Virginie Fouquet : « La photographie culinaire doit mettre en appétit. »

Virginie Fouquet, alias chefNini, est notre invitée cette semaine ! Photographe culinaire, auteure de plusieurs ouvrages, elle nous parle de stylisme culinaire, d’image et de gourmandise…

Quelques mots de présentation pour nos lecteurs qui ne vous connaîtraient pas ?

Virginie Fouquet : Je m’appelle Virginie, j’ai 29 ans et je vis en région Parisienne. Je suis blogueuse culinaire sous le pseudonyme chefNini (ndlr: sur le blog www.chefnini.com) depuis 6 ans. Anciennement développeur web, je me suis lancée dans l’aventure auto-entrepreneuriale pour devenir créatrice, rédactrice et photographe culinaire. Je suis également l’auteure d’un livre sur la photographie culinaire.

(c) DR

La photo était-elle une passion avant de devenir votre métier ? Pourquoi le changement de carrière ?

VF: Oui, tout à fait, mais c’est une passion qui est arrivée bien tard. Lorsque j’ai commencé à bloguer, je ne m’y intéressais pas vraiment. Je n’avais pas le temps, ni l’envie car mon blog était un simple passe-temps. Et puis, lorsque j’ai arrêté de travailler, j’ai décidé de m’occuper de mon blog très sérieusement. M’améliorer en photographie faisait partie de mes priorités. J’ai eu la chance de recevoir en cadeau un reflex et ce fut un déclic ! J’ai commencé à prendre plaisir à faire des photos, à lire des livres et des sites sur ce sujet, à essayer différentes choses pour trouver mon style. La photo, pas uniquement culinaire, devenait une véritable passion. Elle ne m’a plus quitté depuis.

En 2011, je décide de me lancer dans l’auto-édition d’un livre de cuisine. C’est également à la même période que l’on m’a confié la réalisation d’un ebook de recettes pour une boutique en ligne. C’est ainsi que je suis devenue auto-entrepreneur. À ce moment-là, je ne savais pas comment tout cela allait évoluer. Deux ans après, je ne regrette rien.

Quelles sont les qualités nécessaires à un photographe culinaire ?

VF: Les qualités primordiales pour devenir photographe culinaire sont le sens de l’organisation, l’écoute et la patience. Il faut être disponible pour répondre aux demandes rapidement, pouvoir s’adapter aux changements de planning et savoir travailler dans l’urgence. Être photographe culinaire, c’est aussi travailler de temps en temps les week-ends.

Comment faire passer la gourmandise à travers une photographie ?

VF: La gourmandise passe d’abord par la vue. La présentation est donc très importante. Ajouter quelques herbes, saupoudrer de sucre glace, faire couler du chocolat fondu, ajouter de la sauce, donner de la brillance sont autant d’astuces pour rendre une recette visuellement plus attractive.

Il ne faut pas non plus hésiter à jouer avec la nourriture pour donner vie à la scène. Mordez dans un biscuit, tranchez un coulant, entamez une crème vanille, enroulez des spaghettis sur une fourchette, etc…

Comment s’organise le stylisme culinaire autour de la photo ?

VF: Chaque séance photo est différente. Il y a certains plats qui peuvent tout à fait attendre et d’autres non. Il faut donc s’adapter et préparer sa scène et ses accessoires en amont.

Le plat va bien évidemment être le point de départ de la construction de ma scène. Je réfléchis au style que je vais donner : campagnard, coloré, lumineux, épuré… Je m’inspire de la recette, je réfléchis comment la mettre en valeur, dans quel contexte je l’ai cuisiné. À partir de là, je compose ma scène en choisissant mes accessoires, ma vaisselle, toujours en gardant une harmonie dans le style.

Par la suite, au moment de la séance photo, je joue beaucoup avec la lumière, je la déplace par rapport à ma scène pour avoir des résultats différents.

(c) Virginie Fouquet alias chefNini

Pour vous, qu’est-ce qu’une photographie culinaire réussie ?

VF: Une photo culinaire réussie, selon moi, est une photo qui va immédiatement me donner envie de passer aux fourneaux. Une belle lumière, une jolie mise en scène, de jolies couleurs. Ce sont des critères qui comptent beaucoup. Je suis moins attirée par les photographies “studio” trop propres, trop statiques. Elles peuvent être très jolies mais elles ne reflètent pas l’authenticité de la recette et le plaisir que la personne a pris en cuisine. Tout cela est bien évidemment très subjectif.

Quelles sont vos astuces pour réussir sa photo culinaire ?

VF: Il est primordial de faire attention à la lumière. Je photographie uniquement à la lumière du jour. Je déconseille de photographier le soir, à la lumière artificielle. Les couleurs seront jaunies, les ombres marquées. Le résultat ne sera pas naturel, ni appétissant.

Quand on débute en photographie culinaire, je conseille de commencer par des mises en scène simples et de faire attention au choix de la vaisselle. Il faut garder une harmonie dans le style, dans les couleurs. Ne pas en faire de trop, c’est la clef pour un débutant.

La photographie est-elle une forme d’art culinaire ? Pourquoi ?

VF: La photographie est avant tout un art à mon sens. L’image est partout, à la télé, dans les livres, sur les affiches publicitaires, sur les packagings. Pourriez-vous vous intéresser à un magazine ou un livre de recettes s’ils ne contenaient aucune image ? N’est-ce pas l’image culinaire qui va vous inciter à acheter tel ouvrage, n’est-ce pas l’image culinaire qui va vous inciter à passer en cuisine ?

La photographie est là pour mettre en appétit, pour attirer le regard, pour donner envie, au même titre qu’un chef va apporter un soin particulier à l’esthétisme et à la présentation de son plat.

Visuels : © Virginie Fouquet alias chefNini

La recette du jeudi : burger de betterave aux haricots rouges

Cette semaine, Clea et Estérelle Payany nous livrent la recette du burger de betterave aux haricots rouges… Un délice pour les yeux et pour les papilles !

« Vous avez demandé un vrai-faux steak haché, au look saignant juste ce qu’il faut ? Miss Betterave et son boys band de haricots rouges (qui a dit fayots ?) font parfaitement le travail à la place du bœuf haché, pour un steak végétal plus vrai que nature et délicieusement troublant. »

Les ingrédients pour 6 steaks :

• 240 g de betterave cuite
• 240 g de haricots rouges cuits et bien égouttés (1 boîte)
• 2 gousses d’ail
• 50 g de flocons d’avoine
• 25 g de graines de tournesol
• 1 œuf
• sel et poivre

(c) Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.

Réalisation :

Préchauffer le four à 180 °C (th. 6).

Placer la betterave coupée en morceaux, les haricots rouges, les gousses d’ail pelées et hachées, les flocons d’avoine, les graines de tournesol et l’œuf dans un mixeur. Mixer pour obtenir une pâte assez grossière où il restera quelques petits morceaux. Goûter, saler et poivrer en conséquence.

Répartir le mélange dans 6 moules à tartelettes bien huilés.

Cuire au four pendant 20 minutes.

Au top avec les grands classiques du burger que sont ketchup, veganaise, cornichons ou pickles d’oignons, fines tranches de fromage (comté, tomme).

Une recette tirée du livre Veggie Burger, écrit à quatre mains par Cléa et Estérelle Payany (Editions La Plage) :

(c) Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.

Source et visuels : Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.