Le coup de cœur de la semaine : la Belle Iloise

Conserverie de poisson haut de gamme située sur la presqu’île de Quiberon, la Belle Iloise fabrique depuis 80 ans des produits de qualité faits avec du poisson frais, selon les recettes traditionnelles. Depuis début 2011, Caroline Hilliet Le Branchu, petite-fille du fondateur, a repris les rênes de l’entreprise familiale en lui donnant un coup de jeune. Retour sur l’histoire d’une maison bretonne…

Trois générations déjà que la conserverie la Belle Iloise perpétue sa tradition de conserves gastronomiques de poissons à Quiberon. Ce n’est cependant pas surprenant puisque la mer est une véritable histoire de famille depuis des générations.

Il y a tout d’abord l’arrière-arrière-grand-père de Caroline Hilliet Le Branchu, un pêcheur en chaloupe. Le fils de celui-ci ouvre un magasin de marée puis investit dans un bateau pour aller chercher le poisson directement sur les lieux de pêche et donc d’en garantir la fraîcheur. L’amour de la qualité des produits se transmettant de père en fils, Georges Hilliet, le grand-père de Caroline Hilliet Le Branchu, décide en 1932 d’ouvrir une conserverie tout près de Port-Maria, permettant ainsi aux poissons tout juste débarqués d’être rapidement travaillés. Il ouvre également le premier magasin de vente directe : la Belle Iloise est née.

Les valeurs de la Belle Iloise sont simples : qualité, fraîcheur, proximité. Depuis des décennies, l’entreprise perpétue cette tradition de conserves gastronomiques de sardines, thons et maquereaux haut de gamme. Travaillés à la main, les poissons gardent toute leur saveur.

La Belle Iloise entretient également un rapport privilégié avec sa clientèle grâce à la vente directe instaurée depuis la création du premier magasin. Dans cet esprit de proximité, la conserverie invite également chaque jour les curieux et les passionnés à venir faire un voyage temporel et gustatif en ses locaux, à la découverte des ateliers de fabrication, des films d’archives, du passé quiberonnais et d’un savoir-faire unique en son genre.

«C’est en nous appuyant sur ce savoir-faire que nous continuons aujourd’hui à imaginer de nouvelles recettes pour que la dégustation de nos produits soit toujours un grand moment de plaisir!» explique Caroline Hilliet Lebranchu, à la tête de la Belle Iloise depuis début 2011. L’histoire d’une femme à la tête de la conserverie n’est d’ailleurs pas anodine : historiquement, il était coutume que les femmes officient à la conserverie, ayant la délicatesse toute féminine de préparer et de ne jamais abîmer les filets de poisson, tandis que les hommes étaient à la pêche.

Cependant, la Belle Iloise ce n’est pas seulement une histoire de famille mais aussi une famille de produits incontournables comme les sardines (à l’huile d’olive, à la tomate, à l’huile de tournesol, au citron ou aux olives de Nice), les émiettés de thon (à la l’huile d’olive, aux pruneaux ou à la Marie-Galante) et les filets de maquereau (moutarde, tomate, curry amandes…).

Heureusement, la maison ne se repose pas que sur ses classiques et innove régulièrement en proposant des recettes et combinaisons originales. Ainsi, pour la saison printemps-été, la Belle Iloise a créé un coffret Vintage, des sardines aux olives de Nice, des sardines à la Tapenade, des sardinades aux tomates et câpres et des sardines marinées au muscadet.

Plus récemment, la Belle Iloise a capturé des saveurs automnales et hivernales avec des nouvelles soupes repas plus que gourmandes (thon à la basquaise et daurade aux topinambours et au marrons) et a créé une recette de Mousse de Homard au cognac.

 

Après plus de 80 ans dans le métier, la conserverie la Belle Iloise prouve qu’elle a encore le vent en poupe. Et nous n’allons certainement pas lui mettre des bâtons dans le gouvernail…

Visuels : © La Belle Iloise

Edouard Anagnostou: « En Espagne, nous avons une culture de la conserve »

« Nous conservons le meilleur de la mer » clame Frinsa dans son slogan. Cette entreprise espagnole peut en effet se vanter de capturer les fruits de l’océan et de les mettre en boîte, sans empiéter sur leur qualité. Fervent défenseur de la conserve haut de gamme, Frinsa exporte désormais ses produits originaux dans l’hexagone. Entretien avec Edouard Anagnostou, le directeur National des ventes de Frinsa, qui nous en dit plus sur cette gastronomie espagnole particulière…

Qu’est-ce que Frinsa?

Edouard Anagnostou: Les produits Frinsa sont des conserves de poisson. Notre cœur de marché, ce sont les conserves de thon. Il y a trois espèces de thon: listao, albacore et le thon blanc. Le thon blanc est l’espèce la plus qualitative et nous en proposons des conserves premium, notamment de la ventrèche de thon blanc. La ventrèche c’est la partie la plus noble du thon, la plus grasse et la plus fondante. En plus, ce thon est pêché à la canne. Ce n’est pas du thon qui est péché à la senne, qui subit du mauvais traitement: ils sont pêchés individuellement à la canne. Le poisson est donc respecté et en bon état quand il est pêché.

Existe-il une gastronomie espagnole tournée vers les produits de la mer?

EA: Il existe véritablement une gastronomie espagnole tournée vers la mer. Je pense en plus que le secteur tapas est de plus en plus porteur en France. On en entend, en tous cas, de plus en plus parler. On a justement toute une gamme qu’on a développée sur ce segment tapas, les moules à l’escabèche, du poulpe en marinade, des produits très connus en Espagne mais moins consommés en France comme les coques, les couteaux de mer et les coquilles Saint-Jacques. Tous ces produits sont en conserve.

N’est-ce pas contradictoire de mettre des produits issus de la mer en conserve? 

EA: C’est vrai, c’est un peu ambigu. En Espagne, les gens sont très habitués à consommer des produits de la mer en conserve. En France, on est plus habitués à les consommer sur un plateau de fruits de mer. Seulement, en France, quand on a un plateau de fruits de mer, il faut le consommer à l’instant T. Avoir des fruits de mer en conserve signifie qu’ils peuvent se conserver trois ans avec un niveau de qualité très haut. Cela permet ainsi de réaliser des recettes hors-saison, comme une sauce aux coques (pêchés en décembre), que l’on peut intégrer dans un plat de pâtes ou dans un risotto. C’est l’avantage.

La culture de la conserve est-elle uniquement espagnole?

EA: Notre entreprise a été fondée en 1961 par la famille Carigale. On est situés en Galice, au nord-ouest de l’Espagne et la Galice est très réputée en Espagne pour tous les produits de la mer. Les Islas Gallegas sont très riches en plancton, et permettent aux fruits de mer, comme les moules par exemple, d’être les meilleurs et les plus gros possibles. En Espagne, il y a une énorme tradition de la consommation de conserves de poisson, tradition que l’on essaie d’exporter en Europe et notamment en France. La France est pour le moment le premier pays hors Espagne où l’on exporte le plus de produits espagnols en termes de conserves de poisson.

Comment se consomme donc idéalement une conserve de fruits de mer?

EA: Il y a plusieurs manières de consommer les conserves. Elles peuvent être préparées en sauce, avec des pâtes ou du riz, en bouchées avec un filet d’huile d’olive. Et pour les puristes, les fruits de mer en conserve peuvent être dégustés avec une fourchette, à même la boîte!

Visuels : (c) Louise Barillec et Aurore Lucas