La recette du jeudi : Kougelhopf aux fruits secs et confits

Alors que les premières fenêtres du calendrier de l’avent s’ouvrent et les décorations festives éclairent les villes et les vitrines, les Rendez-vous des Arts Culinaires se mettent aux couleurs de Noël ! Voici donc, pour démarrer la saison festive, la recette du kougelhopf aux fruits secs et confits …

Les ingrédients pour 8 personnes :

Kougelhopf :

– 35g de levure de boulanger
– 1 dl de lait tiède
– 500 g de farine
– 80 g de sucre
– 2 œufs
– 10 g de sel fin
– 200 g de beurre
– 20 g de sucre glace

Garniture :

– 50 g de pistaches
– 50 g d’amandes entières
– 50 g de noix (cerneaux entiers)
– 50 g de cerises Amaréna
– 50 g de raisins secs

© Le Roman des Saveurs, Thierry Schwartz et Anne-Marie Wimmer (Michalon Eds)

Réalisation :

Mélanger la levure et le lait tiède.
Mélanger le sucre, les cœurs, le sel et le beurre pommade. Ajouter la levure et le lait tiède. Mélanger jusqu’à ce que la pâte se décolle des bords du récipient. Laisser reposer 1h à température ambiante en recouvrant d’un linge.
Casser la pâte et ajouter les fruits secs et les fruits confits en évitant de faire tremper les raisins. Garder le nombre d’amandes qu’il faut mettre dans chaque rainure du moule après avoir beurré ce dernier.
Former une boule avec la pâte et les fruits mélangés, faire un trou au milieu et mouler. Recouvrir d’un linge et laisser reposer 1h.
Cuire au four à 70°C pendant environ 40 min. Démouler, laisser refroidir et saupoudrer de sucre glace. Mélanger avec la cannelle en poudre.

Source et visuel : © Le Roman des Saveurs, Thierry Schwartz et Anne-Marie Wimmer (Michalon Eds)

Le coup de cœur de la semaine : les Fêtes de la Mirabelle

Les Fêtes de la Mirabelle sont une manifestation agricole réunissant, chaque année au mois d’août, à Metz, les habitants, les producteurs et les distillateurs de mirabelle du Pays messin. Cette fête réunit aussi confituriers, confiseurs, cafetiers et hôteliers mosellans, afin de célébrer et promouvoir ce fruit emblématique de la Lorraine. C’est notre coup de cœur de cette semaine.

Les Fêtes de la Mirabelle sont une institution en Lorraine. Créées en 1947, elles avaient pour but, à l’origine, de répandre la renommée de la mirabelle sur le marché – fruit, confiture et eau-de-vie – et d’aider les producteurs et le monde agricole. Le Pays Messin était renommé aux siècles précédents pour sa vigne et son vin mais les maladies de la vigne détruisent le vignoble messin au début du siècle. Les producteurs doivent alors se tourner vers les cultures de remplacement : groseilles, cassis, fraises et …mirabelles, qui en Lorraine, avaient un parfum et un sucre retrouvés nulle part ailleurs. Les Fêtes de la Mirabelle étaient un moyen de faire connaître ce produit savoureux. En parallèle, les producteurs entreprenaient des démarches en vue d’obtenir l’Appellation d’Origine Contrôlée pour l’eau-de-vie de Mirabelle de Lorraine.

(c) Fêtes de la Mirabelle

C’est donc le 17 août 1947, sous le joli nom de « Fête de la Mirabelle et des Fleurs », dans la ville de Metz, qu’eut lieu la première édition de cette manifestation. Elle attira des milliers de personnes et bénéficia de conditions exceptionnelles pour l’affluence. En effet, au même moment, se tenait à Metz le Congrès des Anciens Prisonniers de Guerre, congrès qui organisa d’ailleurs en partie les Fêtes de la Mirabelle. Après un succès renouvelé dans les éditions suivantes, les Fêtes de la Mirabelle deviennent annuelles en 1953.

A l’origine, les Fêtes de la Mirabelle ne s’adressaient pas uniquement aux Messins, mais à tous les villages du Val de Metz. Chaque village producteur de mirabelles (Lorry lès Metz, Ancy-sur-Moselle etc…) envoyait à Metz une grande partie de sa récolte qui était vendue au cours d’un immense marché de la mirabelle.

(c) Fêtes de la Mirabelle

Le moment attendu de tous était cependant le défilé du corso fleuri dans les rues de Metz. A cette occasion, les transports en commun mosellans doublaient les effectifs des cars drainant les populations vers la cité messine. Chaque village du Val de Metz participant à la fête devait produire un char fleuri et choisir une reine et des dauphines. A Metz, on élisait la reine des reines qui trônait sur un char particulier. On procédait aussi à l’élection du plus beau char.

Aujourd’hui, les Fêtes de la Mirabelle sont toujours un moment de convivialité et de réjouissances, le temps d’un week-end. Attractions pour les enfants, marché du terroir, de l’artisanat et des saveurs, concerts, feu d’artifice, élection de la Reine de la Mirabelle, bal et grand défilé fleuri, les Fêtes de la Mirabelles sont un moment familial où chacun (re)découvre ce fruit gourmand.

Ne manquez pas la prochaine édition !

Visuels : © Fêtes des Mirabelles

La Fête des Pères

Après les Mamans, c’est au tour des Papas d’être célébrés dans le monde entier cette semaine à l’occasion de la Fête des Pères en ce troisième dimanche de juin. Retour sur les origines d’une fête centenaire outre-Atlantique…

A l’image de la Fête des Mères, célébrée le dernier dimanche du mois de mai, ce sont les Américains qui sont les créateurs de la Fête des Pères. A l’origine du premier « Father’s Day », une femme, Sonora Louise Smart Dodd. Celle-ci est élevée avec ses cinq frères et sœurs par son père, Henry Jackson Smart, suite au décès de sa mère en couches. En écoutant un sermon à l’église, le jour de la Fête des Mères, Sonora Louise Smart Dodd a l’idée d’instaurer une Fête des Pères. Elle souhaite rendre hommage à son père et décide de célébrer cette fête le 19 juin, date de l’anniversaire de son père. Elle dépose sa première demande de Fête des Pères au gouvernement en 1909 ; sa demande est acceptée l’année suivante. La première Fête des Pères est alors célébrée le 19 juin 1910, à Spokane, dans l’état de Washington et dans quelques autres états.

(c) DR

En 1916, le président Woodrow Wilson célèbre en famille cette nouvelle Fête des Pères. Cependant, les membres du Congrès rechignent à fixer une date officielle. Etant tous pères de famille, ils redoutent qu’on les accuse de vouloir se mettre en avant et de « s’auto-célébrer ».

En 1924, le président Calvin Coolidge inaugure son mandat par la création d’un jour spécial dédié aux pères et propose que cette fête devienne nationale. Il n’impose pas de date, se contentant d’écrire à chaque gouverneur d’État qu’une célébration généralisée lui semble utile «pour resserrer les liens entre les pères et leurs enfants et inspirer aux pères un respect accru de leurs devoirs». Cependant, tous les gouverneurs n’exaucent pas sa requête. Les quelques États qui imposent alors une Fête des Pères choisissent en général le jour qu’avait retenu Sonora Dood : le troisième dimanche de juin. En 1957, le sénateur Chase Smith demande par écrit au Congrès de fixer une date qui s’impose à tous les États : «Ou bien nous honorons aussi bien notre père que notre mère, ou nous n’en honorons aucun. Mais le fait de n’en fêter qu’un aux dépens de l’autre relève de l’insulte» ! Il faut cependant attendre 1966 pour que le Président Lyndon Johnson, successeur de John F. Kennedy, signe une déclaration présidentielle qui institue le troisième dimanche de juin journée officielle de Fête des Pères.

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En France, les prix locaux ou régionaux destinés à célébrer les mères se multiplient pendant l’entre-deux-guerres. En effet, en 1920, les « mères méritantes » dans l’effort de guerre reçoivent des fonds d’une collecte publique ; une médaille d’or est même remise à une mère de treize enfants. Cependant, rien n’est organisé en France pour les pères. La marque de briquets bretonne Flaminaire (dont le fondateur est l’inventeur du premier briquet à gaz) décide alors, en 1949, d’utiliser la cigarette, attribut typiquement masculin de l’époque, pour lancer la Fête des Pères en France et en même tempe diffuser sa marque. Cette nouvelle fête est un succès et devient une fête officielle française en 1952.

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Aujourd’hui, la Fête des Pères se célèbre dans une centaine de pays du monde et sur tous les continents. Cadeaux chics ou simples hommages, il est coutume de célébrer son Papa. Par exemple, à Taïwan, la fête des Pères est célébrée le 8 août, le huitième jour du huitième mois, le « Jour de Bābā » (爸爸節); en Mandarin, la prononciation du numéro 8 est bā, prononciation qui ressemble à celle du caractère « 爸 » « bà », qui veut dire « Papa » ou « père ». Dans les pays hindous, comme en Inde ou au Népal, la Fête des Pères est célébrée le jour de la nouvelle lune, Amavasya, vers la fin août ou début septembre. En Thaïlande, le Fête des Pères est célébrée le jour de l’anniversaire du roi. Actuellement, le roi titulaire est Bhumibol Adulyadej (Rama IX), né le 5 décembre. L’on porte des vêtements jaunes pour rendre hommage au roi, le jaune étant la couleur du jour du lundi, jour de la naissance du roi. Les Thaïlandais célèbrent la Fête en donnant au père ou grand-père une fleur Canna, considérée comme fleur masculine.

En ce qui concerne les fleurs d’ailleurs, c’est la rose qui symbolise la Fête des Pères. En effet, il est d’usage de porter ou d’offrir des roses rouges pour un père qui est vivant et de porter des roses blanches s’il est décédé.

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Cigares, dégustations de spiritueux, fleurs et petites attentions, le plus important le jour de la Fête des Pères…c’est d’y penser !

Visuels : © DR

La Saint Valentin, une longue Histoire d’amour

Après le Nouvel An, la Saint Valentin est la fête la plus célébrée dans le monde. Cartes, mots doux, chocolats, roses et petites attentions, la Saint Valentin est aujourd’hui devenue une fête presque incontournable pour les couples. Seulement, « fête des amoureux », la Saint Valentin ne l’est que depuis le XIVème siècle. Retour sur une Histoire d’amour qui dure…

Amour et fertilité sont associés au mois de février depuis l’Antiquité. Rien de plus étonnant, donc, à ce que les amoureux soient célébrés en début d’année. Dans le calendrier de l’Athènes antique, la période de mi-janvier à mi-février était le mois de Gamélion, consacré au mariage sacré de Zeus et d’Héra. Dans la Rome antique, le 14 février tombait au moment des Lupercales, fêtes de la fertilité et des troupeaux. A l’époque, les prêtres de Lupercus sacrifiaient des chèvres au dieu et, après avoir bu du vin, couraient dans les rues de Rome en touchant les passants, un morceau de peau de chèvre à la main. Ce toucher était supposé rendre les femmes plus fertiles et leur faciliter l’accouchement. À l’issue du cache-cache géant, les couples formés étaient amenés à se marier dans l’année. Le jour de la Saint-Valentin a donc longtemps été célébré comme étant la fête des célibataires, et non des couples.

Autre origine possible, toujours au temps de l’Antiquité: la légende de Saint Valentin. Saint Valentin, était un prêtre qui vécut à Rome aux environs de 270 av. J.-C., au moment où l’Eglise catholique était persécutée et qui aidait les Chrétiens à échapper à la persécution. Il célébrait clandestinement des mariages chrétiens de soldats, interdits à l’époque par l’empereur romain Claudius II qui estimait que les hommes mariés ne faisaient pas de bons soldats. Pour leur rappeler l’amour de dieu et les encourager à rester des Chrétiens fidèles, Saint Valentin donnait aux soldats des cœurs en parchemin, une possible origine de l’utilisation de ce symbole aujourd’hui. Saint Valentin fut arrêté par l’empereur qui aurait tenté de le convertir au paganisme pour pouvoir lui sauver la vie. Saint Valentin aurait refusé et essayé, au contraire, de convertir Claudius II au Christianisme. A cause de cette tentative, il fut condamné à la mort. Avant son exécution et pendant son emprisonnement, il aurait guéri la fille aveugle de son geôlier Asterius. Suite à cette guérison miracle, la fille du geôlier et sa famille, croyant désormais en Jésus, furent baptisés. Saint Valentin aurait alors écrit une lettre adressée à la fille d’Asterius, juste avant son passage à la guillotine, et signé « de ton Valentin ».

C’est seulement au XIVème siècle, en Angleterre, que la Saint Valentin fut associée à l’amour et au 14 février, jour où les oiseaux s’appariaient. Le poète Geoffrey Chaucer est d’ailleurs le premier à faire le rapprochement dans son poème, Parliament of Fouls, écrit en 1382 : « For this was on seynt Volantynys day, Whan euery bryd comyth there to chese his make. » (« Car c’était le jour de la Saint Valentin, quand chaque oiseau trouvait le sien. ») Trois autres auteurs ont écrit des poèmes sur la Saint Valentin à la même époque – Otton de Grandson de Savoie, John Gower d’Angleterre et le chevalier Pardo de Valencia – mais Geoffrey Chaucer fut probablement le premier, même s’il est difficile de déterminer quel auteur a influencé les autres.

Dans l’aristocratie anglaise se développa alors la coutume du « Valentinage » : une jeune fille était associée à un jeune homme au hasard, et durant la journée, le Valentin et sa Valentine  avaient des obligations l’un envers l’autre, devaient s’offrir en secret des petits cadeaux et se faire des galanteries. Cette coutume du « Valentinage » arriva à la cour de Savoie puis se répandit rapidement dans les régions voisines en s’enrichissant de l’envoi de poèmes. Au XVème siècle, les us et coutumes de séduction évoluèrent et les amoureux se faisaient désormais la cour en s’offrant des fleurs, des confiseries et des cartes de vœux confectionnées avec attention.

En 1797, un éditeur anglais publia The Young Man’s Valentine Writer, qui contenait des suggestions de couplets et poèmes sentimentaux pour que les jeunes amants s’en inspirent et composent les leurs. Les imprimeurs commencèrent alors à produire des quantités limitées de cartes avec des mots et des illustrations, nommées “Valentins Mécaniques” ainsi qu’une réduction des tarifs postaux à cette époque de l’année. Il fut alors possible d’échanger des cartes anonymement, ce qui explique l’apparition soudaine de vers très osés dans une période plutôt prude et victorienne. Les cartes de Saint Valentin sont devenues tellement populaires au début du XIXème siècle qu’elles furent assemblées dans des usines et décorées avec de la dentelle et des rubans à la chaîne. Aux Etats-Unis, les premières cartes de Saint Valentin produites à grande échelle furent manufacturées et vendues en 1847.

Depuis le XIXème siècle, les notes écrites à la main ont laissé place aux cartes usinées. Dans la deuxième moitié du XXème siècle, la pratique de l’échange de cartes s’est étendue à tous genres de cadeaux : des roses, des chocolats enveloppés dans des boîtes en satin rouge et en forme de cœurs, des dîners, des confiseries, des peluches… Dans les années 1980, l’industrie du diamant a commencé à utiliser le jour de la Saint Valentin comme prétexte pour offrir des bijoux à son ou sa bien-aimée, et de fait augmenté les ventes en février. Avec le développement d’internet, de nouvelles traditions de Saint Valentin sont apparues et des millions de personnes utilisent désormais des moyens digitaux pour créer et envoyer des vœux de Saint Valentin : e-cartes, coupons sur internet et cartes toutes faites à imprimer.

La Saint Valentin existe sous de diverses formes dans le monde. Au Brésil, on ne parle pas de Saint-Valentin mais de dia dos namorados (jour des amoureux) fêté le 12 juin. En Chine, depuis les années 1980, la Saint-Valentin connaît une popularité importante, notamment chez les jeunes, qui génère diverses activités commerciales. À part la Saint-Valentin, il existe une fête traditionnelle, le Qi Qiao Jie, pour les amoureux, provenant d’une légende ancienne, dont la date est le septième jour du septième mois du calendrier lunaire. En Colombie, la Saint-Valentin est fêtée le troisième samedi du mois de septembre, nommée día del amor y amistad (jour de l’amour et de l’amitié). La Saint-Valentin s’est aussi popularisée en Inde et au Pakistan, provoquant l’hostilité de certains groupes opposés à cette influence occidentale.

Cependant, c’est au Japon que la fête des amoureux est la plus particulière. La Saint-Valentin a été introduite au Japon par des fabricants de chocolats dans le courant du XXe siècle. Les femmes, et uniquement les femmes, offrent des chocolats aux hommes, le 14 février de chaque année. Dans un deuxième temps, les hommes qui ont reçu des chocolats le 14 février peuvent offrir aux femmes un cadeau en retour, le « Jour Blanc », célébré le 14 mars. Ce concept, lancé au Japon, s’est d’ailleurs étendu à la Corée du Sud, Taiwan et Hong Kong. En guise de présent, les femmes reçoivent du chocolat blanc, des bijoux ou de la lingerie (de couleur blanche). La valeur de ces cadeaux peut être trois fois supérieure à celle des chocolats de ces dames. Il existe aussi une classification des chocolats : les « chocolats d’amour » (des chocolats faits main dans un emballage soigné qui ont une grande valeur sentimentale et qui, implicitement, sont le moyen de prouver son potentiel de maîtresse de maison), les « chocolats de courtoisie » ou d »obligation »(chocolats offerts aux collègues de travail masculins, patrons, ou famille. La popularité d’un individu est déterminé par le nombre de chocolats qu’il reçoit), les « chocolats d’affection et de gratitude » (les chocolats qui expriment un sentiment affectif). Tout un cérémonial à respecter dans les plus pures traditions nippones.

La Saint Valentin, même si elle divise les opinions, est une célébration dont les origines remontent à quelques millénaires. D’abord une célébration païenne, elle a su traverser les temps pour devenir un jour incontournable dans le calendrier, pour fêter l’autre, en amour ou en amitié…

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