette, à la figue, à l’orange, au citron ou encore à la framboise) ainsi que les Calicocktails, Calissons sucrés/salés (à l’olive noire, à la ratatouille et à la tomate séchée), bien dans l’ère du temps.

Même après de 600 ans d’existence, le calisson, l’un des porte-drapeaux gastronomiques de la région Provence, a encore de doux jours devant lui…

Visuels : © Confiserie du Roy René