La recette du jeudi : Cornes de gazelle aux graines de sésame par Fatéma Hal

Pour cette nouvelle recette du jeudi, c’est une femme qui met la main à la pâte : Fatéma Hal. La chef cuisine aujourd’hui une douceur à laquelle personne ne peut résister, les cornes de gazelle aux graines de sésame. Avis à tous les gourmands!

Depuis toujours au Maroc, les secrets de l’art culinaire se transmettent oralement de mère en fille. Pendant vingt ans, la chef Fatéma Hal s’est consacrée à recueillir ces recettes traditionnelles auprès de celles qui en étaient les gardiennes. Cependant pour Fatéma Hal, la cuisine ne se limite pas aux recettes: elle symbolise les rencontres et la fusion des cultures.

Avec une infatigable curiosité, elle s’est intéressée aux multiples influences qui ont constitué l’art culinaire de son pays car tout au long de son histoire, le Maroc a été un carrefour de civilisations: berbère, africaine, arabo-andalouse, juive, européenne, chinoise. Sur ces routes des épices se sont d’ailleurs croisés les hommes du monde entier.

Après des études de littérature arabe et d’ethnologie, Fatéma Hal a créé son restaurant de gastronomie marocaine, le Mansouria, à Paris en 1984. «Ce qui m’intéresse dans la cuisine c’est de faire rêver les gens et de retrouver le sens du voyage» explique-t-elle.

« Cornes » de gazelle aux graines de sésame

Le marché pour 5 personnes

Préparation : 30 min
Cuisson : 15 min

Les Ingrédients:
• La pâte d’amandes
• 1 kg d’amandes
• 500 g de sucre en poudre
• 2 cuillères à soupe d’eau de fleur d’oranger
• 1 cuillère à soupe de beurre
• 1 kg de graines de sésame.

Réalisation :

• Préchauffez votre four à 150 °C (th. 5).
• Mélangez les amandes (préalablement débarrassées de leur peau) et le sucre puis passez-les à la moulinette.
• Pétrissez la pâte d’amandes en y ajoutant l’eau de fleur d’oranger et le beurre fondu.
• Formez des boules de la grosseur d’une noix. Modelez des cigares de pâte d’amandes puis roulez-les dans les graines de sésame avant de les recourber en forme de croissants. Appuyez bien pour que les graines de sésame adhèrent à la pâte d’amandes.
• Disposez vos cornes de gazelle sur une plaque et glissez-les au four entre 10 et 15 min.

Visuels: (c) RDV Communication

La recette du jeudi : burger de betterave aux haricots rouges

Cette semaine, Clea et Estérelle Payany nous livrent la recette du burger de betterave aux haricots rouges… Un délice pour les yeux et pour les papilles !

« Vous avez demandé un vrai-faux steak haché, au look saignant juste ce qu’il faut ? Miss Betterave et son boys band de haricots rouges (qui a dit fayots ?) font parfaitement le travail à la place du bœuf haché, pour un steak végétal plus vrai que nature et délicieusement troublant. »

Les ingrédients pour 6 steaks :

• 240 g de betterave cuite
• 240 g de haricots rouges cuits et bien égouttés (1 boîte)
• 2 gousses d’ail
• 50 g de flocons d’avoine
• 25 g de graines de tournesol
• 1 œuf
• sel et poivre

(c) Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.

Réalisation :

Préchauffer le four à 180 °C (th. 6).

Placer la betterave coupée en morceaux, les haricots rouges, les gousses d’ail pelées et hachées, les flocons d’avoine, les graines de tournesol et l’œuf dans un mixeur. Mixer pour obtenir une pâte assez grossière où il restera quelques petits morceaux. Goûter, saler et poivrer en conséquence.

Répartir le mélange dans 6 moules à tartelettes bien huilés.

Cuire au four pendant 20 minutes.

Au top avec les grands classiques du burger que sont ketchup, veganaise, cornichons ou pickles d’oignons, fines tranches de fromage (comté, tomme).

Une recette tirée du livre Veggie Burger, écrit à quatre mains par Cléa et Estérelle Payany (Editions La Plage) :

(c) Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.

Source et visuels : Veggie Burger, Clea et Estérelle Payany, photos de Charlotte Brunet, Editions La Plage.

Jamie Schler : « En France, la culture culinaire fait partie de la vie. » (Version française)

Nantaise d’adoption, Jamie Schler est une passionnée de la gastronomie. Depuis près de 25 ans, elle goûte, rissole, enfourne, blanchit, caramélise des plats d’inspiration française et américaine, toujours à la recherche d’une saveur qui rassemble. Une fois le piano de la cuisine utilisé, elle se met au clavier de son ordinateur pour partager ses expérience culinaires sur son blog Life’s a Feast. Entretien avec l’épicurienne pour parler culture, traditions et gastronomie.

Quelle a été votre première impression de la culture française?

Jamie Schler: Je suis venue en France pour la première fois à Paris, l’été 1985, à la recherche d’une nouvelle vie. J’ai tout de suite été fascinée par les marchés. J’ai aussi été surprise de la relation que les gens entretenaient avec la nourriture. Ils choisissaient leurs produits et les mettaient dans des sacs en papier… Ce que nous ne faisons pas aux Etats-Unis ! Les queues devant les boulangeries, toute la scène des cafés et des bistrots… Je vivais à New York, une autre ville gastronomique, mais complètement différente. A Paris, les rues sont remplies de personnes en train de manger ! La qualité de la nourriture et toute cette vie sociale autour des repas m’ont également marqué. Aux Etats-Unis, il me semblait que la nourriture était très planifiée : les courses, les dîners entre amis… A Paris, tout est à proximité. Ça me semblait donc beaucoup plus spontané, convivial, moins organisé. J’ai un regard bien différent aujourd’hui, mais à l’époque, tout me semblait passionné.

© Jamie Schler, Life’s a Feast

A l’étranger, la gastronomie française est souvent réduite aux baguettes, aux cuisses de grenouille et au camembert. Comment imaginiez-vous la gastronomie française avant de la connaître ?

JS: J’ai grandi dans une ville du sud des Etats-Unis qui n’avait rien de français. Le seul contact que j’avais avec la France c’était au club de français du lycée, où quelqu’un préparait un coq-au-vin pour le dîner, ou l’un de nos professeurs nous apprenait à faire des croissants avec de la pâte toute prête ! A l’époque, je pensais que c’était le sommet du luxe et de la sophistication ! Quand je me suis installée à New York, j’ai travaillé pour un Français et j’ai commencé à comprendre ce qu’étaient une boucherie et une boulangerie. J’étais une étudiante sans le sou qui commençait à travailler et c’était inaccessible. Aux Etats-Unis, il faut avoir de l’argent pour manger français ! Je me souviens avoir été dans un petit magasin pour acheter un poulet rôti. Le fait qu’il était français rendait un aliment simple, un peu moins simple ; pour moi, c’était la vraie sophistication.

Que représente la gastronomie française pour vous aujourd’hui?

JS : Mon impression a vraiment changé. J’en vois deux côtés. J’ai épousé un Français qui vient d’un milieu humble et traditionnel. Ses parents étaient propriétaires d’un petit commerce, donc les enfants devaient aider à la cuisine. Des repas chauds étaient servis à table chaque jour et tout le monde se retrouvait pour le déjeuner et le dîner. Mon mari cuisine et m’a énormément appris sur les traditions françaises, complètement différentes de celles que je connaissais. Je pense qu’au fil des années, je comprends les passerelles dans cette culture, surtout en tant que journaliste gastronomique. Il y d’une part cet aspect très Guide Michelin et « haute cuisine », et d’autre part cette cuisine familiale et traditionnelle. Je comprends maintenant comment les deux se rejoignent, la manière dont ils forment une seule entité, et comment ils sont accessibles pour quelqu’un comme moi. Je comprends également toutes les traditions et l’histoire derrière la nourriture à travers l’histoire de ce pays dans lequel je vis depuis 25 ans.

© Jamie Schler, Life’s a Feast

En votre opinion, quels éléments représentent la culture et la gastronomie française?

JS : Le terroir. Cette proximité à la terre, au pays et à l’océan. Cette proximité avec le passé, également, car les Français sont très liés à leurs traditions. Je pense que ça vient du fait de cultiver, d’élever et de chasser les ingrédients. Ça a beaucoup à voir avec la famille, très terre-à-terre et basique. Les Français sont proches de leur nourriture à travers leurs traditions familiales et l’origine des produits.

Existe-il un art de vivre à la française très différent de celui des Etats-Unis ?

JS : Oui. Je vois beaucoup d’aspects positifs à ce propos mais je remarque aussi une évolution vers quelque chose de négatif et très dangereux. En tant qu’étrangère et initiée, je remarque qu’il y a toujours une tradition autour de la nourriture, dans la manière de la partager, la servir et la déguster. Les gens y sont toujours attachés. D’un autre côté, j’ai l’impression qu’il y a eu une rapide poussée vers la modernisation, les supermarchés et le packaging. Pour la culture, ça a peut-être été trop rapide. Aujourd’hui, j’ai l’impression que les gens ne sont plus capables de reconnaître la vraie qualité des aliments, peut-être car ils consomment moins de plats préparés à la maison. Dans ce cas, il semble que les traditions sont plus automatiques que sincères.

Cependant, pensez-vous que l’on assiste à un changement, où l’on retourne à une cuisine plus saisonnière ?

JS : Oui, je le pense. Mon mari et moi-même avons déménagé en Italie en 1992 et sommes revenus en France en 1998. Durant cette période, nous n’aimions pas ce que nous voyions. Les marchés vendaient tous les mêmes fruits et légumes, à l’année. Ils commençaient à importer des produits du Chili et d’Afrique du Sud, au lieu de produire localement. C’est à ce moment-là que les gens ont arrêté de se rendre dans leurs magasins de quartier. C’était aussi le début des plats préparés et surgelés des supermarchés. Ceci-dit, ces dernières années, il y a définitivement eu un retour en arrière. Les consommateurs reviennent vers des fruits et légumes locaux, qui changent en fonction des saisons, achètent au commerçants de quartier, cuisinent à la maison. Je vois également une jeune vague de chefs qui traitent les produits et les ingrédients avec beaucoup plus de respect. Ce transfert est ressenti par le client. Peut-être que toutes ces émissions télévisées aident à ce changement. Nous revenons simplement à la cuisine !

© Jamie Schler, Life’s a Feast

Quel est votre plat français préféré ? Pourquoi ?

JS : Le premier, c’est la blanquette de veau. C’est un plat que j’ai toujours aimé, et un plat qui m’a toujours fasciné. C’est un peu devenu une obsession ! Avec mon mari, nous cherchons des recettes différentes, comme celles de Françoise Bernard, et essayons de faire la blanquette de veau la plus parfaite et la plus authentique. C’est un plat si confortant et satisfaisant. Le deuxième, c’est le pot-au-feu, que mon mari s’est récemment mis à cuisiner. J’en suis tombée amoureuse ! A mes yeux, un bon pot-au-feu, c’est la perfection!

Quelles habitudes françaises avez-vous adopté depuis que vous vivez en France ?

JS : J’ai appris à manger français ! Nous le faisons avec nos garçons, au déjeuner et au dîner. J’ai vraiment intégré cette cérémonie, la formalité de s’assoir avec sa famille au déjeuner et au dîner, pour le repas. Ça a vraiment changé la manière dont je mange.

En quoi la culture culinaire d’un lieu est-elle le reflet d’un pays? Comment cette culture diffère-t-elle entre la France et les Etats-Unis?

JS : C’est dur à expliquer! Je pense qu’aux Etats-Unis, il y a des poches de cultures culinaires durables, enracinées, mais dans l’ensemble, la cuisine est influencée par les tendances. Les tendances vont et viennent, les aliments vont et viennent, les manières de manger vont et viennent. La nourriture aux Etats-Unis, la manière dont on mange et ce que l’on mange est un choix, un choix de vie. En France, ce n’est pas le cas. Il y a des tendances, comme le macaron par exemple. Mais en France, la nourriture est moins un choix de vie qu’une manière de vivre : elle fait partie de la vie. D’une génération à la suivante, mes fils, les parents de mon mari et leurs parents, mangent pratiquement de la même manière et les mêmes aliments. Les tendances vont et viennent mais ne changent pas fondamentalement les bases des foyers français. Je pense que c’est la grande différence entre la France et les Etats-Unis.

Finalement, la gastronomie française en trois mots ?

JS : Terroir, tradition, sens.

Visuels : © Jamie Schler, de Life’s a Feast

Click here for the english version.

Jamie Schler: « In France, food is a way of life. » (English version)

French by adoption, Jamie Schler is passionate about gastronomy. For more than 25 years, she has been tasting, browning, putting in the oven, blanching, caramelizing dishes, always looking for a taste that will bring people together. Once the cooker is done using, she goes to her keyboard to share her culinary experiences on her blog, Life’s a Feast. Interview with an epicurean, to talk culture, traditions and food.

What was your first impression of the French culture?

Jamie Schler: I came to France, to Paris, in the summer of 1985, looking for a new life. What struck me, as someone who loves to eat, were the markets. I remember being astonished at the relationship people had with food. Picking up products, putting them in paper bags with our hands, which you don’t do in the States! Lining up at “boulangeries”, the whole bistro and café scene… I’d been living in New York before, which is a food town but so completely different. In Paris, the streets are lined with people eating! People in France are both passionate and casual about their food. What struck me was also the quality of the food and the social life around food, all day long. Talking about my first impression, it seemed that, in the States, food was very well planned – shopping, meeting people at the restaurant… Maybe it’s because everything is so much closer together in Paris. It just seemed so much more spontaneous, convivial, less planned. I look at it differently now but that was the impression I got, that everything was just very passionate.

© Jamie Schler, Life’s a Feast

Abroad, French gastronomy is often stereotyped with baguettes, frog’s legs and camembert. How did you see French gastronomy before coming to the country?

JS: I grew up in a very southern American town that didn’t have anything French. The only contact I had with French was the high school French club, somebody making Coq au Vin for the French club dinner, or one of our teachers showing us how to make croissants with ready-made dough! I thought back then that it was the height of luxury and sophistication! When I went to New York, I worked for a Frenchman and started understanding what the French “boucher” and the French “boulangerie” were. I was a struggling poor student at my first job out of college and it was still something out of reach. In the States, you had to have a lot of money to eat French! I remember going into the little French shops and buying “poulet rôti”. The fact that it was French made something simple not so simple; to me, it represented sophistication.

What does French gastronomy represent to you today?

JS: My impression has really changed and I now see both sides! I married a Frenchman who came from a very humble and traditional background. His parents owned a little shop so the children had to help cook. Hot meals were served at the table everyday and everyone would gather for lunch and dinner. My husband cooks and taught me a lot about that kind of very traditional French family cooking and traditions, completely different to what I knew. I think over the years I’ve understood and I’ve come to realise the crossover in French culture, especially as a food writer. There is a part that is very Michelin star and “Haute Cuisine”, and then this very traditional kind of family food and cooking. I can now see how both sides meet in the middle, how they are one and the same, and both extremely attainable to someone like me. I also now understand all the traditions and history behind food through the history of this country I’ve been living in these past 25 years.

© Jamie Schler, Life’s a Feast

In your opinion, what is symbolic of French culture and gastronomy?

JS: I think the “terroir”. The closeness to the earth, the ground, the land and the ocean. This closeness to the past also, because the French are very much tied to their traditions. I think it all comes from growing, catching and killing the ingredients. That has a lot to do with family as well. It’s all kind of earthy and basic. The French are close to the food that goes on their table through their family traditions and through where the ingredients come from.

Is there a real “art de vivre à la Française” that is very different to one in the States ?

JS: Yes, there is. I see many positive things about it but I also see an evolution towards something negative, which is very dangerous. Being an outsider and an insider, I see there is still this traditional way of food, of sharing food, serving food and dining together. People still care very much about it. On the other side, I feel like during this last 20-25 year period, there’s been a very fast push towards modernisation, supermarkets and packaging. As a culture, it went too fast maybe. Today, I feel people aren’t able to recognise the true quality of food, because they might be eating less homemade at home. In that case, maybe the traditions around food are very automatic rather than heartfelt.

Do you think there is a shift though, where people are coming back to a more seasonal way of cooking?

JS: Yes, I do. My husband and I moved to Italy in 1992 and came back to France in 1998. During that time, we didn’t like what we saw. We started to notice that every market stall was selling the same fruits and vegetables, all year round. That was when they started flying products in from Chilli and South Africa, instead of producing locally. That’s when people stopped going to their local shops. That’s also when supermarkets started selling pre-packaged and frozen goods. However, in the past couple of years, I have definitely seen a move back, where consumers are going back to more local fruits and vegetables, changing with the seasons, buying at their local fishmonger and butcher, cooking more at home. I also see this wave of young chefs who are treating products and raw ingredients with much more respect. That transfer is being picked up by the client. Maybe all these cooking shows on television are helping that change as well. Simply going back to cooking!

© Jamie Schler, Life’s a Feast

What is your favourite French dish? Why?

JS : The first one is “blanquette de veau”. It’s a dish that I’ve always loved, and a dish that I’ve always been fascinated about. It has kind of become a fetish dish! With my husband, we look at different people’s recipes, like those of Françoise Bernard, just trying to make the most perfect and authentic “blanquette de veau”. It’s something that’s so comforting and satisfying. Secondly, my husband recently started making “pot-au-feu” with beef and beef tails. I’ve absolutely fallen in love! Too me, a good “pot-au-feu” is just perfect!

Are there any French cooking habits that you picked up since living in France?

JS: Yes, I’ve learnt how to eat the French way! It means those sit down lunches, “en famille”. We always do that with our boys, at noon and in the evening. I really picked up the whole ceremony, the formality of sitting down with your family at lunch time and dinnertime for a meal. That really changed the way I eat.

In what ways does the culinary culture reflect a country? How are those cultures different between France and the United States?

JS: It’s hard to explain! I think in the US, there are real pockets of food cultures that are long-lasting, very deeply ingrained, but overall, food is very influenced by trends. Trends come and go, foods come and go, ways of eating come and go. Food in the States, the way you eat and what you eat, is almost a choice, a lifestyle choice. In France, it’s not. There might be little trends, like the macaron for example. But I think in France, food and eating is less a lifestyle choice than it is a way of life, part of life. From one generation to the next, my sons, my husband’s parents and their parents, are still practically eating the same way and the same food. It’s just a way of life. Trends can come and go and it doesn’t really change the basics of what’s going on every day in people’s homes. I think that’s the big difference between France and the United States.

Finally, French gastronomy in three words?

JS : Terroir, tradition, senses.

Pictures : © Jamie Schler from Life’s a Feast

C’est ici pour la version française.