La chasse, un véritable art de vivre

La chasse est l’une des activités humaines les plus anciennes. Autrefois pratiquée par nécessité, elle est aujourd’hui le troisième loisir des Français, qui prennent plaisir à casser leurs rythmes urbains le temps d’une chasse en pleine nature. Cette semaine, retour sur une pratique plusieurs fois millénaires…

Depuis l’aube de l’humanité, les hommes chassent. Dans un premier temps, la chasse était pratiquée par nécessité, pour se nourrir et se défendre. Dès l’apparition de l’élevage et de l’agriculture, vers le milieu du néolithique, la chasse est devenue un simple plaisir.

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A l’heure des vies contemporaines stressées et pressées, les hommes et les femmes ressentent un vrai besoin de renouer avec la nature, de redevenir un prédateur conscient, mesuré et raisonnable, et de revenir à des valeurs simples et essentielles. La truffe au vent, le fusil cassé sur l’avant-bras, les premiers rayons de soleil rasant la campagne, la chasse permet une harmonie totale avec la nature.

Plus qu’un loisir, la chasse est avant tout un art de vivre, une manière d’appréhender le monde sauvage. Au fil des temps, la chasse a su s’adapter aux évolutions de la société. Le chasseur est devenu l’un des acteurs les plus importants de la protection de la nature par sa connaissance de la faune, son implication dans l’aménagement des milieux, sa lutte pour le continuum des espaces, sa recherche sur les espèces, son maintien de la biodiversité, sa régulation des espèces invasives… Être un chasseur au XXIème siècle signifie être le maillon d’une chaine ininterrompue depuis des millénaires, où le chasseur contribue à sa manière au développement durable.

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La France compte aujourd’hui près d’1,3 millions de chasseurs. De ce fait, la France est le premier pays cynégétique d’Europe, devant l’Espagne et l’Italie. En termes de nombre d’adhérents, la chasse est le deuxième sport le plus pratiqué, derrière le football ! Cette popularité s’explique par la diversité des territoires français (étangs, forêts, littoraux, montagnes, plaines…), des modes de chasse (à tir, à courre, à l’arc…) et des gibiers (une soixantaine d’oiseaux et une vingtaine de mammifères, grands et petits).

Activité abordable pour le porte monnaie, besoin d’authenticité et de retour à la nature sont autant de facteurs qui motivent les nouvelles recrues depuis 5 ans. En effet, le nombre de personnes qui passent leur permis est en forte augmentation: environ 20 000 nouveaux porteurs de permis chaque année.

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Convivialité, respect de la nature et des traditions, la chasse, plus qu’une passion, un véritable art de vivre…

Source : © Chasseur de France
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La Sologne

Couvrant près de 500 000 hectares, s’étendant sur trois départements (le Loiret, le Loir-et-Cher et le Cher), peuplée de 12 000 hectares d’étangs (soit 2% du territoire), la Sologne est une région forestière prisée pour ses espaces naturels. La Sologne a également un riche patrimoine architectural ; Chambord, Cheverny ou encore La Ferté-Beauharnais s’y dressent encore fièrement. Cette semaine, le Rendez-vous des Arts Culinaires se met au vert et part à la découverte de cette région…

La Sologne a longtemps été l’une des régions les plus pauvres de France. C’est tard dans son histoire, grâce à un roi et un empereur, qu’elle a su être mise en valeur. En effet, François 1er, conquis par cette région, décide de construire son « Rendez-vous de Chasse » sur les terres de Romorantin. Il atterrit finalement à Chambord, contraint de fuir une épidémie de peste. Il transforme alors la région en territoire de chasse pour sa cour et commence à assainir les marais par la création de nombreux étangs. La pisciculture devient alors, à l’époque, plus rentable que l’agriculture.

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C’est seulement en 1852, avec l’arrivée de Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), que surviennent les plus importantes transformations. Possédant un domaine à Lamotte-Beuvron, Napoléon III fait bénéficier d’appréciables subventions à la Sologne et ordonne l’assèchement des zones marécageuse en faisant planter des arbres résineux. L’intérêt que l’empereur porte à la Sologne, est en partie du à des attaches familiales du côté de sa mère (Hortense de Beauharnais dont plusieurs ancêtres possédaient des domaines en Sologne, dont le château La Ferté-Beauharnais). Ce magnifique territoire de chasse parsemé d’étangs, dont la réputation cynégétique n’est plus à faire, n’est plus qu’à quelques heures de Paris grâce à l’apparition du chemin de fer en 1847. Il va de fait attirer la grande bourgeoisie qui succède ainsi aux aristocrates. La région, très pauvre jusque-là, redécouvre un essor économique.

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Aujourd’hui, les richesses naturelles de la Sologne en font une attraction touristique à part. La forêt couvre les 3/4 du pays solognot. On y rencontre des chênes pédonculés et sessiles, des charme, des érables champêtres, des sycomores, des noisetiers, des bouleaux, des pins sylvestres (ces derniers ayant remplacé les pins maritimes détruits par l’hiver 1879), des sapins de Douglas, quelques hêtres, trembles et frênes. Au printemps, grâce à leur floraison, on distingue des fruitiers sauvages tels que des poiriers, des pommiers, des alisiers ou des merisiers.

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En sous-bois c’est aussi un festival de fleurs où évoluent différentes espèces de primevères, dont la plus connue est le coucou, ainsi que des tapis bleus formés de petites pervenches, de jacinthes des bois à clochettes violacées ou de violettes des bois. Certaines plantes, notamment les bruyères et les genêts s’installent sur les landes solognotes. La « bruyère à balais », espèce de bruyère, appelée traditionnellement « brémaille », a été utilisée de longue date pour la confection de balais. Ce nom sert comme toponymie à de nombreux lieux en Sologne.

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La nature et l’imperméabilité du sol de la Sologne expliquent la présence d’environ 3 200 étangs, soit 11 500 hectares d’eau. Ces étangs sont, pour la plupart, artificiels, car ils visaient au développement de la pisciculture, à la reconstruction au lendemain de la guerre de Cent Ans et à la « rénovation », sous Napoléon III, de cette région marécageuse. Ils sont particulièrement concentrés près de Fontaines-en-Sologne et autour de Saint-Viâtre, cette dernière zone étant appelée la Sologne des étangs. Les plus importants dépassent 50 hectares (une dizaine dans ce cas). Le plus grand et le plus visité est l’Étang du Puits, situé à environ 60 km au sud-est d’Orléans, d’une superficie de 95 hectares (totalité du site 180 hectares), établi à la fin des années 1860 comme réservoir destiné à alimenter le canal de la Sauldre. Tous ces étangs ne datent pas du Moyen Âge. Pourtant, c’est à cette époque que la plupart furent créés afin de faire disparaître les vastes marais qui s’étaient formés à la suite des déboisements intensifs. Aujourd’hui, ces étangs entretenus, mais sauvages, constituent des milieux naturels pour la faune et la flore. La pêche en étang, en automne, est l’une des plus anciennes traditions de Sologne.

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La Sologne est également une région gourmande foisonnante en gibier. Cependant, avant de devenir une terre de chasse, la Sologne fut un gigantesque marais où la population devait survivre dans un milieu hostile infecté par les moustiques. C’est François 1er, qui mit tout en œuvre pour assécher ces marécages avec le sable de la Loire et à qui l’on doit ce paysage de « landes solognotes », où les troncs blancs des bouleaux surgissent des grandes étendues de bruyères.

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Cette région douce au sud de la Loire à la terre sablonneuse fait également le bonheur des maraîchers. Asperges, cornichons, fraises, poires, pommes et vignes, sont les spécialités de la Sologne qui, au fil des saisons et des années, est devenue gourmande. Ainsi les produits de la chasse et des étangs s’agrémentent de bons produits locaux. De cette «gastronomie régionale », où la principale économie est due à la chasse, les Solognots s’organisent pour créer des spécialités grâce à leur passion et l’amour de leur terroir ! Parmi ces spécialités locales on retrouve les fromages de chèvre de Selles-sur-Cher, Cendré d’Olivet ou Valençay (AOC), la Tarte tatin, la galette de pomme de terre, les Sablés de Nançay… Autant de noms évocateurs qui font saliver les papilles et attirent l’attention de certains grands chefs ténors du fourneau !

La Sologne, une région dont l’inspiration prend source au cœur de ses terres …

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La cuisine du gibier

Le saviez-vous ? Chaque automne, les Français consomment près de 15 000 tonnes de gibier. A l’occasion de l’ouverture de cette nouvelle saison de chasse, les Rendez-vous des Arts Culinaires s’attardent sur la cuisine du gibier, véritable pilier de notre patrimoine culinaire…

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« Une nourriture saine, chaude, savoureuse, de haut goût et facile à digérer » ; c’est ainsi que Brillat-Savarin définissait le gibier. Ce terme, qui inclut l’ensemble des animaux sauvages (hors poissons, crustacés, coquillages, fruits de mer et mammifères marins) que l’on chasse, était utilisé au Moyen-âge pour dire « aller en gibier », qui signifiait aller à la chasse. C’est au XVIème siècle qu’il a désigné les animaux pris à la chasse eux-mêmes.

La chasse commence en septembre et peut se poursuivre jusqu’en décembre. Cette saison est réglementée en fonction des espèces. Aujourd’hui, le gibier est distingué en plusieurs catégories :

– le gibier à plume (ou autrefois « gibier-plume ») sauvagine dont les canards sauvages, colverts, cailles, grives, oies, faisans, tourterelles, perdrix (grise ou rose), bécasse. Le gibier à plume est parfois élevé avant d’être relâché dans la nature ; c’est le cas pour les faisans, les perdrix et les canards.
– le gibier à poil (ou autrefois « gibier-poil ») : lapin de garenne, lièvre, sanglier, chevreuil, biche, daim, chamois…;
– la viande de brousse (en zone tropicale ou équatoriale).

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Afin d’éviter le braconnage et la raréfaction des espèces, la commercialisation du gibier est très réglementée et les gibiers ne peuvent pas être commercialisés à n’importe quel moment de l’année. Pendant la période de chasse, le restaurateur a le droit de servir du gibier qu’il aurait chassé lui-même ; des préparations de charcuteries à base de gibier peuvent être servies à l’année, à condition d’être fabriquées pendant la période légale d’ouverture de la chasse avec du gibier tué pendant cette période.

Côté cuisine, la coutume veut que le gibier ne soit pas mangé de suite. Un auteur du XIXème a d’ailleurs écrit que « dans notre civilisation avancée, ne sert-on pas, sur les tables somptueuses, certaines viandes qui ont déjà subi un commencement de décomposition ? On sait qu’un faisan, pour être prisé d’un gourmand, doit avoir un mois de mort, une bécasse, deux mois et demi. Entre une viande faisandée et une viande putréfiée, la différence n’est pas immense ; il en existe cependant une immense au point de vue gastronomique ». Au XIXème siècle, certains fraudeurs vendaient de la viande avariée en la dissimulant sous forme de préparation charcutière !

Aujourd’hui, le faisandage n’est plus une technique répandue. Certains gibiers (notamment le gibier à plumes), ne doivent pas être consommés plus d’une semaine après avoir été chassés.

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En termes de préparation culinaire, les gibiers les plus faciles à préparer sont les gibiers à plumes. Désossés et saisis dans une poêle, entiers farcis dans une cocotte ou enfouis sous une choucroute ou dans un bouillon de légumes, coqs, faisans, perdrix et autres canards colvert se distinguent par une chair ferme mais goûteuse.

Les grands gibiers sont souvent rôtis, braisés ou sautés. Un filet de biche, une viande tendre et subtile, sera sublime simplement revenu à la poêle et accompagné de quelques champignons.

Les bas morceaux et les animaux âgés servent en général à la réalisation de plats en sauce, de terrines et de farces diverses.

Quatre sauces sont incontournables dans l’accompagnement du gibier : la sauce poivrade (fumet de gibier et poivre en grains), la sauce grand-veneur (sauce poivrade, gelée de groseilles et crème, la sauce Diane (sauve poivrade à la crème fouettée, truffe et blanc d’œuf dur) et la sauce salmis (fumet de gibier, vin, carcasses concassées, demi-glace, cognac).

Côté nutrition, la viande de gibier est très digeste et pauvre en matières grasses. C’est une bonne source de phosphore, de potassium et de fer, et elle est pauvre en sodium. La perdrix, par exemple, est trois fois moins grasse que le poulet et plus riche en fer et en phosphore ; la biche est une viande rouge légère 25 fois moins grasse que le bœuf.

Généralement consommé au moment des fêtes, le gibier est aujourd’hui encore l’un des symboles automnaux de la gastronomie française…

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Le coup de cœur de la semaine : les nectars fruités d’Alain Milliat

Notre coup de cœur de la semaine se porte sur des produits frais, naturels et équilibrés : les jus et nectars du roi du fruit Alain Milliat. Focus sur une maison qui, depuis sa création, est placée sous la signe de la gourmandise au naturel…

Deux millions de bouteilles produites dans l’année, plus de cinquante références de confitures, de jus, de compotes et de nectars de fruits artisanaux expédiées dans une douzaine de pays, une palette aromatique composée de goûts authentiques, un restaurant innovant qui travaille les produits bruts… L’empire naturel d’Alain Milliat ne cesse de confirmer sa dominance dans le secteur culinaire.

La belle histoire d’Alain Milliat, fils d’exploitants fruitiers, commence simplement avec une envie, celle de valoriser les matières premières de ses vergers. Rien de plus simple pour concrétiser cette envie : Alain Milliat décide d’élaborer des jus et nectars haut de gamme qui reflètent les caractéristiques gustatives, olfactives et visuelles des fruits frais. Après un tour de France des sommeliers Relais & Châteaux et les encouragements de nombreux restaurants, six références voient le jour en 1997.

A travers sa collection de jus, de nectars et de confitures, Alain Milliat voulait « retrouver le goût et le plaisir des fruits en pleine maturité, respecter leur nature et leurs nuances et les valoriser à leur meilleur ». La particularité des produits d’Alain Milliat vient de leur hétérogénéité : loin d’être industriels, les jus et nectars évoluent au fil des saisons, des années et des aléas climatiques, d’où les variations de goûts, de couleur et de textures. Les différentes textures (fluide, pulpeuse ou velouté) sont d’ailleurs travaillées pour être les plus proches du fruit original.

« Retranscrire avec sincérité les caractéristiques du fruit » est l’objectif premier d’Alain Milliat. Dans un souci de faire du haut de gamme, le magicien du fruit recherche et sélectionne lui-même ses fruits auprès des producteurs français. Pour lui, la qualité se fait dans la simplicité : dépendant des jus ou nectars voulus, les fruits sont cueillis précocement pour une meilleure fraîcheur, répartis sur l’arbre pour plus d’ensoleillement et un meilleur développement aromatique, ou cueillis au moment optimal à pleine maturité pour un parfait équilibre entre l’acide et le sucré. Les jus des fruits tout juste pressés sont ensuite légèrement pasteurisés pour la mise en bouteille et pour permettre une bonne conservation du produit fini jusqu’à la dégustation. L’authenticité et le naturel sont présents dans toute les étapes de production.

Alors que les jus et nectars se font une belle place dans les cuisines et auprès des épiceries gourmandes, Alain Milliat ressent le besoin d’ouvrir un espace convivial et chaleureux où chacun peut découvrir et déguster ses jus, nectars et confitures. C’est chose faite fin 2011, avec l’ouverture de sa première boutique-restaurant dans le septième arrondissement de Paris. La boutique concentre tous les essentiels de la gamme fruitée d’Alain Milliat. Le restaurant, mené par le chef anglais Jon Irwin, propose des saveurs authentiques et fraîches pour une carte courte, créative, légère et sincère, imaginée selon les saisons et élaborée chaque jour selon les produits du marché, mais toujours dans le même respect des matières que développe Alain Milliat.

Loin de se reposer sur ses classiques, Alain Milliat lance également chaque année de nouvelles saveurs en fonction des récoltes et des découvertes fruitières. Ainsi, l’aventurier du goût a voulu que la saison de partage et de gourmandise hivernale soit reflétée dans l’authenticité de la Mandarine, l’acidité de la Griotte et le velouté de la Pêche de vigne. Ces saveurs qui rappellent la période et les plats festifs se voient complétées de couleurs vives qui habillent les tables de fêtes. Autre fruit mis à l’honneur, la rhubarbe. Le jus rare, à la couleur rose et à la note parfumée et acidulée, créé pour les 160 ans du Bon Marché, est une ode à la nostalgie tant il rappelle les tartes ou la compote de rhubarbe de Grand-mère.

Fruitées et gourmandes, les créations d’Alain Milliat sont originales, qualitatives, et charmeront à coup sûr les papilles de chacun…

Visuels: © Alain Milliat, RDV Communication.

Source : Alain Milliat