Le carnet d’adresses : Saint-Tropez

Pendant tout l’été et chaque semaine, retrouvez dans cette rubrique le carnet d’adresses de chaque étape du tour de France des plus belles plages des Rendez-vous des Arts Culinaires…

(c) Ville de Saint Tropez

SPÉCIALITÉLOCALES

Un Jour à Peyrassol
17 Avenue du Général Leclerc
04 94 97 02 55

La Tarte Tropézienne
36 rue Georges Clémenceau
04 94 97 71 42

Safran Yannick Dolmetta
Quartier des Colles
83 960 Sillans-La-Cascase
06 64 96 05 75

Sénéquier
Quai Jean Jaurès
04 94 97 20 20

Chèvre Alain et Arlette Chappe
Ferme de l’Eaube
Route du Muy
83 120 Sainte-Maxime

Maraîcher Jacky Fabre
Parking de la résidence du parc
Avenue Georges Clémenceau
83 310 Cogolin

Huile d’olive
Moulin du Haut Jasson
Le Haut Jasson
83 250 La Londe-les-Maures
04 94 75 92 03

GASTRONOMIE

Leï Mouscardins
Tour du Portalet
04 94 97 29 00

L’Olivier à la Bastide
Route de Carles
04 94 55 82 55

Château de la Messardière
Route de Tahiti
04 94 56 76 00

Le Byblos
Avenue Signac
04 94 56 68 00

La Ponche
3, rue des remparts
04 94 97 02 53

Le Bistrot des Lices
3, place des lices
04 94 55 82 82

Le Yaca
Boulevard d’Aumale
04 94 55 81 00

L’Échalote
35, rue du general Allard
04 94 54 83 26

Chez Fuchs
7 rue des commerçants
04 94 97 01 24

La Table du Marché
38, rue G.-Clémenceau
04 94 97 85 20

Le Girelier
Quai Jean-Jaurès
04 94 97 03 87

Le petit Charron
6rue des Charrons
04 94 97 73 78

Relais des caves du Roy
au Byblos
04 94 56 68 20

Visuels : © Ville de Saint-Tropez

La recette du jeudi : Filets de rougets snackés en pissaladière et caviar de légumes, petites girolles et croutons en tapenade

Le Rouget-Barbet est un poisson de roche, habituellement pêché dans les eaux chaudes de la Méditerranée. Traditionnellement utilisé dans la Bouillabaisse, ce poisson s’accorde harmonieusement aux saveurs de Provence. En cette semaine consacrée à Saint-Tropez, le chef François Déduit, propriétaire de l’Hostellerie du Moulin Fouret, a sublimé ce produit aux accents du sud : des Filets de rougets snackés en pissaladière et caviar de légumes, petites girolles et croutons en tapenade.

Les ingrédients pour 4 personnes :

– 2 beaux filets de rougets barbet par personne
– 2 oignons
– 3 poivrons rouges, verts, jaunes
– 1 Aubergine
– 4 gousses d’ail épluchées, safran

(c) RDV Communication

Réalisation :

Caviar de légumes

– Faire sauter tous les légumes dans de l’huile d’olive. Laisser mijoter et mixer.

Pour l’huile vierge :

– Couper en petits dés des poivrons jaunes, rouges et verts. Ajouter une cuillère à soupe de câpres, ½ bouquet d’estragon, cerfeuil, ciboulette, 1 cuillère à soupe de sauce soja, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 trait de tabasco, 1 Jus de citron, Sel et poivre.
– Snacker les rougets, puis les poser sur des quenelles de caviar. Napper d’huile vierge, ajouter les girolles et les tomates en grappes.

Visuels : © RDV Communication

Albert Dufrêne : « La fabrication de la Tarte Tropézienne est restée artisanale. »

Je suis composée de beurre, d’œufs, de lait, de farine et d’une pointe de fleur d’oranger, je suis née à Saint-Tropez et ai été adoubée par la célèbre BB : qui suis-je ? La Tarte Tropézienne, bien évidemment ! Née de l’imagination d’Alexandre Micka, pâtissier à Saint-Tropez, la Tarte Tropézienne a aujourd’hui traversé les frontières pour devenir une ambassadrice du sud et des vacances de luxe. Entretien avec le président de la Tarte Tropézienne, Albert Dufrêne, pour parler de l’origine du gâteau, de son succès et du besoin de préserver le patrimoine culinaire régional.

Quelle est l’histoire de la Tarte Tropézienne ?

Albert Dufrêne : La Tarte Tropézienne c’est surtout l’histoire de la naissance de Saint-Tropez, du « bling-bling » de Saint-Tropez, grâce à Brigitte Bardot et au film « Et Dieu créa la femme » de Roger Vadim. C’est là que tout le monde a connu Saint-Tropez. A l’origine, il n’y avait que les initiés qui venaient. Monsieur Alexandre Micka avait sa pâtisserie en face de la mairie. Il faisait un gâteau inspiré d’une recette de sa grand-mère. Madame Bardot lui a dit « Pourquoi ne l’appellerais-tu pas La Tarte de Saint-Tropez? ». L’histoire est donc partie comme ça.

(c) La Tarte Tropézienne

Comment la Tarte Tropézienne, gâteau d’origine polonaise, a-t-il réussi à devenir un symbole culinaire de Saint-Tropez et de sa région ?

AD : Monsieur Micka était d’origine polonaise. C’est lui qui est venu, avec le débarquement. Il a atterri à Saint-Tropez très jeune. Il a fait son gâteau inspiré d’une recette qu’il avait en Pologne. Il ne donnait jamais trop de détails là-dessus ! Il disait toujours qu’il avait fait ce gâteau simple, comme lui. C’est vrai que c’est un gâteau très simple : une brioche fourrée avec une crème. On aurait pu croire qu’un tel gâteau n’aurait jamais eu de succès en été ; finalement, la brioche était légère, la crème également et ça a pris de l’ampleur.

La Tarte Tropézienne a aujourd’hui une renommée internationale. La fabrication est-elle restée artisanale ?

AD : Bien sûr. Vous pouvez venir visiter notre laboratoire et voir ! Avec Alexandre Micka, on s’est toujours dits que si l’on voulait garder la qualité, il fallait multiplier les postes pour en faire plus. Je travaille encore aujourd’hui avec des chaudrons en cuivre pour cuire le sucre. La seule différence qui existe aujourd’hui avec l’époque de Micka, c’est le froid. Quand j’ai démarré, on posait les Tartes Tropéziennes à même les tréteaux ! Aujourd’hui, ce n’est plus possible, nous devons respecter des normes et conserver la chaîne du froid. Ceci dit, c’est grâce au froid que l’on a pu se développer et créer une renommée à l’international. La fabrication, elle, est restée artisanale et la recette est inchangée depuis les débuts. Je pense que c’est ce qu’il fait que l’on dure.

 

(c) La Tarte Tropézienne

Pensez-vous que la Tarte Tropézienne est aujourd’hui l’ambassadrice de Saint-Tropez et du sud?

AD : Oui, je pense. Prenez l’émission « Qui sera le meilleur pâtissier ? » sur France 2. Pour l’une de leurs épreuves en finale, ils ont choisi de revisiter la Tarte Tropézienne. La candidate a passé une journée au labo. Elle a compris toute la démarche de notre Tarte, s’est rendu compte que ce n’est pas un gâteau facile fabriqué à toute vitesse. Il y a un énorme travail pour sortir une bonne Tarte Tropézienne. La Tarte Tropézienne, c’est un peu les vacances, le souvenir, un petit rayon de soleil en ville.

Pensez-vous qu’il est important de faire vivre le patrimoine régional au travers de la gastronomie?

AD : Complètement. C’est comme ça que l’on gardera nos racines. Je suis à fond pour ça. Par exemple, j’aimerais choisir quelques produits à vendre dans nos boutiques. Je ne choisirais que les marrons de Collobrières, que des Navettes de Marseille… Il faut que l’on conserve nos produits région par région. Je pense qu’il est vraiment important de garder notre patrimoine.

Visuels : © La Tarte Tropézienne

Côté Plage : Saint Tropez

Cet été, les Rendez-vous des Arts Culinaires font le tour de France des plus belles plages ! De Deauville à l’île de Ré, du Cap Ferret à Saint-Tropez, nous irons chaque semaine à la découverte d’une ville côtière française ! Chaque étape sera l’occasion d’explorer la région, rencontrer les artisans et les grands chefs, déguster les spécialités culinaires et retenir les plus belles adresses… Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés : cette semaine, «do you, do you» Saint-Tropez ?

L’histoire de Saint-Tropez est étroitement liée à la mer. En 599 avant J.C., les Phocéens s’installent à Marseille. Ces Hellènes originaires d’Asie Mineure créent alors un chapelet de stations de mouillage en Méditerranée, dont Athenapolis. Les marchands de passage, les Etrusques et les Grecs exportent par les voies maritimes le vin, l’huile et d’autres denrées alimentaires. La romanisation de la Gaule, elle, commence au milieu du deuxième siècle avant J.C. Dès le règne d’Auguste, les Romains développent la colonisation de la Presqu’île avec l’implantation de «villas» et l’extension des vignobles et des fermes tout au long du premier siècle de cette ère.

(c) Ville de Saint Tropez

La ville de Saint-Tropez, anciennement San Torpes, doit son nom aux moines de l’Abbaye de Saint-Victor de Marseille. Propriétaires au XIème siècle de la presqu’île et de toutes les terres adjacentes, ces religieux bâtissent une chapelle qu’ils baptisent «Ecclesia Sancti Torpetis», en souvenir du martyr Torpes. Torpes, intendant de Néron fut martyrisé et décapité à Pise sur ordre de ce dernier, pour ne pas avoir voulu abjurer sa récente foi chrétienne. Son corps fut ensuite livré aux flots avec un coq et un chien dans une barque, portée par le courant Ligure, qui aurait alors échoué sur les rivages du golf en l’an 68 après J.C.

Au Moyen-âge, les hommes de la presqu’île de Saint Tropez délaissent la mer. Celle-ci revient cependant au cœur des préoccupations des nouveaux habitants qui s’installent à la fin du XVe siècle. L’activité de Saint-Tropez est alors entièrement tournée vers le large : pêche, petit cabotage (transport maritime), long cours et chantiers navals occupent la plupart des hommes du lieu. Même l’agriculture est conditionnée à l’activité maritime : les Tropéziens privilégient la culture de la vigne, le vin étant une marchandise riche la plus simple à exporter en grande quantité.

(c) Ville de Saint Tropez

Au XIXe, puis au XXe siècle, l’espace maritime est le véritable moteur de la vie économique, sociale et culturelle de Saint-Tropez. Le passage de Maupassant et l’arrivée de Paul Signac marquent le début d’un nouvel âge d’or pour Saint-Tropez. Plus qu’un port de plaisance, Saint Tropez devient le rendez-vous de nombreux artistes, peintres, auteurs et cinéastes.

En 1470, alors que la presqu’île est désertée depuis un siècle, une convention est établie entre Jean Cossa, grand sénéchal de Provence, seigneur de Grimaud, et un gentilhomme génois, Raphaël di Garezzio qui s’installe avec une vingtaine de familles génoises. La nouvelle communauté s’engage à relever la ville et à la défendre, ainsi que les rivages avoisinants. En contrepartie, les habitants seront francs, libres et exempts de tout impôt. La renaissance est rapide : Saint-Tropez devient une petite cité dirigée par le seigneur et les consuls élus chaque année.

(c) Ville de Saint Tropez

Après la Révolution, l’activité des chantiers navals de la marine marchande demeure forte jusqu’à l’avènement des bateaux à vapeur. L’arrivée du chemin de fer à Fréjus/Saint-Raphaël déplace le centre de gravité maritime vers l’est du département. En 1791, l’école d’hydrographie est créée ; elle forme jusqu’en 1914 les maîtres en cabotage et les capitaines au long cours.

A la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, Guy de Maupassant et Paul Signac découvrent Saint-Tropez et la font connaître au monde entier. Au moment où la marine en fer remplace la marine en bois, Saint-Tropez connait un nouveau destin artistique et culturel qui va préluder à l’engouement touristique, engouement encore vif aujourd’hui.

(c) Ville de Saint Tropez

En gastronomie, Saint-Tropez est l’héritière d’une cuisine ensoleillée et épicée, où l’huile d’olive, l’ail et les produits de la mer en sont la base. Aïoli, anchoïade, tapenade, pistou : la cuisine du sud met en avant les produits et saveurs régionaux.

Il est cependant une spécialité qui est absolument indissociable de Saint Tropez et de son glamour : la Tarte Tropézienne. Ce gâteau composé d’une brioche au sucre garnie d’un mélange de trois crèmes a été créé au début des années 1950. Alexandre Micka, pâtissier d’origine polonaise débarqué en Provence, décide d’ouvrir une boulangerie pâtisserie à Saint-Tropez. Il ramène de Pologne la recette d’un gâteau brioché à la crème de sa grand-mère qu’il vend dans sa pâtisserie. En 1955, le film de Roger Vadim, Et Dieu… créa la femme est tourné à Saint-Tropez. Alexandre Micka est alors chargé de réaliser les repas pour toute l’équipe. Il présente cette fameuse tarte qui plaît à l’unanimité. Brigitte Bardot lui suggère même de la nommer « Tarte de Saint-Tropez » ; le pâtissier, lui, opta pour « Tarte Tropézienne ». La légende et la renommée de ce gâteau est née…

(c) La Tarte Tropézienne

De petit port de pêcheurs à destination privilégiée, Saint-Tropez est aujourd’hui une ville côtière incontournable. Sable fin, eaux chaudes, vieille ville, culture du soleil, Saint-Tropez symbolise les vacances de luxe et la détente haut de gamme. Il ne reste plus qu’à choisir son « Itsi Bitsi Petit Bikini »…

Visuels : © Ville de Saint Tropez
Source : © Ville de Saint Tropez