Le coup de cœur de la semaine : Campingaz

97% des Français pratiquent au moins un loisir de plein air, 37% des Français pratiquent régulièrement le jardinage et 87% des Français s’adonnent au barbecue*. Ces chiffres ne sont que le reflet d’une tendance : celle d’un retour aux valeurs simples, authentiques et d’un mode de vie plus nature. En cette première journée de l’été 2013, focus sur le barbecue, spécialité de la société Campingaz depuis plus de 60 ans. C’est notre coup de cœur de la semaine.

Le barbecue est un mode de cuisson ancestral. Les plus anciennes traces de cette méthode se trouvent sur les anciennes terres de populations primitives vieilles de plus de 500 ans. Comme la tomate et la pomme de terre, le barbecue fait partie des découvertes liées au Nouveau Monde et aux explorateurs espagnols arrivés en Amérique Centrale. Des tribus indiennes autochtones utilisent alors ce type de cuisson : la viande était déposée sur une grille en bois accrochée au-dessus d’un brasier, ce qui garantissait une cuisson plus lente et protégée des animaux terrestres ou volants – la fumée générée par la cuisson au barbecue permettant d’éloigner notamment les insectes – située à une bonne distance du sol. Cette cuisson apparaît d’autant plus judicieuse qu’elle permettait une bonne conservation des aliments soumis à des climats chauds et humides.

(c) Crossfitfire.com

De retour sur les terres européennes, les explorateurs espagnols décident d’exporter ce nouveau type de cuisson, éveillant la curiosité et l’engouement du public, très réceptif à tout ce qui vient du Nouveau Monde. La cuisson au barbecue commence alors à se diffuser sur le territoire européen, avec des adaptations propres à chaque langue.

Barbecue, mot anglais datant de 1697, et le plus utilisé aujourd’hui, vient de l’espagnol barbacoa, mot haïtien qui veut dire barbaque. Le barbaque est à l’origine un brasero alimenté par du charbon de bois, des sarments de vigne ou des pierres volcaniques sur lequel on cuit des aliments soit sur une grille soit en brochettes, mais toujours en extérieur, à l’air libre. Le terme barbecue est utilisé dès 1733 pour signifier un rassemblement festif organisé autour de grillades de viandes. La convivialité de ce type de préparation est liée à la fois à une cuisson effectuée en public – puisque réalisée à l’air libre – et à son adaptation privilégiée aux animaux de grande taille, induisant un nombre important de convives.

(c) Campingaz

Aujourd’hui, 87% des Français s’adonnent aux barbecues. Synonyme de temps clément et de joie, il est l’occasion de rassembler un grand nombre de convives autour d’un feu de bois et d’affirmer la vitalité et l’unité du groupe. Le barbecue, quelle que soit la saison, est un « intervalle festif », un « fait festif » très ancré dans le quotidien des Français ainsi qu’une méthode pour faire de la cuisine gastronomique. En effet, 63% des Français considèrent que le barbecue évolue vers une cuisine plus raffinée, voir même saine et diététique (73% d’entre eux) bien au-delà de la traditionnelle « chipolata-merguez ». Cette nouvelle efficacité magique du barbecue vient de ses transformations techniques au fil du temps. Le barbecue dans sa version luxe traduit un retour aux valeurs simples mais sans les désagréments. Si bien qu’il peut avoir lieu de manière décomplexée et conviviale.

C’est cette convivialité, cet esprit ludique, l’attrait pour le partage d’un moment simple entre famille et amis qui est à l’origine des innovations en matière de barbecue Campingaz. A l’occasion de la nouvelle saison estivale, le créateur de la petite bouteille de gaz rechargeable a décidé de rendre à l’expérience barbecue ses lettres de gastronomie en développant le premier barbecue au charbon de bois avec allumage au gaz. Une fois le charbon versé, il suffit d’une pression sur un bouton pour que la technologie « Quick Start » s’active, et le brûleur s’allume tout seul. Il ne reste plus qu’à laisser le charbon s’enflammer pendant quelques minutes avant d’y déposer les aliments à griller ou rôtir, qui seront aussi sains que savoureux.

(c) Campingaz

Le barbecue, c’est avant tout le moyen de profiter des belles journées d’été et de passer un moment authentique et savoureux en délicieuse compagnie… A vos grillades !

*Selon les résultats de la 4ème Edition de l’Observatoire Campingaz-Opinionway
Source : © Planète Barbecue
Visuels : © Campingaz

La recette du jeudi: Coeur de rumsteck poché à la ficelle, fumet de sauge, salsifis confits au lard et griselles, béarnaise légère au gingembre

Cette semaine, c’est le président du Chefs’ Irish Beef Club et chef doublement étoilé de l’hôtel-restaurant éponyme a préparé une recette à base de viande de boeuf irlandaise à l’occasion de cette semaine dédiée à Saint Patrick, saint protecteur des Irlandais : un coeur de rumsteck poché à la ficelle avec un fumet de sauge, des salsifis confits au lard et griselles, et une béarnaise légère au gingembre.

« Je choisis toujours le meilleur pour mes clients, quelle que soit sa provenance. » explique Jean-Paul Jeunet, « C’est Jean Denaux qui m’a présenté cette viande exceptionnelle il y a une dizaine d’années. Il m’a fait déguster une côte de boeuf « Hereford prime » et j’ai été subjugué par sa tendreté et sa rondeur. Je suis donc très heureux de présenter le boeuf irlandais à mes clients, qui sont toujours ravis de sa qualité. »

Ingrédients pour 4 personnes:

Pour le rumsteck
• 1 coeur de rumsteck de 600 g piqué de 5 feuilles de sauge
• 1 l de bouillon de légumes
• 1 bouquet de sauge
• 3 feuilles de laurier
• 25 g de gingembre frais tranché

Pour la garniture
• 12 belles échalotes de type « griselle » (mini échalotes grises)
• 15 g de beurre
• 150 g de lard de porc cul noir, blanchi au vin blanc en brunoise
• 1 c. à s. d’huile de truffe
• Miel
• 500 g de salsifis bien réguliers
• Acide ascorbique

Pour la béarnaise
• 15 g d’échalotes ciselées
• 5 g de gingembre frais
• 5 cl de vinaigre de vin jaune
• 20 cl de bouillon de rumsteck
• 2 jaunes
• 75 g de beurre clarifié
• 1 blanc d’oeuf
• 2 c. à s. de persil plat concassé
• Zeste d’un demi-citron à la microplane
• Sel de Maldon et poivre du moulin

Réalisation:

– Préparer un bouillon de légumes. Filtrer et ajouter la garniture aromatique (sauge, laurier et gingembre).
– Maintenir à une température de 75 °C.
– Préparer le coeur de rumsteck en le lardant de feuilles de sauge. Le serrer comme un saucisson dans un papier film (alimentaire), le ficeler aux extrémités, le piquer. Cuire dans le bouillon à 75°C pendant 45 minutes soit 45°C à coeur.
– Éplucher les griselles puis les salsifis, les tailler en tronçons de 4 cm. Les réserver dans de l’eau
additionnée d’acide ascorbique. Les colorer légèrement dans le beurre. Mouiller à hauteur avec du bouillon de rumsteck. Ajouter le miel, l’huile de truffe et assaisonner très légèrement. Rajouter du liquide si nécessaire et réduire à glace. Terminer en ajoutant la brunoise de lard.
– Faire une réduction de moitié avec les échalotes ciselées, le gingembre, le vinaigre et le bouillon de rumsteck. Chinoiser et hors du feu ajouter les jaunes et le beurre clarifié tout en émulsionnant à l’aide d’un Bamix. Au dernier moment râper un demi-citron et parsemer de persil plat concassé. Pour alléger la béarnaise, ajouter hors du feu 1 blanc d’oeuf battu mousseux.

Dressage:

– Sortir le rumsteck du bouillon, retirer le film, assaisonner de sel et de poivre. Le détailler en tranches régulières.
– Disposer au centre de l’assiette les tronçons de salsifis glacés, les griselles et le lard en brunoise. Déposer par dessus une tranche de rumsteck.
– Napper de la sauce béarnaise.
– Décorer de tranches fines de salsifis, blanchies et séchées dans un four à 70°C sur du papier sulfurisé huilé.

« Bain taitneamh as do bhéil » ! (Bon appétit!)

Visuels: (c) Bord Bia

Jean-Paul Jeunet : « Il faut arrêter de penser qu’il n’y a qu’en France que l’on fait de beaux produits. »

Président du Chef’s Irish Beef Club, chef doublement étoilé au Guide Michelin à la tête de son restaurant éponyme, ambassadeur des bonnes et des belles choses, Jean-Paul Jeunet est un épicurien abouti. Entretien avec le chef, à l’occasion de la Saint Patrick, pour parler d’une chose que nous pouvons envier à nos voisins irlandais : le bœuf Hereford.

Fils d’André Jeunet « grand cuisinier du terroir jurassien » et « meilleur sommelier de France », Jean-Paul Jeunet ne pouvait se prédestiner à autre chose que la cuisine. Il nait le 2 décembre 1954 à Arbois, part faire ses classes à l’école hôtelière de Nice, puis chez les Frères Troisgros à Roanne sous la houlette de Jean Troisgros, au Ritz à Paris et à La Marée de Monsieur Trompier. Il poursuit sa formation en pâtisserie chez Jean Millet, chez Gaston Lenôtre, puis termine au Relais de la Poste à Magescq chez Monsieur Cousseau. Il revient alors au restaurant familial durant quelques années en duo avec son père qui lui passe la main en 1988. Jean-Paul Jeunet abandonne le nom choisi par son père, Le Paris, et impose le sien. En 1996, il obtient une deuxième étoile Michelin. Depuis 2009, Jean-Paul Jeunet est président du Chef’s Irish Beef Club, association qui réunit les chefs qui travaillent et servent uniquement du bœuf irlandais à leurs tables. Le temps d’un entretien, il nous parle du Chef’s Irish Beef Club, de son amour de la viande Hereford et du Bocuse d’Or 2013

Qu’est-ce que le Chefs Irish Beef Club ?

Jean-Paul Jeunet: C’est un club international qui réunit les chefs qui travaillent le bœuf irlandais et plus particulièrement la race Hereford en France, au sein de leurs restaurants. Je choisis toujours le meilleur pour mes clients, quelle que soit la provenance et c’est pour cela que je me suis dirigé vers cette viande. En France, nous avons de très belles races, que ce soit la charolaise, la normande ou la limousine, pour ne citer qu’elles. Elles ont la particularité d’avoir de grandes carcasses et de produire du muscle. Pourtant, les viandes issues des grosses carcasses ne sont pas toujours les meilleures ni les mieux adaptées aux besoins des restaurateurs et des consommateurs. La Hereford, race irlandaise, est une viande ronde. Elle est de petit gabarit et de calibre régulier et se présente parfaitement crue ou cuite. J’ai toujours un immense plaisir à me rendre en Irlande et voir les élevages au plus près – même s’il existe des élevages de Hereford en France.

Comment sont élevées les bêtes en Irlande ?

J-PJ: La caractéristique des élevages et des pâturages irlandais est l’herbe et la proximité du terroir. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que le vert soit la couleur emblématique de l’Irlande ! Les vaches sont dans des près à l’année, ce qui participe à la tendreté de leur viande (ndlr. La Hereford est une viande persillée. Cette race possède la capacité de transformer ce qu’elle mange en muscle et en réserves de gras. Ce gras s’accumule autour des muscles et s’infiltre à l’intérieur. C’est ce gras infiltré qui donne à la viande Hereford la douceur de son grain, son aspect persillé, donc sa tendreté et sa saveur.) J’ai aussi vu à quel point les éleveurs là-bas prenaient soin du bien-être des animaux dans les quatre étapes de la réalisation de la viande. Les vaches sont déjà élevées dans de très bonnes conditions à l’année. Ensuite, au moment de l’abattage, elles sont préparées et mises dans des conditions idéales pour éviter le stress qui changerait le ph de la viande. Ils leur mettent de la musique, elles sont brossées puis entièrement lavées afin de les détendre. Suite à l’abattage, même dans la manière de les accrocher et de les placer pour les conserver, tout est pensé pour permettre à la viande de rassir de manière exceptionnelle. Vous savez, quand j’étais petit, j’aimais me promener dans les ateliers du boucher du quartier. Je me souviens avoir vu des paniers remplis de tissus de couleur rouge. En fait, la femme du boucher pressait la viande pour en faire remonter le sang, afin d’attendrir la viande et faire remonter les saveurs. Des années plus tard, je me suis rendu dans un abattoir à Lisieux. Là-bas, les bêtes devaient monter des rampes de trois étages, ce qui est difficile, et devaient attendre leur tour 35 minutes dans des conditions exiguës  Leur viande était ensuite découpée puis rapidement séchée. Comment voulez-vous qu’il y ait une bonne maturation dans ces conditions ? Pour avoir une bonne viande, il ne faut négliger aucune des étapes qui mènent à l’assiette.

Ne faut-il donc plus privilégier le « Made in France » ?

J-PJ: Je vais vous raconter une anecdote. Je connaissais un jeune irlandais qui était venu faire des études en France, à l’ENIL. Il était venu apprendre les techniques de fabrication du fromage. A la fin de sa formation, il est retourné en Irlande et a importé une vache laitière, puis deux, et il a aujourd’hui un cheptel d’une dizaine de vaches. Il fabrique désormais du véritable comté, en Irlande, même s’il ne peut pas prétendre à l’appellation ou au nom exact. Ce comté est d’une aussi bonne qualité que celui produit en France. Comme quoi, la technique, et non la provenance, font la qualité.

Quelles sont les caractéristiques de la viande irlandaise ?

J-PJ: J’ai été subjugué par la tendreté et la rondeur de cette viande qui s’est avérée également facile à utiliser pour la restauration. La particularité de la viande irlandaise est qu’elle est ronde et petite, d’une tendreté, d’un goût et d’une qualité exceptionnels. Sur le plan technique, elle est très compacte et se coupe facilement en morceaux épais et est aussi idéale pour la maturation. Très tendre, le bœuf irlandais est très pratique à préparer et c’est un véritable plaisir de le travailler. Quant à sa qualité gustative, le bœuf irlandais est une « vraie » viande. Enfin, pour l’aspect visuel : quand je montre une pièce de bœuf irlandais à mes clients, avant ou après la cuisson, ça donne envie de la manger. La viande irlandaise est également d’une extrême diversité en cuisine : bouillie, rôtie ou simplement grillée, le résultat est toujours exceptionnel.

Quels autres produits irlandais utilisez-vous dans votre restaurant ?

J-PJ: Je ne travaille pas d’autres produits irlandais dans mon restaurant, je me concentre sur la viande de bœuf. En revanche, sur le porc, le porcelet ou l’agneau, on a de très beaux produits en France et j’ai de très bons fournisseurs en France.

Le bœuf irlandais est devenu viande officielle du Bocuse d’Or 2013. Que signifie cette reconnaissance ?

J-PJ: Déjà je félicite le candidat français Thibaut Ruggeri, car il est en adéquation avec le produit et il a réussi à présenter une viande remarquable et pas seulement au niveau de la texture. Il a certainement réussi grâce à sa technique mais aussi grâce à la qualité de la viande qui a été présentée au Bocuse d’Or. Cela prouve que quelle que soit la qualité de la viande, quelle que soit l’origine de la viande, l’important c’est ce qu’il y a dans l’assiette, ce qui va être dégusté. Le jury international a dégusté la technique mais il a aussi dégusté le goût. Si la viande n’avait pas été conforme, ou aussi bien reconnue pour son excellence, peut-être qu’elle n’aurait pas été sélectionnée aujourd’hui. D’autre part, le candidat français n’aurait peut-être pas eu 100% de réussite sur ce plat. Il faut arrêter de penser qu’il n’y a qu’en France que l’on fait de beaux produits, qu’il n’y a qu’en France que l’on fait des choses exceptionnelles. Il faut prendre exemple sur des produits, comme le bœuf irlandais, pour repenser notre manière de faire, qui est peut-être un peu trop empirique…

Visuels : © Jean-Paul Jeunet; Bord Bia.

Rémi Fourrier: « Les consommateurs ont deux exigences pour la viande: la tendreté et le goût. »

Saviez-vous que ce sont les Anglais qui ont fait découvrir la viande saignante aux français au XVIIIe siècle? Persillée à souhait, goûteuse et tendre, la viande bovine anglaise fait l’unanimité auprès des gourmands et gourmets. Rencontre avec Rémi Fourrier, responsable de l’exportation en France pour EBLEX, office de promotion des viandes ovine et bovine d’Angleterre, pour parler qualité de la viande, exigences des consommateurs et origine du surnom « Rosbifs » donné à nos voisins…

Vous faites la promotion du bœuf originaire de Grande-Bretagne. En quoi cette viande est-elle meilleure qu’une autre?

Rémi Fourrier: Nous avons un produit qui affiche tous les canons de qualité. En général, la promotion de la viande bovine est faite par la race, le terroir et la région de production. Nous nous démarquons en faisant la promotion de la qualité de la carcasse: nous partons du point de vue du professionnel et du consommateur plutôt que de celui du producteur.

Pourquoi?

RF: On considère que la meilleure viande vient de la meilleure carcasse. Mais pour faire la meilleure carcasse, quels sont les principaux paramètres? La race, c’est évident, mais aussi l’environnement, le bien-être animal, le stress au moment de l’abattage, le PH de la viande, la maturation, les conditions de température… De nombreux paramètres interviennent dans la qualité de la carcasse, paramètres qui seront ensuite transmis à la viande. Nos viandes garantissent donc que les principaux paramètres d’évaluation de la qualité du consommateur sont respectés.

rosbifs ! L’histoire des relations franco-anglaise au travers de la viande de boeuf, de Bénédict Beaugé et préfacé par le chef étoilé Michel Troisgros

Quelles sont les exigences des consommateurs pour leur viande?

RF: Lorsqu’on demande au consommateur ce qu’il attend d’une viande bovine, il souhaite en premier qu’elle soit tendre. Dans notre démarche, nous incluons donc tous les outils et les atouts pour garantir cette tendreté. Déjà, nous ne produisons que des animaux jeunes. Tous les mâles sont castrés et nous travaillons exclusivement avec des bœufs et des génisses. Ensuite, nous faisons en sorte que ces animaux soient finis le plus tôt possible, pour justement avoir la viande la plus tendre possible. Cette viande bénéficie d’une finition, c’est à dire d’un engraissement qui lui permette une maturation. Avec la maturation, on améliore encore la tendreté du produit.

La deuxième exigence du consommateur, c’est le goût. Le goût vient essentiellement de l’alimentation. En Grande-Bretagne, l’alimentation de base c’est l’herbe. Il pleut, il n’y a pas de soleil, pas de terrains plats pour faire des céréales mais de l’herbe. Qui dit herbe dit élevage, qui dit élevage dit ruminants en priorité, donc des bovins. L’herbe c’est aujourd’hui ce qui permet le meilleur engraissement de l’animal. D’ailleurs ça peut poser problème: on peut avoir des animaux qui sont trop gras et trop bien finis car il est difficile de contrôler l’herbe que l’animal broute. C’est un de nos soucis: faire un petit peu trop de gras, même si on en a besoin, la saveur étant véhiculée par le gras. Tout le travail de l’éleveur est de finir l’animal correctement à l’herbe, pour pouvoir garantir simultanément la tendreté et le goût.

 

Vous dites que vous partez du consommateur pour remonter à la race. Avez-vous travaillé en amont avec des chefs et des consommateurs pour définir les lignes de la production?

RF: Le retour est très simple en Grande-Bretagne. Le consommateur est roi. Le consommateur dit « Je veux ça » et nous le faisons. C’est vrai que la difficulté que nous avons c’est de faire en sorte que cette viande qui plaît au consommateur britannique, plaise aussi au consommateur français. En France, la tendreté n’est pas forcément le facteur le plus important pour le consommateur, le goût vient avant la tendreté. Le goût est essentiel et il est véhiculé par le gras et par l’âge de l’animal. Plus l’animal est âgé, plus il aura du goût. Mais c’est un souci en terme d’économie de production: plus l’animal est âgé, plus cela prend du temps dans la chaîne de production.

De quelle origine sont les races que vous utilisez? Plutôt écossaises, ou anglaises?

RF: La première race à viande au Royaume-Uni, c’est la Limousine! La deuxième c’est l’Angus, la troisième c’est la Charolaise! On utilise beaucoup de races, on les fait se croiser entre elles. On fait aussi intervenir le troupeau laitier. C’est aussi très important. Si vous voulez qu’un veau pousse rapidement, il faut qu’il ait du lait. Si on n’a pas un pis qui est issu d’une vache laitière, on aura des difficultés à faire grandir les animaux. Et il faut toujours essayer d’utiliser les caractéristiques de chacune des races pour pouvoir faire la meilleure carcasse possible.

Les Français surnomment les Anglais les « Rosbifs » depuis des années. Connaissez-vous l’origine de ce surnom?

RF: J’ai beaucoup joué au rugby, et dès qu’on jouait contre les Anglais, on disait qu’ils avaient les cuisses mauves ! Car quand il fait très froid, les rouquins ont les cuisses mauves! On pourrait dire que ça ressemble à un rosbif! Ca m’a toujours amusé ! En réalité, nous appelons les Anglais « Rosbifs » car cela vient de « Roast Beef », le plat traditionnel du dimanche. Et contrairement à ce qu’on pense, les Anglais ont été les premiers à rôtir et à cuisiner la viande rapidement…

Visuels: (c) Louise Barillec et Aurore Lucas; Textuel.

Retrouvez toutes les actualités et astuces de dégustation de la viande bovine britannique sur le site I love Meat.