Marie-Pierre Caille : « Être une femme permet de donner une autre image du vin »

Marie-Pierre Caille, nous présente cette semaine Château Mentone et sa vison de la relation entre vin et féminité…

Pouvez-vous nous présentez votre domaine en quelques mots ?
Marie-Pierre Caille : Château Mentone, situé au coeur de l’arrière-pays varois, est un domaine viticole parmi les plus anciens de l’appellation Côtes de Provence. Racheté en 2003, d’importants travaux de rénovation ont été nécessaires pour reconstruire l’outil de production mais également redonner une 2e vie à l’ensemble des bâtis (plus de 4.000 m2 !) et les intégrer au monde moderne.

Le domaine s’étend aujourd’hui sur plus de 170 hectares dont une quarantaine dédiés majoritairement à la vigne, mais aussi à l’oliveraie, au verger, au potager et à un vaste parc aux arbres centenaires. Depuis 2012, l’intégralité de la production a reçu les certifications ECOCERT et bénéficie des labels Agriculture Biologique (AB) et Agriculture Bio-Dynamique (DEMETER).

Le « Château » du domaine transformé en maison d’hôtes propose 5 chambres classées 5* mais également des gîtes pouvant accueillir de 2 à 15 personnes et de plusieurs de salles de réception pour événements privés et professionnels jusqu’à 250 personnes. L’ouverture en mai 2015 d’une auberge permettra de compléter cette offre oenoutouristique avec de la restauration « fait maison » à consommer sur place et à emporter.

Château-Mentone

En quoi être une femme est-il un avantage ou un inconvénient dans le monde du vin ?
Marie-Pierre Caille : Être une femme permet de donner une autre image du vin, moins « rude » et plus orientée « art de vivre » – C’est 1 métier de convivialité et de partage qui sied bien aux femmes et les prestations oenotouristiques développées aujourd’hui dans les propriétés pour accueillir un public varié en sont la preuve …

Apportez-vous une touche féminine à votre production ?
Marie-Pierre Caille : Avec mes 1ères expériences professionnelles issues de l’univers de la communication, j’ai tout de suite opté pour créer et véhiculer une image « moderne » d’un domaine vieux de plusieurs siècles, tout en insistant sur la nécessité de préserver un patrimoine architectural et naturel avec une orientation très axée Développement Durable : aujourd’hui de nombreux labels(1) sont venus récompenser nos efforts et c’est sans doute en cela que Château Mentone se différencie de la concurrence …

(1) AB, Demeter, Bienvenue à la Ferme, Clé Verte

Pensez-vous qu’une féminisation du vin se met en place ?
Marie-Pierre Caille : Le terme est sans doute un peu fort mais l’évolution se fait effectivement avec plus de douceur qu’auparavant : la présence des femmes à toutes les étapes de la conception des vins à leur achat contribue à cette tendance, mais où les hommes trouvent d’ailleurs largement matière à s’exprimer …

Château-Mentone_Davy-Tissot

Marie-Pierre Caille – Propriétaire Château Mentone et Davy Tissot – Chef de la Villa Florentine

Visuels : © Rdv Communication

 

Annick Bouteille : « Être vigneron demande une, peut-être deux générations. »

Annick Bouteille, nous présente cette semaine Château Rasque et son histoire…

Pouvez-vous nous présentez votre domaine ?
Annick Bouteille : La nature provençale recèle encore quelques endroits très purs que l’on découvre en quittant les grands axes de communication, loin de toute pollution.

Le domaine de Rasque, habité depuis 6000 ans est l’un de ces lieux magiques. La route Sylvestre qui y conduit, initie déjà le visiteur au vignoble qu’il va découvrir sur le grand plateau.

A perte de vue, les collines de Giono, l’été de Pagnol. Sur des argiles et des grès, au fond d’une mer tropicale, débris de coquillages, de coraux, de corps défaits d’animaux marins, ont bâti Rasque de leurs calcaires. Rasque, une vieille histoire, née de la nuit la plus lointaine, où chacun a laissé sa trace : celui qui au Néolithique, a perdu son piochon de pierre ; ceux qui ont bâti l’opidum du Castelar pour défendre leurs récoltes 400 avant J-C ; les Grecs et les Romains qui ont courbé Rasque sous leurs vignes ; les paysans du Moyen Age, actifs autour de leur champ de blé, de leur moulin, de leurs oliviers, construisent leur vie, avec la vigne. Sans relâche, ils continuent, parce que la terre est forte, généreuse parce que Rasque est toujours voué à la vérité, à la vigne et au vin.

En effet, il y a 31 ans les Terres de Rasque n’étaient qu’une vaste sapinière, Gérard et Monique Biancone acquiert ces terres en 1983. Gérard de par sa mère aimait la terre, Monique a été initiée par son père, lui-même vigneron dans le Bordelais. Ensemble, il rêvait de retrouver un jour des vignes. Tous deux se lancent avec passion dans cette belle entreprise entraînant les enfants Pascale, Fabio, Sophie, Alexandra (Notre cuvée Alexandra rosé lui est dédiée) dans la création d’une immense aire de jeux ; et ce bien avant la naissance d’Enzo « l’Enfant des vignes »

Cette belle aventure leur a permis de rencontrer leurs amis vignerons, Jean Jacques Ott, Régine Sumeire, Françoise Rigord, Edgard Pascaud, Roseline Gavotty, Hervé Goudard,. Ils ont participé à la création de cette mythique « Route du rosé ».

Château-Rasque

Quelle avenir pour votre domaine ?
Annick Bouteille : Dans l’extension de Rasque, nous avons acheté Le Clos Jasmin situé sur la commune de Puyloubier, 12 Ha de vignes ; une propriété aux pieds de la Montagne Sainte Victoire où nous produisons essentiellement des rouges.

En 2003, nous avons fait l’acquisition du Domaine l’Hermitage de Saint Pons à Figanières : 34 ha de vignes où nous envisageons de produire exclusivement des rosés.  Cette propriété centenaire  a vu naître la Cuvée So… ! Joliment primée. Ces vins élaborés selon les techniques du Château Rasque apportent sa complémentarité dans la gamme des vins que nous produisons. Nous travaillons pour l’avenir en composant avec notre terroir.

Cette démarche est adéquation avec notre philosophie. Car être vigneron demande une, peut-être deux générations. Et nous sommes assez heureux d’atteindre l’objectif que nous nous étions fixés il y a 30ans à la naissance du château, à savoir produire des vins qui s’expriment notre terroir provençal. Aujourd’hui, Sophie perpétue le savoir-faire de ses parents avec passion !

Quelle caractéristique vous différencie de vos concurrents ?
Annick Bouteille : Nous sommes un domaine familial et avec mes parents nous œuvrons ensembles femmes et hommes, notre force ? cet esprit de famille qui fait de nous un vignoble authentique où la convivialité résonne dans les vignes !

Pensez-vous qu’une féminisation du vin se met en place ?
Annick Bouteille : Non je ne le pense pas vraiment, mais disons qu’aujourd’hui le vin a toujours eu une part de féminité reconnue

Visuels : © Rdv Communication

 

Aurore Legrand : « A l’aveugle on peut confondre un vin rosé et un blanc de gastronomie ! »

Aurore Legrand, nous présente cette semaine le Château Pas du Cerf, domaine familial depuis huit générations. Directrice commerciale, entourée de ses parents Geneviève et Patrick, de ses sœurs Marion et Diane (œnologue responsable de la production) ; elle nous dévoile un regard instructif et sincère…

Pouvez-vous nous présentez le Château Pas du Cerf ?

Aurore Legrand : Le Domaine de 80 hectares de vignes se situe à la Londe, entouré d’une forêt de chênes lièges sur la bordure maritime de l’appellation Côte de Provence. Il est composé de 9 différents cépages sur un terroir schisteux. Le vignoble tout en coteaux orienté Sud-est bénéficie d’un climat favorable et d’une brise maritime due à la proximité avec la mer qui favorisent des nuits très fraiches et donc un équilibre ressenti dans nos vins.
Le Pas du Cerf existe depuis 1848 mais c’est en 2001 que nous sommes sortis de la coopérative pour produire nos propres vins avec un outil.
Notre production est composée à 75 % de vins rosés, à 20 % de vins rouges et à 5 % de vins blancs. Nous travaillons en culture raisonnée avec notamment une station d’épuration traitant les eaux usées,…
Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur notre site Internet : http://www.pasducerf.com/

Aurore Legrand avec le Chef étoile Jean-Louis Nomicos
Aurore Legrand avec le Chef étoile Jean-Louis Nomicos

 

Comment conseillez-vous la dégustation d’un vin rosé ?

Aurore Legrand : Sans glaçon avec un verre ayant été préalablement conservé au frais. Il est préférable de le boire à température comme peut l’être un vin blanc. Si le rosé est à température, il n’y a aucun sens de le rafraichir, même si il est vrai que l’été arrivant nous sommes toujours enclin à boire plus frais que le reste de l’année.
Pourquoi le vin rosé est-il, selon vous, très apprécié par les femmes ?
D’un point de vue gustatif, je pense que le palais des femmes préfère des vins enrobés, peu acides et avec peu de tannin.
Ensuite, il existe aussi un aspect esthétique tant par la couleur du vin en lui-même que les bouteilles et packagings qui sont originaux.
Mais le vin rosé est devenu un vin à part entière. Il est désormais proposé à la carte toute l’année et le marché est en pleine expansion. Les rosés se marient avec beaucoup de produits notamment avec une cuisine méditerranéenne (anchoyade, aïoli, bouillabaisse, tapenade,…).

Château Pas Cerf

Un vin rosé peut-il être de gastronomie?

Aurore Legrand : Il y a trente ans les vins rosés étaient acides, courts en bouche avec peu de qualité.  Les producteurs étaient mal équipés à l’époque et la quantité était privilégiée par rapport à la qualité.
Les choses ont changé et nous avons énormément progressé. On peut désormais obtenir des vins fins, gras avec beaucoup d’arômes,…
A l’aveugle on peut confondre un vin rosé et un vin blanc de gastronomie !
Les vins rosés de gastronomie s’associent très bien avec des viandes blanches, des poissons en sauce mais aussi la cuisine thaï et en règle générale, la cuisine épicée.

Visuels : © Rdv Communication

La recette du jeudi : Filets de rougets snackés en pissaladière et caviar de légumes, petites girolles et croutons en tapenade

Le Rouget-Barbet est un poisson de roche, habituellement pêché dans les eaux chaudes de la Méditerranée. Traditionnellement utilisé dans la Bouillabaisse, ce poisson s’accorde harmonieusement aux saveurs de Provence. En cette semaine consacrée à Saint-Tropez, le chef François Déduit, propriétaire de l’Hostellerie du Moulin Fouret, a sublimé ce produit aux accents du sud : des Filets de rougets snackés en pissaladière et caviar de légumes, petites girolles et croutons en tapenade.

Les ingrédients pour 4 personnes :

– 2 beaux filets de rougets barbet par personne
– 2 oignons
– 3 poivrons rouges, verts, jaunes
– 1 Aubergine
– 4 gousses d’ail épluchées, safran

(c) RDV Communication

Réalisation :

Caviar de légumes

– Faire sauter tous les légumes dans de l’huile d’olive. Laisser mijoter et mixer.

Pour l’huile vierge :

– Couper en petits dés des poivrons jaunes, rouges et verts. Ajouter une cuillère à soupe de câpres, ½ bouquet d’estragon, cerfeuil, ciboulette, 1 cuillère à soupe de sauce soja, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 trait de tabasco, 1 Jus de citron, Sel et poivre.
– Snacker les rougets, puis les poser sur des quenelles de caviar. Napper d’huile vierge, ajouter les girolles et les tomates en grappes.

Visuels : © RDV Communication