Le coup de cœur de la semaine : Saveur-Privée.com

Pour bien terminer cette semaine sur la cuisine du sud, coup de projecteur sur un trio de Marseillais, Franck, Clément et Charles. Les trois amis sont les fondateurs du site Saveur-Privée.com, site de vente privée dédiée aux arts de la table. C’est notre coup de cœur.

Saveur-Privée.com, ce sont trois amis Marseillais, Franck, Clément et Charles, qui au cours d’un repas, dégustant un plat et un vin qui s’accordaient à merveille, imaginent le concept d’un site de vente privée dédiée aux arts de la table et de la gastronomie. L’idée des amis devenus associés est simple: proposer des vins et des produits gastronomiques en ventes éphémères et événementielles à prix réduits aux membres de la communauté.

(c) Saveur-Privée.com

L’ambition du site est de faire découvrir de nouveaux domaines, châteaux, producteurs qui travaillent chaque jour à façonner les meilleurs vins et produits gastronomiques. Saveur-Privée.com déniche les produits, les sélectionne et les négocie au meilleur tarif possible afin de proposer le meilleur de la gastronomie au prix producteur.

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La rencontre avec Henri-Claude Quinson, créateur du « Club Français du Vin », club de vente de vin par correspondance, concrétise l’envie de faire de Saveur-Privée.com un site où l’accord mets et vins en est la pièce maîtresse. En effet, Henri-Claude Quinson sélectionne les plus grands noms de vins, de producteurs ou de vignerons, qu’il associe aux produits consciemment choisis par le trio marseillais.

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Les produits d’excellence sont le moteur des créateurs de Saveur-Privée.com. Qu’ils proviennent d’artisans du goût innovants, de petits producteurs traditionnels ou de marques réputées, tous ont en commun une qualité, une originalité et un savoir-faire incomparables. Chaque semaine, un thème est mis à l’honneur et la sélection des produits se fait en conséquent; un bon moyen de découvrir une région, un terroir, un vignoble, un producteur, un produit.

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En parallèle à son site de ventes privées, Saveur-Privée.com édite un e-magazine d’actualités sur la gastronomie et l’univers de la cuisine, intitulé Saveur & Tendance où se retrouvent des tendances culinaires, des rencontres avec des chefs et des bloggeurs ainsi que des recettes et astuces autour des produits mis en vente sur Saveur-Privée.com.

Les histoires, les méthodes, les origines ainsi que la qualité et la traçabilité des produits sont au cœur de Saveur-Privée.com, pour que chaque semaine, les épicuriens, gourmands, gastronomes ou simples curieux retrouvent « Le meilleur de la Gastronomie et des Arts de la Table ».

Visuels : © Saveur-Privée.com

La recette du jeudi : la Bouillabaisse

La recette de cette semaine est un incontournable de la gastronomie de Marseille : la Bouillabaisse. Le chef du restaurant Une Table au Sud Ludovic Turac nous livre les secrets d’un plat emblématique du sud…

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A l’origine, la Bouillabaisse est un plat de pêcheurs. Au moment du tri des poissons destinés à la vente, les pêcheurs mettaient de côté certaines pièces, légèrement abîmées, pour eux et leur famille. Cette soupe de poissons a été améliorée au fil du temps pour s’intégrer à la cuisine «Bourgeoise», avec l’arrivée du safran, apparu à partir du moment où Marseille est devenue un port marchand important.

Ce sont les femmes des pêcheurs, souvent employées dans les maisons bourgeoises, qui ont l’idée d’adapter ce plat : l’eau de mer est remplacée par un fumet de poissons préparé, puis par un bouillon léger, avec des poissons de roche et les poissons traditionnellement utilisés par les pêcheurs. Ludovic Turac, chef du restaurant Une Table, Au Sud nous dévoile la recette de la Bouillabaisse…

Les ingrédients pour 4 personnes :

– Choisir au moins 3 poissons, selon la saison : Daurade, Rascasse, Loup, Saint-Pierre, Congre, Vive et/ou Galinette.
– 1 pomme de terre
– 1 Carotte
– 1 Fenouil
– 1 Celeri branche
– Ail
– Onion
– Thym
– Laurier
– Romarin
– Du concentré de tomates
– Safran
– 1 orange

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Réalisation :

– Faire revenir les poissons de roche entiers dans un filet d’huile d’olive.
– Une fois les poissons bien revenus, ajouter les carottes, le fenouil, le céleri branche, l’ail, l’oignon, le thym, le laurier et le romarin, préalablement coupés en gros morceaux.
– Déglacer au pastis quand les légumes sont cuits.
– Ajouter deux grosses cuillères à soupe de concentré de tomates et laisser réduire.
– Recouvrir les ingrédients d’eau et faire bouillir.
– Au moment de l’ébullition, abaisser le feu. Ecumer les impuretés puis rajouter du safran ainsi qu’une orange coupée en quatre.
– Faire cuire une vingtaine de minutes.
– Prendre quatre filets de vive. Les badigeonner d’huile d’olive, de sel et de poivre. L’envelopper dans un film plastique pour lui donner une forme rectangulaire et éviter qu’il ne parte en miettes dans la soupe de poisson. Le mettre dans la soupe.
– Éplucher et découper la pomme de terre à l’emporte-pièce et la mettre dans la préparation.
– Faire cuire une vingtaine de minutes jusqu’à réduction de la soupe.
– Retirer le filet de poisson et la pomme de terre et mixer la soupe de poisson.
– Faire passer la soupe au chinois pour obtenir un bouillon pur.
– Quand le bouillon est passé au chinois, le refaire réduire afin de concentrer le goût.
– Dresser le poisson, les légumes et la soupe dans l’assiette.

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Ludovic Turac : « La cuisine méditerranéenne est à l’image de ses habitants : chaleureuse.»

Méditerranéen d’origine, chef cuisinier du restaurant Une Table, au Sud, Ludovic Turac travaille quotidiennement et avec passion des plats à l’accent provençal et méditerranéen. Ancien disciple de grandes maisons parisiennes (Le Bristol, Guy Savoy), chef de partie à L’Hôtel du Castellet**, candidat au Top Chef 2011, il prend début 2013 les rênes du restaurant anciennement tenu par Lionel Levy, chef du restaurant de l’Hôtel Dieu. Entretien avec Ludovic Turac qui nous parle de cuisine méditerranéenne, de la gastronomie du Sud et nous dévoile les secrets de fabrication de la véritable Bouillabaisse…

Quelles sont les caractéristiques de la cuisine méditerranéenne ?

Ludovic Turac: La cuisine méditerranéenne est à l’image de la ville et de ses habitants : elle est assez chaleureuse. On a la chance d’avoir de beaux produits à Marseille et en Provence. C’est une cuisine qui est principalement axée sur la mer. On a la chance d’avoir de beaux rougets par exemple, de beaux poissons de Méditerranée. C’est vraiment intéressant de se lancer, gastronomiquement parlant, du côté mer quand on est dans le sud.

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Quels produits du sud aimez-vous travailler ?

LT: Il y a un produit dont je suis fou amoureux, c’est la tomate. J’adore ce légume. En Provence, on a la chance d’en avoir de très très belles, même si on n’en a pas à l’année. Après, j’aime tout travailler. A partir du moment où c’est de saison, que c’est fin et délicat. Dans mon restaurant, je travaille la Bouillabaisse toute l’année. Je ne mets que trois poissons dans ma Bouillabaisse, ça me permet de changer tout le temps, en fonction des saisons et de ce que me ramène mon pêcheur.

A l’image de la Bouillabaisse, pourquoi, à votre avis, des plats dits « du pauvre » sont-ils devenus au fil des années des mets incontournables de la haute gastronomie ?

LT: Je pense que le temps n’a pas joué sur les plats. Même si à l’époque c’étaient des plats de pauvres, ils n’ont pas fondamentalement changé. La Bouillabaisse est tellement représentative de Marseille, que personne ne s’en est lassé et qu’elle a réussi à traverser le temps. Justement, vu que la cuisine avance, que les gens chez eux prennent plus le temps de cuisiner, que les choses évoluent, les plats aussi évoluent, tout simplement. La Bouillabaisse est un plat qui représente tellement la ville, qu’il est inconcevable pour un Marseillais qui veut cuisiner ou un sudiste qui se lance dans la cuisine, qui vient sur le Vieux Port et qui voit tout ce poisson, de ne pas réaliser une vraie Bouillabaisse.

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Il existe une « Charte de la Bouillabaisse » (ndlr. charte de qualité mise en place par plusieurs restaurateurs de Marseille pour respecter les bases de la recette). Êtes-vous un adhérent de cette charte?

LT: Oui et non. Pour moi, cette Charte est conçue pour les touristes. Une Bouillabaisse, c’est une Bouillabaisse ! Le pauvre ne se posait pas la question de se dire « tiens, je suis en été, je vais pouvoir manger de la Bouillabaisse » et en hiver, « je ne peux pas en manger ». Pour lui, une Bouillabaisse c’était une Bouillabaisse. Bien entendu, il y a des saisons pour manger du poisson : en été, on va retrouver les petits rougets de roche, en hiver, on va privilégier le loup. Alors je dis oui et non à cette Charte. C’est important qu’il y en ait une par rapport aux ingrédients, pour ne pas retrouver de moules ou de calamar dans la Bouillabaisse. En revanche, pour le côté « le poisson doit être servi en salle devant le client et seulement en été », je ne suis pas d’accord.

Quels sont donc les vrais ingrédients de la Bouillabaisse ?

LT:Je vais vous parler de la vraie et je vais vous parler de la mienne. Dans la vraie bouillabaisse, il y a sept poissons : la Daurade, la Rascasse, le Loup, le Saint-Pierre, le Congre, la Vive, la Galinette et on peut mettre un crustacé en plus. Ensuite, il y a le bouillon, la soupe de poisson, qui se fait normalement avec les arêtes de poisson, les poissons de roche et les poissons de chalut. Il faut ajouter à cela du concentré de tomates et du pastis, une garniture aromatique et du safran. Là, on a tous les éléments de base. Dans les garnitures, on peut mettre des pommes de terre avec croûtons et rouille. Moi j’utilise tous ces ingrédients. Je change la forme mais pas le goût. Le seul problème, c’est que l’on ne peut pas avoir ces sept poissons en même temps, car ils n’ont pas la même saisonnalité. Dans ma Bouillabaisse, je n’en mets que trois, comme ça je suis sûr qu’à l’année, il y aura au moins trois poissons. Ça me permet de faire des portions plus grosses et de rester en cohérence avec la saison, tout simplement.

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Pensez-vous qu’il est important de préserver et perpétuer les traditions culinaires de chaque région ?

LT: Bien sûr. C’est très important, pour la mémoire et pour la culture gastronomique de chaque région. On a besoin, quand on traverse la France, de savoir où l’on va et savoir ce que l’on va manger dans l’endroit où on va. C’est très important pour moi. La gastronomie est vraiment représentative d’une région et ça passe aussi par la transmission entre générations. Le vieux pêcheur marseillais, que l’on va rencontrer sur le port et qui va dire « moi, quand j’étais jeune, je faisais la Bouillabaisse » et qui en 2013 la fait encore, je trouve ça génial.

La cuisine du sud en trois mots ?

LT: Chaleureuse, exceptionnelle et généreuse. Par «exceptionnelle», je ne veux pas dire prétentieuse. C’est plutôt dans le sens où je travaille des produits – la tomate par exemple – vraiment atypiques qu’on ne retrouve qu’en Provence. «Généreuse», car dans le Sud, on aime beaucoup les repas en famille. Le Sudiste est assez casanier, je trouve. Le Parisien va boire des coups dans les palaces, le Marseillais va rester à la maison avec la famille.

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La Cuisine du Sud

Marseille, au carrefour de la Méditerranée, est l’héritière d’une cuisine ensoleillée et épicée, où l’huile d’olive, l’ail et les produits de la mer en sont la base. Un climat idéal, la proximité de la mer et une richesse aromatique à portée de main font de la cuisine méditerranéenne une cuisine variée, diététique (la « diète méditerranéenne » a été inscrite le 16 novembre 2010 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO) et d’une fraîcheur incomparable. Petit tour d’horizon des spécialités de la citée Phocéenne.

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« Le Marseillais est casanier » explique Ludovic Turac, chef du restaurant Une Table au Sud, «il préfère rester à la maison et préparer le dîner qu’il va partager en famille.» C’est cette atmosphère conviviale, en plus du savoir-faire et de la fraîcheur de mets de qualité, qui sont les ingrédients de base de la cuisine Marseillaise. Grande amatrice de poissons, celle-ci brille par sa créativité et son originalité. Saucée ou grillée, relevée par un brin de fenouil ou par un filet d’huile d’olive, ses spécialités subjuguent par leurs saveurs et leurs caractères.

À Marseille, les traditions culinaires sont nombreuses. L’une d’entre elles est cependant absolument indissociable de la cité Phocéenne: la Bouillabaisse. Illustré par un adage marseillais, «les poissons vivent dans l’eau et meurent dans l’huile d’olive», ce plat, à l’origine une soupe de pêcheurs qui utilisaient les invendus, est aujourd’hui l’une des spécialités de poissons la plus connue dans le monde. Sept poissons sont nécessaires à la préparation d’une Bouillabaisse : la vive, la galinette, le congre, la rascasse, la daurade, le saint-pierre et la lotte. A ces poissons s’ajoutent un crustacé, du concentré de tomates, une garniture aromatique et un trait de pastis. Pour la petite histoire, le nom « Bouillabaisse » est inspiré de sa méthode de préparation. En effet, lors de la cuisson, c’était au cadet de la famille de surveiller le feu. Les instructions étaient simples, afin d’éviter que le poisson ne s’effrite: « quand ça bouille, abaisse » !

(c) Atelier des Chefs

Un accompagnement fréquent des plats de poisson est l’aïoli, mayonnaise à l’ail finement pilé avec de l’huile d’olive. L’aïoli se déguste en été, dans les fêtes de villages ou lors des fêtes religieuses, avec de la morue ou des légumes de saison bouillis (carottes, pommes de terre, haricots verts ou blancs, artichauts…). Attention cependant à la dose d’ail par personne, celle-ci pourrait être une entrave aux relations sociales !

(c) Obsessionsgourmandes.com

Autre spécialité de la cuisine du Sud, l’anchoïade. L’anchois occupe une place prépondérante dans la cuisine provençale depuis le Moyen âge. Consommé frais, elle faisait les délices des gastronomes ; salée, elle représentait un ingrédient de choix pour les préparations culinaires. Certains ports de pêche ont même fait de l’anchois leur spécialité. L’anchoïade est une préparation réalisée à partir de filets d’anchois écrasés au mortier avec de l’ail, du persil et de l’huile d’olive. Elle est idéalement dégustée tartinée sur une tranche de pain de campagne légèrement grillée ou servie comme sauce où tremper des crudités.

(c) Comptoirgastronomique.com

La tapenade, autre recette typiquement provençale proche de l’anchoïade, est une purée principalement constituée d’olives broyées, d’anchois et de tapena, «câpres» en occitan (d’où son nom). Elle peut être dégustée sur du pain, avec des bâtonnets de légumes, ou servir de farce pour la volaille et les viandes.

(c) Comptoirgastronomique.com

Pour les longues soirées d’été, rien de tel qu’une bonne soupe au pistou. Composée de légumes coupés en petits dés (pommes de terre, haricots rouges et blancs, courgettes, carottes et oignons) et agrémentée d’une pommade à base de basilic et d’ail pilés, de tomates fraîches et d’huile d’olive, cette soupe est un incontournable de la cuisine provençale.

(c) National-kitchen-recipes.blogspot.fr/

Autre plat typiquement marseillais, les pieds et paquets (ou pieds-paquets). Ce sont des petits carrés de panse de mouton (ou d’agneau) roulés en paquets et farcis de petit salé, ail et persil et assaisonnés, lors de la cuisson, au vin blanc. Plus les paquets sont petits, meilleure doit être la cuisinière, tant ce travail est minutieux et délicat. Ces pieds-paquets sont accompagnés de pieds de mouton (ou d’agneau) et mijotent très longuement. En 1993, une association « La Charte des pieds et paquets marseillais » a été créée par des restaurateurs et des personnalités pour prouver le sérieux et la qualité de cette recette originale.

© Jean-Daniel Sudres

Véritable spécialité de la Provence, les petits farcis provençaux, petits légumes de saison mariés à la viande. Les petits farcis provençaux – poivrons, tomates ou courgettes farcis – ont été inventés par les femmes de paysans passées maître dans l’art d’accommoder les restes. Dégustés froids en entrée ou chauds en plat unique, leur originalité se trouve dans le choix de la viande – bœuf, porc ou veau, tout est possible. Pour la farce, l’improvisation est également autorisée, chaque Provençal à ses propres secrets et ses goûts: avec ou sans mie de pain, trempée ou non dans du lait, avec du riz, des œufs, de l’ail, du persil, des oignons et assaisonnée à toutes les épices… Un plat qui se fait purement à l’instinct !

(c) Cuisineetvinsdefrance.com

Les « alouettes sans tête », qui n’ont rien à voir avec la comptine pour enfants, sont un autre plat typiquement de Marseille. Il s’agit de tranches de bœuf garnies, accompagnées de pâtes fraîches et d’une sauce tomate relevée. Cette recette très simple, à l’origine inventée dans l’arrière pays, fait aujourd’hui partie des plats rois de la gastronomie marseillaise.

(c) Cuisinerdomicile.fr

Deux traditions font également partie de la culture culinaire de Marseille : la période de Nöel et la Chandeleur.

A Noël, les Marseillais partagent « le Gros Souper et les 13 Desserts », une tradition culinaire ancestrale. Le soir de Noël, dernier jour de l’Avent, la grande table est mise pour réunir parents et amis avant de partir pour la messe de minuit. Moment privilégié, le Gros Souper, ainsi nommé dans la tradition provençale, est un repas maigre, c’est à dire sans viande, selon les rites de la religion catholique. Sur la table, recouverte de trois nappes blanches et éclairée par trois hauts bougeoirs à bougies blanches, sont disposées les trois soucoupes contenant le blé de la Sainte Barbe. Le repas se compose de nombreux plats, dont l’aïoli accompagnant la morue, les légumes bouillis (carottes, artichauts, choux-fleurs, pommes de terre, haricots verts) et les œufs durs, les cardes en sauce blanche, le gratin d’épinards ou encore le céleri et sa sauce à l’anchoïade.

Le Gros Souper se termine par les treize desserts qui symbolisent le Christ et ses douze apôtres : la pompe à l’huile (d’olive) qui se rompt; le nougat blanc, le nougat noir qui représenteraient le bien et le mal; les dattes, dont la forme ovale du noyau serait le symbole du Christ; les quatre « mendiants » , figues sèches, raisins secs, amandes et noisettes qui représentent les ordres des Franciscains, Dominicains, Carmes et Augustins; le melon vert, conservé sur la paille; les oranges, »Picon » à Marseille; le raisin blanc, conservé accroché au fond du cellier. Selon les endroits et les ressources locales, on complète par des pruneaux, des noix, des pommes, des poires, des mandarines, de la confiture de pastèques ou de la pâte de coing. Le tout est arrosé d’un vin cuit pour les desserts et d’un choix de sept vins de production locale pour le reste du repas.

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A la Chandeleur sont généralement confectionnées les Navettes, pâtisseries parfumées à la fleur d’oranger. Elaborées de façon artisanale, confectionnées avec une pâte préparée dans un vieux pétrin à ailettes à partir de farines soigneusement sélectionnées, les navettes sont cuites dans le «Four des Navettes» construit en 1781 selon le modèle romain d’origine. Ces biscuits, dont le nom et la forme rappellent un bateau, sont le fruit de l’imagination de Monsieur Aveyrous, fondateur du célèbre Four. L’histoire dit qu’il aurait voulu faire perpétuer une ancienne légende : au XIIIème siècle, la statue d’une vierge (pour certains Notre Dame du feu Nouveau, pour d’autres la Vierge Protectrice des Gens de la mer) se serait échouée sur les bords du Lacydon. La Navette serait également une évocation de la barque d’Isis ou de celle qui amena les Saintes Marie (Jacobé, Salomé et Magdeleine) sur les côtes de Provence.

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Comment parler de gastronomie marseillaise sans parler de la boisson qui se retrouve sur toutes les tables provençales au moment de l’apéritif et accompagne toute partie de pétanque qui se respecte ? Le Pastis est apparu à la fin des années 1930 dans une région où le commerce des plantes aromatiques a toujours été très actif. Cet apéritif, qui succède aux absinthes interdites en 1915, connaît un succès immédiat. Banni par le gouvernement de Vichy, le pastis est de nouveau autorisé à la vente à la Libération. Aujourd’hui, cette boisson à base d’anis vert et d’alcool à 90° se prête à de nombreux mélanges : perroquet (avec sirop de menthe), tomate (avec grenadine) et mauresque (avec sirop d’orgeat).

(c) Pastis

Riche de son héritage, l’art culinaire marseillais, et plus généralement provençal, allie depuis toujours traditions et influences extérieures. Chaleureuse, basée sur des produits naturels, équilibrée et diététique, créée autour de valeurs de partage, la cuisine Marseillaise perpétue des traditions qui se transmettent d’une génération à la suivante. «E se sian pas maï, Que siegen pas mens !» (Et, si nous ne sommes pas plus, Que nous ne soyons pas moins !)

Source : Marseille Tourisme; Le Guide du Routard; Marseille-Provence Tourisme.
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