La Fête des Mères

A l’approche du dernier weekend de mai, la France s’apprête à fêter toutes les Mamans. Sélection pointilleuse des fleurs à offrir le jour venu, préparation d’un repas délicieux et original, mise en place d’une table inoubliable et décorée avec soin, tout doit être pensé pour célébrer sa Maman comme il se doit. Quelle est l’origine de cette fête ? Quelles fleurs offrir ? Petite histoire de la Fête des Mères…

« Nous ne sommes pas nés seulement de notre mère. La terre aussi est notre mère Qui pénètre en nous jour après jour avec chaque bouchée que nous mangeons. » Paracelse, alchimiste, astrologue et médecin suisse du XIVème siècle.

L’humanité célèbre les Mères depuis toujours. Les civilisations primaires célébraient la Terre et la Mère. Dans l’Antiquité, les Grecs anciens fêtaient au printemps la déesse Rhéa, Grande Mère des Dieux, et les Romains fêtaient les Matraliae (du latin Mater, mère) lors des Matronalia (« matronales »). Les mères recevaient alors des cadeaux et de l’argent. Ce culte des Matraliae était également célébré dans toute l’Asie Mineure lors des Ides de Mars. Avec le Christianisme, les fêtes païennes sont oubliées et Marie, mère de Jésus, devient la figure emblématique de la mère.

Au XVIe siècle, les Anglais fêtent le « Mothering Sunday », d’abord au début du carême puis le quatrième dimanche du carême. Ce « dimanche du jour des mères » est l’occasion pour tous de prendre un congé et de rendre visite à sa Maman. En France, Napoléon évoque l’idée d’une Fête des Mères officielle.

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En 1908, les États-Unis développent la Fête des Mères moderne telle qu’on la fête de nos jours, en instaurant le « Mother’s Day », en souvenir de la mère de l’institutrice Anna Jarvis qui milite avec d’autres femmes pour la création d’une fête des mères nationale. Les Etats-Unis de Woodrow Wilson proclament officiellement la Fête des Mères le deuxième dimanche de mai en 1914, le Royaume-Uni adopte à son tour cette fête en 1914, puis l’Allemagne l’officialise en 1923. D’autres pays suivent comme la Belgique, le Danemark, la Finlande, l’Italie, la Turquie ou l’Australie.

Du côté de l’Hexagone, l’Alliance Nationale organise en 1897 des « Fêtes des Enfants », mettant en avant les vertus de la famille et prônant l’importance de la fécondité. En 14-18, la coutume bien implantée outre-Atlantique du « Mother’s Day » arrive en France. En pleine guerre, la municipalité parisienne organise une « Fête des familles nombreuses », décernant diplômes et hommages à neuf familles nombreuses. En 1918, la ville de Lyon célèbre la « Journée des Mères » en hommage aux mères et aux épouses qui ont perdu leurs fils et leur mari pendant la Première Guerre Mondiale. En mai 1920, les « mères méritantes » reçoivent des fonds d’une collecte publique ; la médaille d’or est remise à une mère de treize enfants. Le gouvernement officialise la Fête des Mères en 1929 et en 1941, le régime de Vichy inscrit la Fête des Mères au calendrier, dans le cadre de la politique nataliste.

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Le 24 mai 1905, la loi signée par le Président Vincent Auriol stipule que « la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d’une journée consacrée à la célébration de la « Fête des Mères » ». Elle en fixe la date au dernier dimanche de mai (sauf si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, auquel cas elle est repoussée au premier dimanche de juin).

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Incontournable en France, la Fête des Mères fait intégralement partie du patrimoine culturel français. Chacun s’atèle d’ailleurs à faire plaisir à sa Maman en ce jour qui lui est entièrement consacré. Cartes, repas, cadeaux et petites attentions ponctuent la journée. Cependant, il est un cadeau qui est unanimement apprécié par les mamans à l’occasion de leur fête : les fleurs. Qu’elles que soient leurs couleurs, leurs formes, leurs parfums ou leurs symboliques, les fleurs fraîches font toujours plaisir.

La pivoine est une fleur phare de la fête des Mères. Ses couleurs incroyables, son doux parfum et ses fleurs pleines et généreuses au look rétro sont très appréciées et sa floraison intervient de mars à mai. Dans le langage des fleurs, la pivoine symbolise la beauté féminine, la protection et la sincérité des sentiments : un doux message qui fera à coup sûr fondre le cœur de chaque maman…

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Avec ses fleurs graciles et aériennes, le pois de senteur confère aux bouquets beaucoup de légèreté. Son parfum suave, musqué et légèrement miellé est irrésistible. Associé à d’autres fleurs (roses, pivoines), il rendra hommage à la beauté et à l’élégance de chaque mère.

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La rose est la reine des fleurs. Parfaite en toutes circonstances, elle l’est notamment à l’occasion de la fête des Mères. Symbole ultime de l’amour dans toutes ses nuances, elle convient à toutes les mamans. La rose est une fleur qui se prête à toutes les combinaisons : en bouquet uni (rose pour la tendresse, blanc pour la sincérité, orange pour l’admiration, rouge pour la passion), en bouquet multicolore ou associé à d’autres types de fleurs.

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Avec ses fleurs raffinées et graphiques aux nombreux coloris, l’orchidée phalaenopsis s’est hissée au rang des fleurs les plus prisées. Elle est le symbole de la perfection et de la grâce féminine. Etant une fleur achetée en pot, l’orchidée phalaenopsis peut être conservée et refleurie… Une fleur idéale pour ses atouts décoratifs !

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Si on l’aime au jardin, l’hortensia est aussi très apprécié en bouquet ou en composition, associé à d’autres fleurs. Il offre en effet une jolie palette de couleurs, pastel ou vives, et des fleurs regroupées en boules fournies, qui donnent aux arrangements floraux une touche légèrement surannée et irrésistiblement romantique. Dans le langage des fleurs, il exprime l’attachement : un message parfait à adresser aux mamans.

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Cadeaux, fleurs, repas gastronomiques ou petites attentions, le plus important à la Fête des Mères…c’est d’y penser !

En bonus, tour du monde de quelques manières de dire « Bonne fête Maman »…

En allemand : Herzliche Grüsse zum Muttertag
En autrichien : Frohes Fest Mutti
En espagnol : ¡Felicidades Mamá! ou ¡Feliz día de la Madre!
En anglais : Happy mother’s day
En italien : Buona festa mamma
En portugais: Boa mamã
En slovène : Vesel Dan Zena
En polonais : Wszytkiego nadjlpszego mamo
En suédois : Grattis på Mors dag
En finnois : Onnea äitienpäivänä
En néérlandais : Gelelicituud
En norvégien : Gratulerer med morsdagen !
En hongrois : Boldog anyák Nápját
En indonésien : Selemat (hari) ulsang tahun Ibou
En malais : Selamat hari ibu
En russe : C npazgHuKou, uaua !
En turc : Iyi bayramlar anne
En hébreu : Yom Haem …

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Source : © Le blog d’Interflora.

Le coup de cœur de la semaine : la Coopérative Agricole Nérolium

Il n’existe qu’une seule coopérative en France de production de fleurs d’oranger : la Coopérative Agricole Nérolium. Cette coopérative, qui regroupe des propriétaires d’orangers qui produisent le néroli, l’huile essentielle obtenue par distillation de la fleur d’oranger, fournit depuis presque 110 ans les plus grandes parfumeries de luxe du monde. La coopérative, aujourd’hui dirigée par Philippe Dodu, est notre coup de cœur de la semaine.

La Coopérative Agricole Nérolium, produit le Néroli, huile essentielle de fleur d’oranger depuis 1904 et est aujourd’hui la seule en France à cultiver les orangers. « Ce sont les producteurs de fleurs d’oranger des Alpes-Maritimes, regroupés sur plusieurs communes du département, qui ont décidé de créer la Coopérative Agricole Nérolium, » explique Philippe Dodu, dirigeant actuel de la coopérative. «Nérolium» est d’ailleurs un néologisme inventé par les anciens administrateurs et prédécesseurs de la Coopérative et aujourd’hui une marque déposée. «Cela signifie «endroit où se trouve le Néroli»,» continue Philippe Dodu, ««Néroli» étant le nom de l’huile essentielle de la fleur d’oranger et «um», l’endroit ».

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Grâce à la création de cette union, les producteurs renforcent leur pouvoir d’achat. En effet, «cette création avait pour but de regrouper les producteurs pour devenir plus forts, de régulariser les marchés et d’obtenir ainsi un certain prix de propulsion face aux industriels grassois, qui, à l’époque,» précise le dirigeant de la Coopérative, « faisaient la pluie et le beau temps au niveau des courtiers et faisaient monter et descendre les prix à leur gré. »

Presque 110 ans plus tard, la Coopérative Agricole Nérolium est fière de n’avoir pas tellement évolué depuis sa création. En effet, les techniques de travail et de distillation sont, à peu de choses près, les mêmes qu’à l’époque ce qui confère au produit final une authenticité et une qualité inégalable. «En même temps» précise Philippe Dodu, «il n’y a qu’une façon de distiller la fleur d’oranger pour obtenir les produits.»

Le processus de distillation de la Nérolium est le même depuis 1904. «La distillation se fait dans des alambics en cuivre,» expose Philippe Dodu, «On met une proportion égale de fleurs et d’eau dans les alambics: si on prend 1000 kg de fleurs d’oranger, on met 1000 litres d’eau. Quand on a 1000 kg de fleurs, plus 1000 litres d’eau, cela fait un total de 2000 kg et on obtient 1 kg de Néroli. Il faut donc une grande quantité de fleurs fraîches pour une faible quantité de Néroli mais c’est le propre de toutes les plantes à parfum. En général, les rapports sont très faibles. »

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La Coopérative Agricole Nérolium manufacture plusieurs types de produits. «Premièrement, à partir de la fleur d’oranger, on obtient deux produits qui sont le Néroli, vendu aux industriels de la parfumerie (marché professionnel) et une eau florale, vendue sur plusieurs circuits (particuliers, revendeurs, …) et qui sert dans la fabrication de cosmétiques et dans l’alimentation» explique Philippe Dodu. L’eau de fleur d’oranger est par exemple utilisée dans la traditionnelle Fougassette de Grasse. « Ensuite, le Néroli sert dans la fabrication de fragrances. C’est un fixateur des parfums haut de gamme et un composant. On peut retrouver le Néroli dans différentes fabrications de parfums, qu’ils soient avec des notes de tête de rose, de jasmin ou de muguet. C’est un produit qui sert à fixer l’odeur sur le corps plus longtemps qu’un autre produit.»

A la Coopérative Agricole Nérolium, rien ne se perd; les fleurs et les fruits du bigaradier sont intégralement utilisés. «Notre deuxième axe d’activité, » continue Philippe Dodu, « c’est le fruit, l’agrume. On fait de la confiture d’orange amère, de la confiture de citron, de la confiture de pamplemousse, et la confiture « 3 Agrumes » qui est un mélange des trois fruits cités ».

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Les producteurs de la Coopérative Agricole Nérolium ont, avant tout, une sensibilité particulière envers leur production. « En tant que producteurs, nous y sommes très attachés » ajoute le dirigeant de la Coopérative, « mais cette sensibilité est confirmée par l’attachement des marques qui nous achètent ces produits. »

En effet, la Coopérative produit du Néroli en petite quantité, et vend ses huiles essentielles plus chères qu’ailleurs. «Il y a une qualité et un terroir qui font qu’il y a une différence,» argumente Philippe Dodu, «On essaie de défendre notre travail mais c’est au final le client, le parfumeur qui va faire son choix même si le parfumeur préfère avoir un produit que je définirais de « spécifique» et non de «qualité». Nos collègues, dans d’autres parties du monde peuvent aussi faire du bon Néroli, mais avec des spécificités d’odeurs différentes. Les gens, attachés à un certain produit, tiennent à avoir celui-ci et pas un autre. Je fais souvent la comparaison avec le vin de Bordeaux et le vin de Bourgogne. Il y a de très bons vins en Bourgogne, de très bons vins dans le Bordelais mais ce sont des goûts complètement différents car les notions de terroir, de qualité, de climat, de terre entrent en jeu. D’ailleurs, on retrouve ces notions dans nos productions d’agrumes car nous sommes en relation avec des chercheurs de l’INRA. Par exemple, pour les pamplemousses roses, certaines variétés deviennent roses en Californie et les mêmes variétés ne deviennent pas roses en France parce qu’elles ne correspondent pas au même terroir, au même climat. Tous ces facteurs ont une incidence sur le final et il y a vraiment une notion importante de production locale et de terroir. » Ainsi, la production et l’implantation d’orangers dans les Alpes-Maritimes rejoint presque la botanique puisqu’elle est spécifique à un territoire.

Seule Coopérative productrice de Néroli en France, Nérolium fabrique encore aujourd’hui une huile essentielle de fleurs d’oranger d’une grande qualité, aux usages divers et innovants. Le bigaradier a encore de belles années fleuries et parfumées devant lui …

Pour découvrir la Cooperative Agricole Nérolium : 12, avenue Georges-Clemenceau, 06220, Vallauris, 04 93 64 27 54. Vente de produits uniquement sur place.

Visuels : © RDV Communication; DR.

La recette du jeudi : Mélange de Graines

En ce premier jour du printemps, c’est une préparation champêtre qui est à l’honneur : un mélange de Graines réalisé par Stéphane Froidevaux, chef du restaurant Le Fantin Latour.

C’est au cours de ses escapades et promenades dans la montagne surplombant Grenoble que Stéphane Froidevaux trouve son inspiration pour la création de ses recettes et de sa cuisine pleine de saveurs aux accents du terroir montagnard. Il a préparé, à l’occasion de ce 21 mars, une recette aux notes évoquant la reprise de la nature après un hiver rigoureux : un mélange de Graines…

Ingrédients pour deux personnes :

– ¼ d’oignon ciselé
– 25 gr de mélange 4 céréales MARKAL
– 50 gr de Blé fumé
– 15 gr de Riz rouge
– 90 gr de vin blanc
– 60 gr de beurre
– Sel
– Eau

Réalisation:

Les Graines

NB : Chaque graine se cuit comme un risotto, et séparément.

– Dans chacune des 3 casseroles, faire suer 1/3 des oignons avec 20g de beurre à couvert.
– Assaisonner.
– Lorsque l’oignon est translucide, ajouter les graines et déglacer avec 30g de vin blanc.
– Laisser réduire à sec chaque casserole.
– Mouiller à l’eau jusqu’à la cuisson complète des céréales.
– Rectifier l’assaisonnement.

Prévoir environ 1 heure de cuisson.

Dressage

– Mélanger alors les trois préparations de graines dans un plat, vérifier l’assaisonnement et servir chaud.

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L’art de recevoir : leçon 4, l’après-dîner

Le dîner touche à sa fin. Après avoir dressé la table dans les règles de l’art, élaboré le plan de table et donné une réception inoubliable, il reste une dernière étape non moins cruciale : l’après-dîner. Comment occuper ses invités? Que faut-il offrir aux invités après le repas? A quel moment partir ? Comment remercier les hôtes? Pour notre quatrième et dernière leçon dans l’art de recevoir, nous explorons les bienséances dans l’art de parfaitement clore une réception et les subtilités de l’après-dîner… …

Les assiettes à dessert sont vides, les ventres au contraire bien repus, la maîtresse de maison donne alors le signal de la fin du dîner en se levant, puis invite ses convives à se rendre au salon. Ce changement de pièce permet à certains de se dégourdir les jambes, à d’autres d’allumer une cigarette ou un cigare, ou pour les dames de discrètement se repoudrer le nez.

Une fois que les invités sont passés au salon, on proposera alors du café, des infusions – de plus en plus appréciées y compris par les hommes – et des digestifs. Pour faciliter cette tâche, l’on peut préparer à l’avance un plateau avec tasses à café, tasses à thé, verres à liqueur, à armagnac, à cognac… Si un invité a apporté quelques chocolats ou douceurs, c’est à ce moment qu’il faut les offrir.

L’usage est d’apporter des rafraîchissements une demi-heure à une heure après les boissons chaudes – qui doivent être interprétés par les gens bien élevés comme le signe du départ – mais certains convives auront déjà émis le souhait de partir, surtout en semaine si le dîner a commencé tard.

Cependant, il n’est pas rare d’être confronté à des invités que ni le départ des autres, ni les signes évidents de fin de soirée ne semblent convaincre de se retirer. Il peut alors arriver que les maîtres de maison usent de techniques, disons, alternatives pour se débarrasser des sans-gênes : s’éclipser et revenir au salon en robe de chambre, se mettre à ranger la cuisine, dire franchement que l’on aimerait bien se coucher, apporter les manteaux dans le salon…

Chacun trouvera la technique qui lui conviendra le mieux pour se débarrasser des grossiers personnages… et se rappellera de ne plus jamais les réinviter !

Finalement, que le dîner ait été excellent ou tout juste médiocre, il faut obligatoirement remercier la maîtresse de maison dans les jours qui suivent et rendre l’invitation rapidement. Aussi, il est coutume d’envoyer la fameuse « Lettre de Château » habitant ou non dans un château. Adressée à la maîtresse de maison dans les jours qui suivent l’invitation ou le séjour, la « Lettre de Château » a pour but de remercier de l’accueil, de vanter l’ambiance de la maison, la beauté de la région et les talents de cuisinière de l’hôtesse entre autres. Cette lettre se doit d’être sincère et flatteuse et insister sur des détails plaisants du séjour, quels que soient le nombre d’invitations. La « Lettre de Château », souvent considérée comme une corvée par la jeune génération, a tendance à se faire trop rare, et c’est fort dommage. Elle reste d’ailleurs un signe indispensable de bonne éducation !

Ainsi se termine notre série de leçons sur l’art de recevoir. Les dîners et réceptions n’ont désormais plus de secrets pour vous… A qui la prochaine invitation?

Visuels : © Jean Riz
Source : © Le Bottin Mondain