Eric Nathan: « Cuisiner, c’est un art »

Eric Nathan est la patron d’Italdenrées, entreprise d’import de produits italiens. Son but? Faire partager sa passion et faire découvrir la qualité et l’authenticité de la véritable gastronomie italienne en France. Mozzarella di bufala, Parmigiano reggiano, Gorgonzola, tagliatelle, penne rigate, jambon de Parme, jambon de San Daniele… Tous ces classiques de la cuisine italienne sont testés par des grands chefs de France avant d’être proposés au public gourmand et gourmet. Eric Nathan nous parle de son activité, de sa passion pour la gastronomie italienne et de l’art culinaire à la méditerranéenne…

Qui est Eric Nathan?

Eric Nathan: Je suis distributeur de produits alimentaires italiens de haute gastronomie. Il y a trois ans, j’ai monté une entreprise suite à mes expériences en tant qu’acheteur de produits frais. On a cherché puis sélectionné certains produits en Italie, et on a ainsi monté une très belle gamme de gastronomie italienne. Dans cette sélection, il y a un produit très particulier, la Bresaola de Paganoni. C’est une charcuterie atypique du nord de l’Italie car elle est faite à base de bœuf. Sur la Bresaola, il y a signe européen, appelé IGP (Indication Géographique Protégée). La Bresaola est faite depuis toujours, selon un stricte cahier des charges, à partir de viande de zébu originaire du Brésil et d’Argentine. Il y a eu une crise il y a trois ans, suite aux normes de la communauté européenne: les Brésiliens ne voulaient pas faire de traçabilité, ce qui a engendré une augmentation de la Bresaola. De nouvelles idées sont nées de cette crise, en particulier celles de Paganoni, qui ont décidé de diversifier leur offre et proposent désormais de la Bresaola faite à partir de viande de zébu, de bœuf et de taureau.

Quelle est la manière idéale de déguster la Bresaola?

EN: La manière la plus typique est de la consommer avec de la roquette, un jus de citron, du gros sel, et un filet d’huile d’olive extra-vierge. Justement, dans la gastronomie italienne, les produits peuvent se suffire à eux-mêmes et se déguster sans artifices. Sinon avec du pain de qualité.

D’où vous vient cette passion de la gastronomie italienne?

EN: L’amour de la bouffe, tout simplement! On aime manger, on aime les parfums. On a toujours vécu dans des restaurants. Mon parcours a démarré dans l’hôtellerie, j’ai passé toute ma vie dans des hôtels, j’ai été directeur d’hôtel, réceptionniste, liftier, maître d’hôtel dans des restaurants. J’ai même fait la femme de chambre! (rires) Cette passion me suit depuis toujours et je connais bien l’alimentation. J’ai également travaillé dans des boîtes au niveau du service qualité, donc je connais les normes. Je suis obligé étant donné que mon entreprise importe des denrées périssables! Les Italiens, nous avons cette passion de la cuisine et toujours le désir de monter en gamme.

Existe-il vraiment un créneau en France pour la gastronomie italienne?

EN: Oui, de plus en plus. Je base mon chiffre d’affaires seulement sur la gastronomie italienne et des produits chers de très grande qualité. Nous sommes sur une moyenne de produits qui sont chers et destinés à des restaurants qui veulent faire plaisir à leurs clients. Mais il faut se rappeler qu’aller dans un restaurant de qualité, c’est cher. Ceci dit, cela reste dans la lignée de la tradition française. Nous avons une chance en France: les Français aiment beaucoup manger. Ce n’est pas une question d’être italien ou français: si on mange bien, on est contents. Et les Français veulent bien manger, manger du bon italien. Ils sont même plus experts sur les vins et sur certains produits que les Italiens eux-mêmes! Je vous le dis par expérience.

Y-a-t’il donc un véritable art culinaire?

EN: Quand je me regarde en train de cuisiner, et que je regarde un grand chef, je trouve que lui capture la saveur, et moi non. Je pense que cuisiner est un art. Même si l’on cuisine avec peu, il faut avoir du talent. C’est un art comme la peinture, vraiment un art à part entière. C’est vraiment quelque chose d’extraordinaire. Il faut donc avoir du talent. On peut être un bon chef, mais si on n’a pas du talent comme le coup de dessin ou le coup de raquette de tennis, on ne sera jamais un champion. Il faut l’avoir ce talent. C’est un véritable art la cuisine et beaucoup plus compliqué qu’on le croit…

Visuels: (c) Louise Barillec et Aurore Lucas

Ferrari, la F1 des jambons de Parme

Naples a ses pizzas, Venise ses bigoli in salsa, Rome ses artichauts frits … et Parme, son fameux jambon. La ville au nord de l’Italie est aujourd’hui la seule à produire le véritable Prosciutto di Parma, dont l’appellation est d’origine contrôlée depuis 1996. L’entreprise Ferrari, située au cœur du Tizzano Val Parma, dans la province de Parme, peut se vanter d’avoir un jambon d’une qualité exceptionnelle. Retour sur le processus de fabrication d’un produit italien emblématique.

« La première chose que vous apprend l’entreprise Ferrari est claire: faire du jambon est une chose, bien le faire est une toute autre histoire. »

En effet, le jambon de Parme est soumis à un strict cahier des charges qui vise à reproduire le savoir-faire et des techniques centenaires dans un environnement contemporain.

Tous les facteurs dans la chaîne de fabrication sont pris en compte et soumis à de nombreux contrôles: de l’élevage des porcs à la sélection minutieuse de la matière première, jusqu’à l’emballage du produit fini.

Mais comment façonne-t-on exactement ce fameux Prosciutto di Parma? L’aventure commence avec le choix de la race de porc, toujours des large white et des duroc, élevés principalement à Parme, nourris de céréales et de petit lait de Parmesan. Il sont abattus vers l’âge de 9 mois.

Ensuite, étape essentielle dans le processus de fabrication, des maîtres saleurs recouvrent les cuisses fraîches d’une fine couche de sel marin. Commencent alors 18 mois de maturation (12 mois minimum), où les jambons s’affinent dans de grands hangars ventilés, perdent leur graisse, exaltent leurs arômes, grâce à l’air pur et légèrement salin de la chaîne montagneuse des Apennins.

A l’issue de la maturation et après des prélèvements réguliers pour vérifier la qualité du produit et sa correspondance aux normes, les jambons de Parme peuvent alors recevoir l’appellation d’origine protégée assurée par la couronne ducale à cinq pointes marquée au fer rouge sur la couenne pour les jambons entiers, et imprimée en or sur les paquets en libre service.


Il ne reste plus qu’à déguster le jambon de Parme, idéalement à température ambiante, coupé en tranches fines.

Voici une recette facile pour sublimer le jambon de Parme Ferrari:

Risotto de potiron au jambon de Parme

Pour 4 personnes:

Ingrédients
260 gr de riz pour risotto
60 g de jambon de Parme
30 grammes de beurre
1 oignon
400 g de potiron nettoyé et coupé
1 tasse de vin blanc
10/15 g d’amaretti
60 g de parmesan râpé
du bouillon de viande
huile d’olive
sel et poivre

Pour décorer:

des tranches de Prosciutto di Parma
2 amaretti effrités

Préparation:

Dans une casserole faire revenir le potiron et la moitié de l’oignon haché dans de l’huile d’olive, sans les laisser brunir.
Ajouter une tasse de bouillon, saler et poivrer et cuire à feu doux.
Lorsque le potiron est cuit, l’écraser jusqu’à obtention d’une purée et réserver.
Ajouter le riz et le faire griller. Déglacer au vin blanc.
Cuire lentement le risotto en ajoutant progressivement le bouillon chaud.
10 minutes avant la fin de la cuisson, ajouter la purée de potiron au risotto.
En fin de cuisson, mélanger le beurre, les amarettis effrités et le parmesan au risotto.
Servir dans assiette creuse, saupoudrer d’amarettis et décorer de tranches de jambon de parme.

Buon appetito!
Pour plus d’informations sur les jambons Ferrari, rendez-vous sur le site de l’artisan.

Visuels : (c) Prosciuttiferrari.it.