Bruno Gensdarmes : « A La Table du Chef, j’adapte les menus en fonction du marché. »

En plein cœur de Cannes se situe un restaurant de poche appelé La Table du Chef. Le chef, c’est Bruno Gensdarmes, ancien collaborateur de Guy Savoy avec qui il a travaillé près de 20 ans au Bistrot de l’Étoile-Niel. Après des années passées dans de grandes cuisines, Bruno Gensdarmes a choisi de se faire plaisir en ouvrant un bistrot où les menus changent quotidiennement au fil des envies, des saisons et surtout du marché. Entretien. 

De quand date la création de La Table du Chef, restaurant dont vous êtes propriétaire ?

Bruno Gensdarmes : La Table du Chef a été créée en 2008. Le restaurant se trouve en plein centre de Cannes, à 20 mètres de la rue d’Antibes, l’artère principale et commerciale de la ville. C’est un restaurant, vu mon expérience avec Guy Savoy au sein de grosses brigades, que je voulais sans personnel. J’ai trouvé un espace d’environ 45 m², tout petit, qui comprenait une cuisine, et dans lequel j’ai fait un restaurant. Nous sommes aujourd’hui deux à travailler.

(c) La Table du Chef

Comment faire tourner un restaurant avec un effectif si réduit ?

BG : Pour simplifier les choses, on a simplifié les menus. Chez nous, il n’y a pas de carte, seulement deux entrées, plats et desserts à midi, et un menu surprise le soir. Ce qui a fait l’intérêt des Cannois et des gens alentours c’était que j’étais le premier, je pense, dans la région et peut-être même en France, à faire un menu surprise. Les gens viennent et ne savent pas ce qu’ils vont manger, c’est une surprise totale. Tous mes menus sont faits en fonction de ce que je trouve au marché le matin, ou la veille, et j’adapte les menus. Ils changent donc au rythme des soirées et au rythme des saisons. J’essaie de faire découvrir à mes clients des produits nouveaux, des saveurs nouvelles, des poissons nouveaux.

Quelles sont les spécialités du restaurant ?

BG : Je suis varois d’origine, donc j’aime tout ce qui touche à la Provence. Ceci dit, je ne fais pas que des choses provençales. Je fais, par exemple, un gratin de macaroni à la truffe qui accompagne un carré de porc « Pata Negra » au paprika fumé ; un filet de bar mariné et grillé aux épices et herbes de Provence, servi avec une purée d’huile d’olive aux cébettes et jus de citron confit. L’hiver je me tourne plus vers la cuisine traditionnelle, la cuisine du terroir ; l’été, c’est une cuisine plus ensoleillée. La Table du Chef est avant tout un restaurant où je m’amuse.

(c) La Table du Chef

Les chefs sont-ils des artistes des produits de saison ?

BG : Les bons chefs oui, c’est certain ! (rires) Mais c’est de plus en plus rare, c’est pour ça d’ailleurs qu’il n’y a pas beaucoup de très bons restaurants, même à un prix raisonnable. Maintenant, des gens passionnés, j’en connais beaucoup. Ce sont des gens qui s’adaptent au marché. Il suffit, avec l’expérience, de voir un produit et de savoir dans sa tête comment on va le préparer le lendemain. C’est pratiquement automatique. Ça demande de la création. C’est un métier qui est extrêmement complexe parce que c’est d’une part très technique, d’autre part très artistique et créatif.

Vous arrive-t-il d’être en manque d’inspiration ?

BG : Bien sûr. Il m’arrive de me réveiller à trois heures du matin et de me demander comment je vais faire tel plat, si je n’ai pas oublié un élément. Comme je suis tout seul dans la cuisine et que je change de menu tous les jours, ce n’est pas comme dans un restaurant où il y a une carte fixe. Parfois il m’arrive de manquer d’inspiration.

Pensez-vous qu’il est important de partager et de faire découvrir le patrimoine culinaire régional ?

BG : Oui, je pense. Vu la période que l’on passe en ce moment, tout ce qui sera en faveur du patriotisme et du savoir-faire français, il faut le garder et le développer. Je pense que si on ne préserve pas notre savoir-faire, malheureusement on aura des surprises.

Visuels : © Bruno Gensdarme

La Table du Chef
5 Rue Jean Daumas
06400 Cannes
04 93 68 27 40

Brigitte Duquenne : «L’important, c’est de fournir au client des herbes de Provence de qualité. »

Chaque matin, le cœur populaire et historique de Cannes s’éveille au rythme du Marché Forville. Produits locaux, pêche locale et fleurs naturelles : ce marché renommé propose un éventail d’arômes et saveurs de Provence. Brigitte Duquenne vend ses plantes aromatiques, ses épices et ses confitures artisanales sur le marché depuis 1998. Entretien.

Quel est votre métier ?

Brigitte Duquenne : Cela fait 14 ans que je suis au Marché Forville. Je vends des plantes médicinales dans un cadre restreint encadré par la loi des plantes autorisées. Je vends des épices, des thés, des huiles essentielles et des confitures, ainsi que quelques produits dérivés cosmétiques. J’essaie de rester le plus naturel possible, quels que soient les produits. L’important c’est de fournir au client un produit de qualité. Que ce soit en cultivant ou en allant le chercher, en discutant avec les vrais producteurs. Je fais des choses avec mes mains. Je mélange mes herbes pour en faire des mélanges pour cuisiner, car la cuisine j’adore ça. J’ai expérimenté de nombreuses épices, pas toutes car j’espère encore faire de belles découvertes, et j’aime ça. Ce que je propose c’est ça, c’est ce service, ma connaissance des plantes médicinales que je vends, ma connaissance pour les épices et mon goût pour la cuisine, ma connaissance des huiles essentielles.

(c) DR

D’où sont originaires vos produits ?

BD : Les plantes aromatiques sont gérées par des importateurs/exportateurs, par des maquignons. Il y en a peu en France. Cela fait très longtemps que je travaille avec le même fournisseur. Je propose des herbes de Provence maison, avec des plantes que le client peut acheter séparément, et avec lesquelles je travaille : l’origan, le thym, la marjolaine, le basilic, le serpolet, le romarin… Maintenant, si le client me demande si les herbes de Provence viennent de Provence, je ne peux pas lui dire oui. Ce n’est pas possible. Les herbes de Provence sont faites avec un thym d’Espagne car le thym qui vient de France coûte très cher. Des herbes de Provence à 10 € les 50 g, personne ne voudrait les acheter. Ceci dit, cela fait longtemps que l’on achète du thym d’Espagne et il est très bon. Dans tous les cas, il n’y aurait pas de production de thym en Provence suffisante pour fournir les tonnes d’herbes de Provence qui sont vendues en France. Il faut seulement être honnête avec les gens. Avec le thym de Provence, on peut faire des infusions, le mettre sur un gigot ou sur une épaule d’agneau avec des pommes de terre et de l’ail. Il a un goût bien défini. Ça ne veut pas dire que le thym d’Espagne n’a pas de goût, il a un goût différent. Il se marie très bien avec l’origan, la sarriette, la marjolaine, toutes ces herbes qui constituent le mélange d’herbes de Provence. En fait, c’est vraiment à chacun d’avoir des critères de qualité.

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Touristes ou habitués : qui vient acheter vos produits ?

BD : Cela fait longtemps que je suis à Cannes et les Cannois ont eu le temps de goûter mes produits. J’ai un volume de clientèle « touristique » (des personnes qui ont des appartements à Cannes) et qui reviennent régulièrement et qui prennent régulièrement des produits. Cela fonctionne comme ainsi. Il faut que la personne que j’ai en face de moi soit contente. Je privilégie, ceci dit, la clientèle cannoise, car c’est mon fond de commerce. A l’année, ce sont les Cannois qui sont là. Je privilégie aussi les touristes récurrents, les Italiens par exemple qui me rendent visite régulièrement. Une fois que je les connais très bien, je sais ce qu’ils veulent et ce qu’ils recherchent, il est plus facile de satisfaire leurs demandes.

Travaillez-vous aussi avec des chefs de Cannes ?

BD : Oui. Cela fait très longtemps qu’Ernest vient m’acheter sa marjolaine, son serpolet, des plantes pour faire ses plats. L’Oasis m’achète ma verveine, ma camomille, ma fleur d’oranger. Il y a aussi Christian Morisset, avec ses longues moustaches. Ce sont quand même des références avec qui j’ai affaire très régulièrement.

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Le marché Forville est-ce véritablement une institution à Cannes ?

BD : Bien évidemment. C’est un approvisionnement quotidien pour les restaurateurs au centre de Cannes qui continue à proposer de bons produits : la pêche locale, les fleurs locales installées sur leurs tables, les produits locaux. C’est franchement bien. Moi la première, je consomme local. Si j’ai envie d’une bouillabaisse, je vais voir le restaurateur d’à côté. Je lui fais une commande et je sais qu’il va acheter les poissons à la pêche locale. J’en suis vraiment très contente et c’est vraiment positif pour la ville.

Faites-vous encore de jolies découvertes ?

BD : Bien sûr ! Une nouvelle épice, un nouveau parfum, une nouvelle cuisine. Bien sûr et heureusement ! Un poivre de Sichuan dans une belle daurade, avec un citron vert et du gingembre. Dans mes derniers coups de cœur, on a fait des papillotes avec des feuilles de bananier. On a mis cuisiné du mérou, ce qui est assez rare. On l’a cuisiné avec des herbes – citronnelle, gingembre, citron vert. Fait au barbecue, c’était excellent !

Visuels : © DR

Marché Forville
Rue du marché Forville
06400 Cannes

Les rendez-vous de la semaine du 27 mai au 2 juin

Quatre évènements culinaires incontournables ponctuent cette semaine : le Concours des Vins de l’Isère, le 8ème village fermier à Levallois-Perret, la traditionnelle transhumance d’Estaing et la Fête des Cerises de Bandas… Il n’y a plus qu’à choisir, selon ses goûts !

Le Concours des Vins de l’Isère 2013 se tient ce lundi 27 mai au Clos des Capucins à Meylan. Le concours, organisé par la Chambre d’Agriculture de l’Isère, en partenariat avec le Syndicat des Vins de l’Isère, le Millésime et la Laiterie Bayard, a pour objectif de faire découvrir la qualité et la diversité de la production viticole iséroise et de mettre en avant le dynamisme des vignerons du département. L’Isère, dont les vins ont jusqu’à la première guerre mondiale bénéficié d’une forte réputation, peut se targuer d’une histoire viticole ancienne. Les cépages autochtones retrouvent un regain d’intérêt, en blanc comme la verdesse dans le Grésivaudan ou en rouge comme le persan, présent jusque dans les Balmes Dauphinoises, et tous deux à fort potentiel qualitatif. L’occasion de faire de belles découvertes et de belles rencontres !

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Les PARI FERMIER, présentent leur dernière manifestation printanière en 2013 : le 8ème Village Fermier de Levallois du 31 mai au 2 juin. Avec une dizaine de rendez-vous dans l’année, les «Pari Fermier» sont aujourd’hui les seuls événements nationaux qui donnent une priorité exclusive aux producteurs fermiers et une obligation à ces derniers d’être présents à la vente de leurs produits (selon la Charte Nationale d’Engagement du Producteur Fermier). Ils sont tous agriculteurs en exercice, cultivateurs ou éleveurs, transformateurs de leurs produits et effectuent l’essentiel de leurs ventes en direct. Ainsi le consommateur a la garantie de l’origine des produits qu’il achètera et consommera. Une cinquantaine de producteurs fermiers surprendront les visiteurs avec leurs produits étonnants et originaux comme le Tisquin (apéritif pomme-coing-miel) de Bertrand Abraham, l’escargotine au safran d’Huguette Magne, les figues fourrées au foie gras d’Olivier Delpy, le nougat à la cuillère de William Gay, le caviar de colza de Marie-Thérèse Laluque, les bulbes de safran de Véronique Lazerat, les macarons tendres aux figues de Jicé Robin, le confit d’olives aux écorces d’oranges de Christophe Roux…Autant de trésors culinaires de nos régions qui raviront les gourmets et gourmands du week-end…

(c) Pari Fermier

A la traditionnelle transhumance d’Estaing, c’est la fête et la convivialité qui accompagnent les troupeaux de brebis jusqu’à leur résidence d’été : les hautes estives du Lac d’Estaing. Le 1er juin, les troupeaux se rassemblent au village, accompagnés par un apéritif chanté par les bergers puis à midi vient l’heure du casse-croûte du montagnard et le départ des brebis vers les hautes estives du Lac d’Estaing. Le soir, tous se réunissent autour des grillades de mouton dans une ambiance montagnarde accompagnée de chants des Pyrénées.

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Le weekend du 1er et 2 juin se déroule la Fête des Cerises de Bandas ! Les gourmands de fruits frais seront ravis avec le grand marché de cerises, les dégustations de produits “terroir” ainsi que l’exposition de produits “d’artisanat d’art”. De nombreuses animations ponctueront également la journée : défilé avec le groupe folklorique catalan “Alegria” et danses place Picasso, concours de dénoyautage devant la mairie, plantation d’un cerisier, concours de cracher de noyaux et de nombreux concerts de bandas. C’est le temps des cerises !

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Les rendez-vous de la semaine du 20 au 26 mai 2013

Le terroir français est à l’honneur dans les rendez-vous de cette semaine ! Marché de Producteur de Pays, Championnat du monde de Cannelés, piques-niques sur les domaines viticoles des vignerons indépendants… Ces évènements sont l’occasion idéale de découvrir le patrimoine gastronomique régional de l’Hexagone !

Les 25 et 26 mais se tient le Marché de Producteur de Pays à Paris XIIème, sur le Boulevard de Reuilly. Les producteurs et fermiers venus de la France entière – Loiret, Haute-Vienne, Gironde… – viennent présenter, faire découvrir et déguster leurs produits aux gourmands et curieux…

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France Bleu Gironde organise le deuxième Championnat du Monde de Cannelés gratuit et ouvert à tous les passionnés de pâtisserie, le lundi 20 mai à la Foire Internationale de Bordeaux : Le Cannelénium. Le Cannelénium s’organise autour de deux catégories distinctes : le championnat du monde amateur et le championnat du monde professionnel. Les deux championnats se déroulent en deux étapes : une présélection et une grande finale de dégustation. Le jury sera composé de pâtissiers, critiques gastronomiques et journalistes. Les cannelés seront notés en fonction de critères pré-établis. Convivialité, authenticité et partage sont les maîtres mots de cet évènement bordelais à ne pas manquer…

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Venez en famille ou entre amis au pique-nique chez le vigneron Ergersheim ! Rien de plus simple pour participer : chacun apporte son panier-repas et les vignerons accueillent les participants au sein du domaine dans un espace aménagé pour l’occasion avec tables, chaises et parasols. Les vins du domaine sont proposés gratuitement à la dégustation. L’événement est ouvert à tous, passionnés, amateurs, curieux qui souhaitent découvrir le vin, les vignes et le métier de vigneron… Le Domaine Dhommé participe également à l’évènement.

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Pour sa 65ème édition, les Foires de Champagne à Troyes proposent 10 jours d’animations festives, pour petits et grands, du 24 mai au 2 juin 2013. Près de 270 exposants constituent les dix grands univers à découvrir en famille ou entre amis : Gastronomie & Restauration, Habitat & Décoration, Beauté, Santé & Bien Etre, Démonstrateurs, Tourisme & Loisirs, Comice Agricole, Spectacles en plein air… et de nombreuses surprises !

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Rendez-vous au Luc pour un marché du terroir et de l’artisanat ainsi que la Fête de la Cerise le 24 mai! Au programme, une grande vente de cerises, la bénédiction du cerisier lors de la messe, la dégustation de l’aïoli et le défilé des confréries pour une manifestation cinquantenaire !

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Salon gastronomique en extérieur, Les Provinciales suivent les étapes des Boucles de la Marne 2013, une course cycliste. Une trentaine d’exposants se rejoignent le temps d’un weekend, du 24 au 26 mai pour partager sport et gastronomie !

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Tour du monde des meilleurs crus français et étrangers les 24 et 25 mai au Salon du Vin de la Revue du Vin de France ! Le voyage est garanti au cœur des vignobles d’Italie, de Turquie, de Syrie, du Liban, d’Inde, de Chine et bien sûr d’Afrique du Sud. Côté français, la très belle sélection de La Compagnie des Poules autour de La Corbeille est à retrouver: Champagne JL Vergnon, Domaine Didier Dagueneau (Loire), Domaine Anne-Sophie Dubois (Bourgogne). La nouveauté de cette édition: un concours de dégustation. Les grands amateurs des championnats de dégustation de La RVF défient les clubs d’œnologie des grandes écoles… Que les meilleurs gagnent !

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Saint-Brieuc donne rendez-vous à tous les passionnés du terroir à Terralies, salon de l’agriculture en Côtes d’Armor les 25 et 26 mai, où près de 30 000 visiteurs sont attendus pour cette nouvelle édition ! Terralies s’affirme chaque année un peu plus comme le rendez-vous départemental du monde agricole, à la fois vitrine de la génétique costarmoricaine, lieu de ressourcement technique pour tous les agriculteurs et de rencontre avec leurs partenaires. Ce pôle regroupe les concours animaux, les marchands de matériels, les partenaires de l’agriculture. Il favorise et stimule les échanges commerciaux, informe des nouveautés, crée des espaces de rencontre entre professionnels. Terralies c’est aussi un lieu de découverte de l’agriculture et de ses métiers avec de nombreuses animations ludiques et pédagogiques qui sont plébiscitées par le public chaque année. Les clés de ce succès tiennent à l’omniprésence des animaux (cochons, vaches, poussins, moutons, chevaux, …) et à des animations participatives. Il est naturel qu’à Terralies, on parle d’alimentation sous toutes ces facettes : plaisir, santé et bien-être. Dans cet espace, le visiteur trouvera un ensemble d’offre alimentaire, ainsi que des animations culinaires et des dégustations.

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