La recette du jeudi : risotto parure d’automne, sot-l’y-laisse de faisan confits et copeaux de vieux parmesan

Il existe un véritable art de vivre autour de la chasse. Afin de célébrer cette gastronomie riche en terroir, voici un risotto parure d’automne, sot-l’y-laisse de faisan confits et copeaux de vieux parmesan. Une création de Laurent André, chef exécutif de l’Hôtel Royal Monceau, à la tête des restaurants étoilés Il Carpaccio et La Cuisine.

Les ingrédients pour 4 personnes :

– 400 g d’un mélange de champignons (trompettes de la mort, girolles, cèpes…)
– 1 cuillère d’huile d’olive
– 1 gousse d’ail entière avec peau
– 10 g de beurre
– 200 g de riz rond Mano Vialo
– 50 g d’oignon blanc
– 10 cl de vin blanc sec
– 50 cl de fond blanc de volaille
– 50 g de parmesan Reggiano
– 50 cl d’huile d’olive pour cuisson
– 50 g de beurre
– 5 cl d’huile d’olive pour assaisonnement
– Fleur de sel et poivre noir
– 12 sot-l’y-laisse de faisan
– 12 copeaux de parmesan en triangle

(c) Rdv Communication

Réalisation :

Les champignons
Nettoyez et lavez les champignons en ayant pris soin de les couper en petits morceaux. Faites chauffer une sauteuse avec une cuillère à soupe d’huile d’olive et une gousse d’ail avec la peau écrasée. Ajoutez les champignons, salez, puis couvrez pour faire rendre l’eau. Égouttez l’ensemble, réservez.

Pour les sot-l’y-laisse
Nettoyez bien les sot-l’y-laisse en retirant un peu le gras. Faites-les cuire à la poêle rapidement pour ne pas les sécher. Déglacez avec un peu de jus et laissez cuire tout doucement de façon à les confire gentiment.

Pour le risotto
Portez à ébullition le fond blanc de volaille, puis maintenez au chaud sans faire bouillir. Épluchez et ciselez finement l’oignon blanc. Chauffez l’huile de cuisson dans un sautoir, ajoutez l’oignon ciselé et faites suer sur feu doux pendant 3 min. Ajoutez le riz, faites-le nacrer 5 min en remuant sans cesse, puis déglacez au vin blanc. Laissez réduire à sec, mouillez à hauteur avec le fond blanc de volaille et faites cuire avec un léger frémissement, sans cesser de remuer. Lorsque le riz a absorbé tout le liquide, mouillez de nouveau juste à hauteur et poursuivez la cuisson en remuant. Renouvelez l’opération cinq ou six fois. Après 18 min, le riz doit être cuit. Incorporez alors sans cesser de remuer le beurre, l’huile d’olive pour assaisonnement et le parmesan râpé.

Pour la présentation
Dans une poêle, mettez 10 g de beurre et faites sauter les champignons déjà blanchis. Rectifiez l’assaisonnement du risotto et dressez-le dans des assiettes creuses. Déposez dessus les sot-l’y-laisse, puis les champignons et décorez avec les petits triangles de parmesan. Arrosez d’un bon filet d’huile d’olive et servez aussitôt.

Source : © Maisons Côté Est
Visuel : © Rdv Communication

La recette du jeudi : Perdreaux en cocotte, betteraves rouges et sucrières

Cette semaine aux couleurs d’automne était l’occasion d’inviter le chef doublement étoilé Marc Meneau à puiser dans ses inspirations et passions pour la cuisine du terroir. Cet « archéologue de la cuisine », comme il est parfois surnommé, a sublimé des perdreaux en cocotte, aux betteraves rouges et sucrières…

Les ingrédients pour 4 personnes : 

– 4 perdreaux
– 4 tranches de pain de campagne
– 60 g de foie gras
– 2 échalotes
– 4 petites betteraves rouges
– 1 betterave sucrière d’envrion 700 g
– 1 cl de cognac
– 20 cl de fond blanc de volaille
– Barde (4 carrés de 6 x 6 cm)
– 4 feuilles de vigne

(c) Côté Est / Jean-Marc Palisse

Réalisation :

Pour les betteraves

– Préchauffez le four à 100°C (th. 3-4). Lavez les betteraves et emballez-les séparément dans du papier d’aluminium. Enfournez la betterave sucrière 24 h, puis 8 h à 180°C (th. 6).

Pour le perdreaux

– Les perdreaux doivent avoir été tués depuis 4 ou 5 jours.
– Retirez délicatement les gésiers à l’aide d’une tirette à homard. Troussez-les en les traversant avec le bec à l’endroit des cuisses qui sont croisées. Saisissez-les vivement à feu vif.
– Posez le carré de barde ainsi que la feuille de vignes sur les poitrines de perdreaux. Passez une ficelle de cuisine afin de maintenir le tout. Après 12 min de cuisson au four dans une cocotte en fonte, retirez les perdreaux. Laissez poser 5 min afin d’obtenir une véritable cuisson bien rosée. Retirez la ficelle. Coupez les têtes, videz l’intérieur des perdreaux à l’aide du dos d’une cuillère et réservez le tout.
– Dégraissez la cocotte, terminez la coloration des sucs et déglacez avec le fond blanc de volaille. Faites un jus assez court, passez-le à l’étamine. Ciselez les échalotes, faites-les suer au beurre. Ajoutez le foie gras ainsi que l’intérieur des perdreaux. Flambez avec le cognac. Confectionnez un hachis, tartinez les toasts frits et réservez au chaud.
– Épluchez les betteraves, faites-les revenir dans la cocotte jusqu’à les caraméliser légèrement. Ajoutez les perdreaux, versez le jus, reportez à température 2 min, déposer les têtes.

Dressage :

– Servez les perdreaux dans la cocotte, les têtes fendues en deux et les toasts gratinés sur un plat à part.

Source : © Maisons Côté Est
Visuel : © Côté Est/Jean-Marc Palisse

Jean Bardet : « La Touraine est un jardin ouvert sur le monde. »

Jean Bardet est un poète de la cuisine. Né en Charente Limousine, il a parcouru le monde à la recherche de l’association gastronomique parfaite avant de poser ses valises en Touraine et compter parmi les plus belles tables étoilées de France. Même s’il a raccroché son tablier, Jean Bardet nous parle de sa passion pour la cuisine, des associations réfléchies entre mets et vins, et de l’importance de perpétuer les traditions culinaires régionales.

(c) Rdv Communication

Comment est née votre passion pour la cuisine ?

Jean Bardet : Mes parents n’étaient pas cuisiniers. Mon père était ouvrier meunier, ma mère femme de ménage. A la fin de sa carrière, ma mère avait un petit restaurant de marché. La cuisine n’est pas une passion, c’est d’abord une culture. Mais cette passion est surtout venue par le vin, par l’analyse sensorielle, par l’éveil sensoriel. J’ai fait de nombreux concours de dégustation : sommelier de France, sommelier du monde. Ensuite, j’ai voulu faire des plats qui correspondaient aux vins. Dans mon restaurant, nous avions des menus avec un verre de vin à chaque plat. Puis j’ai ouvert des livres. J’ai ouvert mon premier livre de recettes à l’âge de 40 ans! Comme quoi tout est possible ! Avant 40 ans, je faisais à manger. Après 40 ans, j’ai commencé à donner à manger.

Quel plat de la région Touraine aimez-vous revisiter ?

JB : Dans la région, je dois vous avouer, il n’y a pratiquement aucune spécialité. Cependant, tout vient du terroir et nous avons presque tous les cépages du monde. Il y a un microclimat extraordinaire dans cette région, c’est formidable. La Touraine est une région ouverte sur le monde, un jardin ouvert sur le monde. On l’appelle le « jardin de la France ». On n’a pas de spécialités mais on a toutes les spécialités. Vous pouvez manger un cassoulet ou une choucroute. Cependant, la spécialité dont on parle le plus, c’est la recette de Beuchelle à la Tourangelle, que j’ai faite pour le Larousse. C’est la seule recette qui existe.

(c) Jean Bardet

Une belle association mets et vins ?

JB : L’association mets et vins c’est un jeu. Un jeu extraordinaire ! A condition de goûter le vin avant de faire le plat. On peut modifier un plat mais on ne peut pas modifier un vin. Il faut se le mettre dans la tête ! Généralement, les vins de la région correspondent aux produits de la région. Lorsque je cuisinais dans mon restaurant, j’aimais particulièrement les blancs. Il y a plus d’espièglerie, d’agilité, de fraîcheur dans différents types de blancs. J’étais arrivé à un tel point, que lorsque je faisais ma cuisine, dans le territoire de Vouvray, je me disais « que pourrais-je bien mettre sur ce plat, au lieu d’un Vouvray ? ». Parce que les Vouvray vont avec tous les plats ! Il faut essayer et se jeter à l’eau.

En quoi est-il important de perpétuer les traditions culinaires régionales ?

JB : Ce sont des plats d’anthologie, des plats de partage. La cuisine est venue de la pauvreté et non de la richesse. Il y a cinquante ans, soixante ans et plus, tous les cinquante kilomètres, c’est-à-dire à une journée de cheval, il y avait une, voire deux spécialités. Ces spécialités étaient façonnées par leur endroit, leur pays, leur région et sont devenues des plats de mémoire. Lorsqu’on mange un plat régional, il faut qu’il soit préparé comme à l’origine. Et il faut le partager, comme un pot au feu ou une garbure ! Aujourd’hui, il faut préserver cette identité culinaire. C’est un patrimoine. On peut faire une cuisine avec des produits issus d’autres cultures, d’autres régions. On peut incorporer dans notre cuisine des gestes mais il ne faut jamais perdre son âme. C’est ça le problème. Il y a un fond historique qu’il faut conserver, ici en France !

Visuels : © DR