Le coup de cœur de la semaine : la maison Olsen

Ambassadrice de la gourmandise scandinave, la maison Olsen prouve qu’il existe une véritable gastronomie des pays du nord. Entre spécialités préparées selon les méthodes ancestrales et produits frais issus des pêches traditionnelles, c’est notre coup de cœur de la semaine.

« Les Danois vivent pour manger, les Norvégiens mangent pour vivre et les Suédois mangent pour boire ». Ce vieux dicton danois est une manière de résumer les différentes approches à la gastronomie qu’ont les Scandinaves. Après avoir exploré le patrimoine culinaire Norvégien, attardons-nous sur celui de ses pays voisins : la Suède et le Danemark.

Les Vikings sont à l’origine des habitudes alimentaires des Scandinaves. Pure, simple, naturelle et authentique, leur alimentation se basait sur la consommation de produits issus du terroir. Les Vikings aimaient déguster les huîtres et les moules, ils savouraient le mouton, le fromage, le chou, les pommes, les oignons ainsi que diverses baies et noix. Ils élevaient également des poulets et des oies et chassaient les oiseaux sauvages, l’élan, le cerf et l’ours. Transmis de génération en génération, la plupart de ces mets constituent encore aujourd’hui la base de la gastronomie de la Suède, du Danemark et de la Norvège. Même si le saumon, le hareng et l’élan, sont communs à la Scandinavie, chaque pays a su conserver un patrimoine culinaire qui témoigne de ses particularismes régionaux liés au climat, au sol et aux traditions.

La Scandinavie compte plus de lacs, de mers et de fjords que de terres immergées. Du fait de cette géographie singulière, la gastronomie des pays du nord se caractérise généralement par son rapport à l’eau et sa cuisine est majoritairement à base de produits de la Baltique et de la Mer du Nord. Truites de mer, morues, harengs, sprats, anguilles, flétans, crevettes et œufs de poissons (que l’on nomme « Kaviar ») y sont pêchés. Le saumon reste cependant le poisson le plus noble.

Pêché en mer Baltique, le salmo Salar est un poisson migrateur. Il naît en eau douce, migre vers la mer et revient sur son lieu de naissance en rivière pour s’y reproduire. Il trouve refuge dans les hauts fonds marins durant l’été où il remonte les courants et en hiver, séjourne davantage à la surface de l’eau où la température est plus élevée. En mer Baltique, la nourriture abondante permet au saumon sauvage de grossir rapidement. Sa chair est rose pâle, le salmo Salar se nourrissant essentiellement de maquereaux et de harengs, et ses qualités à la dégustation se développent grâce à son milieu naturel.

Deux autres poissons constituent également la base de la gastronomie scandinave. Le cabillaud d’abord, symbole des mers froides, qui une fois salé à bord des bateaux de pêche prend le nom de morue. Il est généralement séché au soleil ou fumé. Les Vikings ont été parmi les premiers à sécher et à fumer viandes et poissons, ce qui leur permettait de surmonter l’hiver rude et d’entreprendre leurs grands voyages en mer. A bord de leurs drakkars, ils emportaient des provisions périssables, comme la morue séchée, qui non seulement constituait une source remarquable de protéines mais servait également de monnaie d’échange. L’autre poisson emblématique des pays du nord est le hareng, dont le rôle dans le destin de l’Europe fut aussi important que celui de la morue. Au XIIe siècle, il constituait la base du régime alimentaire européen: étant un poisson très gras, le hareng a sauvé de la famine de nombreux habitants de villes assiégées et a assuré la subsistance d’armées.

Il est maintenant temps de passer à table, une tradition sacrée dans ces régions de grand froid où l’accueil règne en maître. C’est le dieu Odin qui, pour la première fois, posa les principes de l’hospitalité dans le poème « Hamaval », le code Viking : « Il faut du feu à celui qui, les pieds gelés, vient du froid. Il faut des vivres et des vêtements au voyageur, à l’homme venu des montagnes. Il faut de l’eau, du linge et une parole de bienvenue à celui qui se joint à la fête« . Longtemps, la tradition voulait que dans les fermes scandinaves, il y avait accroché sous le toit un panier contenant du pain, du beurre, de la viande et des saucisses fumées, le tout recouvert d’une serviette blanche à l’intention d’un éventuel passant.

C’est de cette nécessité d’offrir l’hospitalité à son prochain qu’est né le «Kolde Bord», littéralement « table froide », un vaste buffet qui met à l’honneur toutes les spécialités du pays héritées de la tradition Viking. On y trouve en général une variété de harengs en sauce ou marinade, du saumon fumé, roget lax, ou mariné, gravadlax, de l’anguille, du maquereau au poivre, des crevettes, du crabe ou homard, mais aussi des viandes, de la charcuterie, des légumes et des fromages doux ou piquants. La dégustation se fait avec des pains noirs ou craquants, le tout accompagné de salades variées, de choux rouge aux pommes, de courges, de concombres et de cornichons, de vinaigrettes, de sauce aigre douce à l’aneth, d’oignons frais ou frits. Les boissons nationales s’accordent le mieux avec la cuisine scandinave, aux parfums souvent épicés, salés et fumés. Rien de mieux donc qu’une bière fraîche accompagnée d’un petit verre d’aquavit frappée à boire d’un trait, toujours après le fameux « Skall », santé.

Pas seulement épicuriens, les Scandinaves ont également une sensibilité à l’art culinaire. Réputés pour leurs talents créateurs, ils embellissent généralement les tables de porcelaine, d’argenterie, de cristaux,de linge de table, d’éclairages et de bougies, mettant en lumière leur goût pour le beau et le caractère épuré de leur esthétique. Dans les pays scandinaves, où la chaleur du foyer s’attache à compenser les rigueurs du climat, on cultive l’art de vivre chez soi.

C’est toutes ces traditions, ce savoir-faire et cet artisanat que la maison Olsen a souhaité partager en France. En entrant officiellement en 1991 sur le marché de l’Hexagone, elle diffuse des produits de la mer Baltique en provenance de l’Île danoise de Bornholm et commercialise de nombreux produits fins scandinaves. Peu répandue dans le sud de l’Europe il y a vingt ans, la gastronomie de Scandinavie a fini par faire l’unanimité parmi les grands noms de la gastronomie française, les critiques et journalistes gastronomiques.

Les poissons proposés par Olsen sont tous fumés selon des méthodes nordiques traditionnelles héritées des Vikings. L’artisanat est présent tout au long de la chaîne de fabrication dans la fumerie située au Danemark : la pêche, sur l’île de Bornholm, l’étêtage, puis le filetage et le salage à la main, le rinçage, le fumage au bois d’aulne, l’affinage puis le tranchage jusqu’au conditionnement haut de gamme. Poissons fumés, harengs en sauce ou en marinade, salades de harengs ou de matjes, oeufs de poissons, taramas traditionnels, rillettes de poissons, anchois marinés, crevettes au naturel; tous les produits proposés par Olsen sont représentatifs d’un véritable savoir-faire indissociable de la région.

Visuels : © Olsen

La recette du jeudi : Saumon Gravlaks aux betteraves

Pour cette nouvelle recette du jeudi, le chef norvégien Danièl Rougè Madsen a réalisé une spécialité culinaire d’origine scandinave en cette semaine consacrée à la gastronomie du nord : un saumon gravlaks aux betteraves.

Le Gravlax (nom d’origine suédoise), aussi connu sous le nom de Gravlaks (norvégien), Gravad laks (danois), Graavilohi (finlandais) ou Graflax (islandais) est un filet de saumon cru mariné dans des condiments et des épices: sel, sucre, poivre, aneth, vodka… Le chef norvégien Danièl Rougè Madsen a, lui, choisi de l’associer aux betteraves et à l’aquavit…

Ingrédients pour 4 personnes :

2 kg dos de saumon de Norvège
140 g sel
60 g sucre
2 betterave(s) rouge(s)
200 g raifort
10 cl aquavit
1 bouquet(s) aneth
moutarde

Préparation

– Dans un saladier, mélangez le sel, le sucre, l’aquavit ou le cognac, le raifort, les betteraves finement râpées et l’aneth.
– Enlevez la peau et les arêtes du saumon de Norvège.
– Puis laissez-le mariner dans ce mélange 6 heures au réfrigérateur, sous film plastique avec un poids dessus.
– Veillez à bien imprégner le dos de saumon de Norvège en le badigeonnant dessus et dessous préalablement.
– Pour servir, coupez le saumon de Norvège en fines lamelles et accompagnez de moutarde douce.

Visuels : (c) Poisson de Norvège

La gastronomie de Norvège

Équilibrée, saine et majoritairement à base de produits locaux, la gastronomie de Norvège mérite de se faire connaître au-delà de son populaire saumon et de son fameux aquavit. Après avoir exploré la gastronomie de haute montagne, direction la Scandinavie à la découverte du patrimoine culinaire norvégien…

Peu répandue en dehors de son pays, la gastronomie norvégienne possède pourtant des qualités gustatives et nutritionnelles qui en font une cuisine saine, équilibrée et goûteuse. Portée par les saisons et par les fêtes traditionnelles, la cuisine norvégienne privilégie les produits locaux, même s’ils ont parfois tendance à être plus chers que les produits importés. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un label dans les restaurants, Norwegian Foodprints, symbole d’une cuisine faite maison avec des ingrédients 100% norvégiens et ambassadeur d’une identité locale. L’agriculture norvégienne ambitionne d’ailleurs au long-terme de fournir assez de produits pour assurer l’autosuffisance alimentaire du pays et conserver les traditions culinaires existantes.

A l’origine, la gastronomie Norvégienne était peu variée mais suffisamment calorique pour supporter la topographie du pays et le climat rude. En effet, la Scandinavie est enveloppée de froid et plongée dans le noir la majorité de l’année et la base de l’alimentation est composée de produits riches: laitages en tous genres, fromages, pommes de terre, gibier et poissons frais.

Le saumon, poisson riche en oligoéléments, est l’un des rois de la gastronomie norvégienne. Servi fumé, roklaks, ou mariné, gravlaks, le saumon de Norvège est considéré comme l’un des meilleurs du monde. Sa couleur, plus ou moins foncée, indique s’il est maigre ou gras. Les Norvégiens l’aiment plutôt rouge. Sa saveur distincte et délicate en fait une excellente base pour plus d’un plat savoureux.

Même si le saumon de Norvège est l’un des plus qualitatifs d’Europe, les autres poissons issus de la mer du nord sont tout aussi remarquables. Les crevettes, le cabillaud, le colin et la truite sont de qualité exceptionnelle et s’achètent à prix raisonnables, souvent directement sur le port. La plupart des spécialités locales sont d’ailleurs à base de produits pêchés :

– le lutefisk, poisson séché puis réhydraté dans de l’ammoniaque, dégusté mélangé à de la purée de petits pois, de bacon et de pommes de terre, généralement servi à Noël,
– le boknafisk, une spécialité du nord du pays, un poisson à demi séché au goût corsé, servi avec des pommes de terre en robe des champs et du lard, le tout arrosé de lard fondu,
– le fiskemolje, un mélange de foie de morue et d’œufs de poisson. Il existe aussi plusieurs sortes de harengs marinés, dont le sursild, sardine marinée dans le vinaigre, dégusté accompagné de tranches d’onion fraîches et de poivre noir
– les fiskeboller, des quenelles de poisson à la sauce béchamel
– le tørrfisk, morue séchée pendant les mois d’hiver, traditionnellement produite dans les îles Lofoten, au nord de la Norvège. Depuis plusieurs siècles, les pêcheurs de toute la Norvège se rendent aux Lofoten entre les mois de janvier et mars, période où les cabillauds de la mer de Barents migrent vers le sud, pour profiter des eaux qui y abondent en morues et se prêter à la pêche au gros.
– le rakfisk, poisson fermenté, à consommer cru (une spécialité de Valdres dans l’est de la Norvège).
– Le Skrei, nom populaire de la morue hivernale de l’Arctique
– Les crabes géants rouges pêchés à Kirkenes, en Laponie norvégienne

Autre volet de la culture culinaire norvégienne: la viande. Etant donné qu’ils élèvent majoritairement des vaches laitières et que la viande de celles-ci n’est pas très tendre, les Norvégiens consomment la viande de bœuf en ragoût ou hachée. Les kjøttboller, le plat national, sont des boulettes épicées de bœuf haché en sauce.

Les viandes d’élan, de renne ou de cerf sont séchées ou préparées sous forme de charcuterie. La viande de renne se déguste en boulettes, en finnebiff, minces tranches arrosées de sauce d’airelles, ou en pinnekjott, viande séchée et fumée. Les plats à base d’agneau et de mouton sont très populaires et se dégustent à l’année: le fårikål, plat populaire en automne à base de chou, de cumin et des grains de poivre entiers; le fenalår, un gigot d’agneau salé et séché, servi avec du pain azyme, des œufs brouillés à la ciboulette et accompagné d’une bière Mack; le smalahoved, tête de mouton cuite et servie entière, une spécialité des fjords.

Pour accompagner la viande et le poisson, il est un ingrédient qui accompagne à merveille la plupart des plats de Norvège : la pomme de terre. Bouillie, rôtie, agrémentée d’oignons et de crème fraîche, la pomme de terre sait accompagner sans jamais dénaturer et reste un légume financièrement abordables, comparée aux fruits et légumes souvent chers et assez fades. Seules exceptions : les fruits et les baies de saison vendus au bord des routes en été et en automne. Fraîchement ramassés, ils ont le goût de leur terroir et se dégustent avec plaisir. La confiture d’airelles par exemple, tyttebær, peu sucrée et au goût acidulé, se marie très bien avec le gibier. La région Hardanger, dans l’ouest de la Norvège, est connue pour ses vergers et est devenue, au fil des années, une attraction de touristes quand les arbres fruitiers sont en fleurs au printemps. 40 pour cent de tous les fruits norvégiens sont cultivés dans le Hardanger et la région représente environ 80 pour cent de toute la production norvégienne de cerises.

Autre accompagnement préféré des Norvégiens, le pain, décliné sous toute une variété de formes et textures: pains craquants, pains complets ou à l’épeautre, baguette et focaccia, flatbrød, lamelles de pain crauquantes type pain azyme).

Même si leur gastronomie est à base de produits équilibrés et nutritionnels, les Norvégiens n’en restent pas moins de grands gourmands en ce qui concerne les desserts ! Les tilslorte bondepiker, ou « bergères voilées », sont des pommes cuites en couches alternées, recouvertes de crème Chantilly et de chapelure. Les skillingsboller sont des brioches à la cannelle que l’on trouve surtout à Bergen. Le fromasj n’est pas un fromage, mais un soufflé aux fruits. Le trollkrem, la crème des trolls, est composée de blancs d’œufs battus en neige avec des airelles et du sucre. Le bløtkake est un grand gâteau de fête de plusieurs étages à la crème Chantilly, fourré de fruits rouges et de compotes. Autre tradition populaire en Norvège, les gaufres. À l’inverse de leur équivalent belge, les gaufres norvégiennes sont douces et moelleuses et leur forme ronde est facile à tenir en main, une fois pliée. Elles sont traditionnellement mangées avec de la confiture (fraise, framboise ou myrtille) et de la crème ou Brunost, fromage à pâte brune au goût caramélisé.


Dernier pan, non moins important, de la gastronomie de Norvège, les spiritueux, dont l’alcool norvégien par excellence : l’aquavit, à prononcer « akevitt ». Véritable eau-de-vie, l’aquavit est fabriquée à partir de pommes de terre et aromatisée aux graines de carvi, à l’anis, à l’aneth, au cumin, au fenouil et à la coriandre. Elle doit être servie glacée et accompagne idéalement un poisson gras comme le saumon (et aide à la digestion), va à merveille avec les plats de Noël, mais peut être consommé toute l’année. Il existe même plusieurs variétés d’été plus légères. La marque norvégienne la plus célèbre est Linie, «la ligne ». Elle est ainsi nommée car les fûts doivent traverser l’équateur deux fois sur des bateaux avant que l’aquavit ne puisse être embouteillée et vendue. Le constant mouvement, une forte humidité, l’air salin et les fluctuations de températures favoriseraient l’extraction et le développement des saveurs et contribueraient à la maturation accélérée de l’eau-de-vie.

La bière de Norvège est également d’excellente qualité. De plus en plus de micro-brasseries norvégiennes voient le jour et la plupart produisent d’excellentes bières artisanales. Parmi les plus populaires on retrouve Nøgne Ø à Grimstad et Ægir à Flåm.

Le patrimoine culinaire de Norvège favorise les habitudes locavores, privilégie les produits frais et de saison et peut se vanter d’être aussi sain qu’il est nutritif… Velbekomme (Bon appétit) !

Visuels : © DR