La recette du jeudi : Pavé de maigre vapeur en écailles, vinaigrette tomates et asperges

A l’occasion de cette semaine dédiée à La Baule, Patrice Hardy, chef et propriétaire du restaurant parisien La Truffe Noire, a décidé de travailler un poisson noble apprécié pour la finesse de sa chair et pêché dans les eaux atlantiques. Il a préparé un pavé de maigre vapeur en écailles, accompagné d’une vinaigrette tomates et asperges….

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Le marché pour 8 personnes :

Les ingrédients :

• 1.2kg de maigre en filet (environ 0.150 gr/personne)
• 400 gr de carottes
• 400 gr de courgettes
• Fleur de sel
Vinaigrette tomates :
• 60 gr de moutarde de Meaux
• 50 gr de vinaigre de xérès
• 10 gr de pulpe de tomate
• 70 gr d’huile d’olive 1ère pression
• 100 gr de dés de tomates de variétés anciennes
• 80 gr de dés de fenouil
• ½ botte de basilic thaï frais
• 16 pièces de câpres à queues
• 24 pointes d’asperges vertes

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Réalisation :

– Demander directement à votre poissonnier de vous trancher de beaux pavés de maigre.
– Canneler les courgettes et les carottes. Les blanchir quelques minutes à l’eau salée puis les refroidir.
– Assaisonner les pavés de maigre et dresser les carottes et les courgettes avant de mettre en cuisson au four vapeur.
– Réaliser la vinaigrette en direct.
– Blanchir les asperges à l’eau salée. Bien les refroidir pour garder la couleur. Remettre à température au four quelques minutes avant de servir.
Dressage :
– Avec herbes frites et émulsion de crustacés.

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La recette du jeudi : Le Croq’Truffe

Puisque la truffe est à pleine maturité en cette saison, Patrice Hardy, le chef étoilé du restaurant La Truffe Noire, a décidé de la travailler. Pour cette nouvelle recette du jeudi, il détourne le croque-monsieur, un classique de la cuisine de bistrot, pour présenter un classique de sa carte: le Croq’Truffe.

Le Croq’Truffe

Les ingrédients pour 4 personnes :
150g de beurre frais salé
80g de truffe noire mélanosporum
Pain de mie
Comté
Jeunes pousses de salade
Fleur de sel, poivre du moulin

Beurre Truffé :
– La veille, mélanger le beurre pommade avec 20 g de truffe coupée en fine brunoise (c’est-à-dire en petits dés).
– Le lendemain, couper huit tranches de pain de 1.5 cm d’épaisseur. Les tartiner de beurre à la truffe. Assaisonner.

Montage du croque :
– Sur quatre tranches de pain, ajouter le comté et la truffe coupés en lamelles. Recouvrir avec les tranches de pain tartinées de beurre truffé.
– Mettre dans le moule à croque-truffe et laisser reposer pendant 24 heures.
– Poêler les croques, afin d’obtenir une belle couleur blonde. Servir avec une salade de petites pousses.

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Patrice Hardy : «Tout cuisinier tombe vite amoureux de la truffe. »

La truffe est un condiment qui se décline à l’infini : salé ou sucré, en soupe ou en soufflé, en sauce ou en rapé sur une salade. La truffe est également l’ingrédient premier du restaurant étoilé de Neuilly-sur-Seine, La Truffe Noire, et une source d’inspiration intarissable pour Patrice Hardy. Rencontre avec le chef pour parler de sa passion pour les Tuber

Comment êtes-vous entré en cuisine ?

Patrice Hardy: J’ai fait un apprentissage classique. J’ai commencé à 15 ans dans la région Nantaise et j’ai ensuite fait un Tour de France pour m’améliorer. J’ai eu la chance d’avoir quelqu’un d’assez exceptionnel comme patron d’apprentissage, le Président de la Chambre des Métiers de Nantes. Il était toujours au courant de tout et nous faisait faire beaucoup de concours dans toute la France, ce qui était rare en apprentissage. C’était déjà une grande ouverture d’esprit. Ensuite j’ai rencontré Monsieur Vilaire, le chef de l’Hermitage, à La Baule, qui tournait très fort. C’était la grande époque des saisons. On faisait 500 couverts par jour, on était une centaine en cuisine. C’était ma première rencontre avec Monsieur Vilaire avant l’armée. Ensuite, après des passages dans différentes maisons étoilées sur Paris, j’ai rencontré Jean-Paul Bonin au Crillon, avec qui j’ai fait deux années. Lui a également été conseiller dans certains restaurants où j’étais chef. Je suis ensuite retourné avec Monsieur Vilaire au Martinez à Cannes, pour refaire deux saisons en tant qu’adjoint. Suite à tout ça, je suis revenu sur Paris pour ouvrir le Zebra Square en 1995, la « Brasserie de l’an 2000 » comme la qualifiait la presse. Ensuite ça a été Ladurée avec Pierre Hermé et le fameux Korova, où Jean-Luc Delarue était associé. Suite à la fermeture, j’ai décidé de m’installer en 2004. J’ai fait du conseil, un livre, des démonstrations à l’étranger grâce à un produit : la truffe. La truffe reste toujours un mystère de la nature mais c’est un produit avec lequel on prend beaucoup de plaisir à travailler de différentes façons.

Quelle a été votre première rencontre avec la truffe ?

PH: J’ai la chance de passer mes vacances dans le Var. Et dans le Var, il y a le spécialiste de la truffe : Bruno, à Lorgues. J’allais régulièrement me régaler dans son restaurant sans savoir qu’un jour j’allais en racheter un qui s’appelle La Truffe Noire depuis une centaine d’années. C’est le hasard de la vie. Depuis, j’exploite la truffe de toutes ses façons, classique ou revisitée, en sachant que la truffe reste un condiment, et que la meilleure façon de la servir est le plus naturellement possible.

La cuisine de la truffe a donc évolué en passion ?

PH: A force d’en manipuler des kilos et des kilos, on arrive à reconnaître la truffe. On sait qu’en hiver, il n’y a pas que de la Melanosporum, mais aussi de la Brumale et de la Mesentericum. Tout cela se touche, se voit, se travaille différemment. En ce qui concerne la passion de la truffe, tout cuisinier tombe vite amoureux car c’est vraiment un produit exceptionnel à la saveur exceptionnelle. Il y a tout un savoir-faire avec la truffe. Et une vraie passion. On rentre aussi dans le vif du sujet grâce aux trufficulteurs. On va régulièrement sur le terrain, on va regarder la truffe. J’ai un ami qui cave encore avec un cochon, et ça c’est un rituel ! Tous les ans, on s’y rend et on passe une belle journée. Aller caver, c’est une chose qu’il faut aller faire une fois dans sa vie. Aller chercher la truffe, un après-midi, sous le soleil, c’est magnifique.

Comment sélectionnez-vous vos produits?

PH: J’ai des courtiers qui me livrent régulièrement. A côté de ça, j’ai d’autres réseaux. Pour la truffe, il faut avoir plusieurs réseaux. Cette année par exemple, c’est la plus mauvaise de toutes les années, à mon sens, depuis 9 ans, donc si je n’avais pas eu deux ou trois réseaux à côté, ça aurait été très difficile d’avoir de la truffe. J’en ai toujours 4 ou 5 kilos d’avance dans le frigo. Nous ne nous fournissons pas exclusivement en France. En Italie, il y a la truffe blanche d’Alba et de Borgi. Si ça ne vient pas d’Italie, ça peut aussi venir d’Espagne ou de Croatie mais il faut se méfier car elles n’ont pas toujours la même odeur, la même puissance que celles d’Alba. Il faut arriver à faire la différence. Comme avec les fameuses truffes de Chine qui arrivent par tonnes en France. On arrive à la reconnaître mais une truffe de Chine mise en boîte avec des Mélanosporum, une fois stérilisée, je ne suis pas sur qu’on arrive à faire la différence, à moins d’être un grand spécialiste.

Votre utilisation des truffes varie-t-elle au fil des saisons ?

PH: Oui et la carte varie également en fonction des saisons. Nous allons bientôt arrêter la truffe blanche d’Alba, changer la carte et faire à 100% de la Melanosporum. Si tout va bien, fin février/ début mars, on va remettre la Borgi, une autre truffe blanche d’Italie et on va rechanger la carte. Ensuite, on recommence avec la truffe d’été puis la truffe de Bourgogne. On change la carte au minimum cinq fois par an car on travaille cinq variétés de truffes fraîches tout au long de l’année et uniquement des produits de saison. En pleine saison, comme en ce moment entre le 15 janvier et le 15 février, on va stériliser nos propres truffes pour pouvoir travailler de la Mélanosporum sur certains plats tout au long de l’année. On ne vous la présentera pas, on ne la râpera pas à votre table, comme selon notre habitude, mais elle sera présente dans les plats. Nous faisons aussi notre propre huile de truffe. Toutes celles que vous trouvez dans le commerce, qui sont plus ou moins bonnes, voire très mauvaises, ont toutes des additifs, des conservateurs et des arômes synthétiques. Elles ne contiennent rien de naturel. C’est pour ça que certaines personnes n’aiment pas la truffe, justement à cause de ces très mauvais produits dérivés.

Quels sont les meilleurs accords entre les vins et les truffes ?

PH: Il existe de nombreux accords. Bien évidemment, les goûts personnels entrent en jeu. Il est d’usage d’accorder les truffes avec les Bordeaux ou les Pommerol, car ils ont des goûts terreux, de champignons. Les truffes vont aussi très bien avec de vieux champagnes, avec des Condrieu. Je pense que la truffe, en accord avec les mets et les vins, est assez exceptionnelle. C’est aussi selon le produit. Si l’on met de la truffe avec du lièvre, c’est mieux de mettre un vin approprié. On trouve toujours le vin idéal pour un produit à base de truffe. Ce n’est pas un problème. Ça se cherche, ça se goûte et l’on arrive finalement à une palette assez large de combinaisons et d’accords. Cela varie aussi selon le type de truffe. Avec une truffe blanche, on n’aura pas le même vin qu’avec une truffe noire. Avec un soufflé à la truffe ou une glace à la truffe, plutôt un vin de dessert. C’est évident. Mais on arrive à trouver les accords qui vont sublimer d’autant plus ce champignon et son parfum.

Vous avez nommé votre restaurant la Truffe Noire. Vous travaillez la truffe à l’année. Ce produit pourrait-il finir par vous lasser ?

PH: Non car il y toujours un moyen innovant de la travailler. Je me sers de la truffe comme condiment et c’est assez exceptionnel d’avoir un tel accord avec tant de produits. La seule particularité, dans ma cuisine, c’est que je n’utilise plus d’épices. La truffe est mon épice à moi. On propose évidemment des plats sans truffe, mais elle est présente à 95%, et les gens viennent pour la manger. Avec les vins je pense que c’est pareil : l’inspiration avec la truffe est infinie.

Brillat-Savarin disait de la truffe qu’elle est un « diamant noir ». Qu’en pensez-vous ?

PH: La truffe est un produit rare et exceptionnel. Forcément, tout ce qui est rare est cher. Surtout cette année, où il n’y en a pas. Mais cette rareté et cette exception font que les gens se déplacent pour la truffe. C’est à nous de ne pas la maltraiter.

Visuels: (c) RDV Communication, Loran Dherines.

Les rendez-vous de la semaine du 31 décembre 2012 au 6 janvier 2013

A l’occasion du réveillon du nouvel an, la plupart chefs ont fait appel à leur imagination et créé trois repas spécial Saint Sylvestre, dignes des plus beaux banquets. Nous en avons sélectionné trois, avec lesquels le passage à la nouvelle année se fera à coup sur sous le signe de la gourmandise…

C’est le chef étoilé Frédéric Simonin du restaurant éponyme qui ouvre le bal des festivités. Il a créé un menu spécial Saint Sylvestre : foie gras, truffe et caviar en entrée, homard, chevreuil doré aux épices et Brillat-Savarin en plat de résistance, marron au rhum et à la vanille et noix de coco légère et glacée avec une guimauve de cacao… Ce repas luxueux finira l’année en feux d’artifices gustatifs !

Autre restaurant étoilé, celui de Patrice Hardy, La Truffe Noire. Institution dans le paysage gastronomique français, le restaurant propose une cuisine moderne et créative dont la truffe est la grande inspiratrice, de l’entrée au dessert. Patrice Hardy, véritable artiste de la truffe, ne change pas ses habitudes à l’occasion du réveillon et concocte pour l’occasion un menu gourmand, de la truffe blanche à la truffe noire, pour satisfaire tous les goûts…

Dernier restaurant qui se met à l’heure de la Saint Sylvestre, Les tablettes de Jean-Louis Nomicos. La particularité de sa carte est qu’elle est courte, qu’elle change en fonction du marché et des envies du chef. Les origines marseillaises du chef influent sur sa cuisine « chic mais pas sophistiquée, cuisinée aux fourneaux. » Il ne déroge pas à la règle à l’occasion du nouvel an en préparant un menu à son image : méditerranéen, sincère et généreux, où les goûts ne cohabitent pas mais se mélangent harmonieusement, et savent que l’aride, le sec, le concentré révèlent aux esprits et aux palais curieux, générosité et amabilité.

Toute l’équipe des Rendez-vous des Arts Culinaires vous souhaite une très belle année 2013, prospère, gourmande et créative !

Visuels : © DR