Nathalie Doucet : « L’amour du métier permet de transmettre le savoir-faire du cognac. »

Le cognac, eau-de-vie fine fabriquée dans la région charentaise, est issu d’un savoir-faire ancestral. Cet alcool, traditionnellement dégusté en fin de repas, est symbolique d’un véritable art de vivre à la française. La maison de Cognac Frapin, plusieurs fois centenaire, détient les secrets de fabrication d’un cognac haut de gamme, à la fois aromatique et doux. Entretien avec Nathalie Doucet, directrice marketing et communication de la maison, qui nous parle du savoir-faire Frapin, de la transmission de la passion d’une génération à l’autre et de l’art de déguster le cognac.

Présentez-nous la maison Frapin en quelques mots ?

Nathalie Doucet : Frapin est l’une des plus anciennes maisons de cognac : les ancêtres remontent à 1270, le plus illustre ancêtre étant François Rabelais. La maison de Cognac Frapin dispose d’un domaine de 240 hectares en 100% Grande Champagne – l’un des plus gros domaines en 100% grande champagne –  un petit bijou. On a également le plus gros stock de millésimes issu de la propriété : l’équivalent de 5 millions de bouteilles de cognac vieillit dans nos fûts avec des chais secs et des chais humides.

(c) Frapin

La dégustation du vin se déroule selon un procédé, des règles ; c’est également le cas pour le whisky. Existe-il un véritable art de déguster le cognac ?

ND : Oui, tout à fait. Le cognac est généralement dégusté dans certaines conditions. Pour une personne qui n’a pas l’habitude, il est assez souvent pris en fin de repas, avec le café et un morceau de chocolat. Ça c’est vraiment l’accord parfait. On peut aussi le déguster frappé. Avec des glaçons, quand il fait très chaud, ça peut être très agréable. Quoi qu’il en soit, il faut avoir un verre adapté. Nous utilisons le verre tulipe, qui permet aux arômes de s’exprimer. On a pour habitude de mettre le nez au-dessus du verre pour ne pas prendre les apports alcooliques et n’avoir que les arômes parfaitement au nez.

(c) Frapin

La fabrication du cognac est-ce un artisanat, une passion, qui se transmet de père en fils ?

ND : L’équipe Frapin est très ancienne. La plupart des talents ont 20 ans de maison. Notre Maître de Chai est là depuis de nombreuses années. Il avait travaillé avec le Maître de Chai précédent qui a fait presque 30 ans dans la maison et dont le père était déjà Maître de Chai. Il y a un vrai savoir-faire. La maison Frapin est une maison familiale et transmet ses valeurs de génération en génération. Cela reste une des rares maisons qui est restée une maison familiale. Il y a un vrai savoir-faire, aussi bien en champagne qu’en cognac. Je crois que ça passe par une éducation, par des années et des années d’apprentissage, et un amour du métier.

(c) Frapin

Cette passion, cet amour du métier se reflètent-ils dans la fabrication du cognac ?

ND : Je pense parce qu’il y a toujours un ADN, un code, une signature. Nos cognacs ont une spécificité : on essaie de faire qu’ils soient très doux, très agréables. Cette douceur, c’est vraiment la signature Frapin. Ces cognacs sont très aromatisés avec des notes diverses. Ils sont vieillis beaucoup plus longtemps que la moyenne dans des chais, ce qui fait qu’on a une belle puissance organoleptique. Cette signature est vraiment nécessaire et doit être pérenne d’années en années. Il y a des comités de dégustation au sein de la maison et tout le monde travaille sur la continuité de la signature. Toute la famille Frapin y veille.

(c) Frapin

La maison Frapin a édité un coffret Fête des Pères V.I.P XO Grande Champagne Premier Cru de Cognac. Le cognac et les digestifs sont-ils des alcools plutôt masculins ?

ND : Le cognac fait 40°, il n’est donc pas forcément accessible de prime abord aux femmes. A la base, le cognac est effectivement un digestif, plus facilement consommé de cette manière. Les hommes aimaient bien se réunir pour fumer une cigarette ou un cigare et discuter. Boire le cognac frappé, glacé ou givré est en train de se démocratiser. Avec ces formules-là, on peut y ajouter un tonic par exemple. Les femmes commencent à s’y mettre mais il est vrai que cette boisson est quand même plus masculine. Il y a également une histoire de millésime. Je crois que les hommes aiment bien retrouver des années anniversaires, cela devient un rendez-vous. De génération en génération, les Papas aiment bien transmettre leur amour des bonnes choses. Cela devient un moment convivial, à partager avec sa progéniture. On le voit comme ça.

Existe-il donc un véritable art de vivre autour du cognac ?

ND : Pour ma part, je le pense. Il y a un véritable art de vivre autour du cognac. Le cognac est une eau de vie très haut de gamme. Cela donne un sentiment d’appartenance à un rite et donne lieu à de vrais moments de partage.

Visuels : © Frapin