Vincent Rozenberg: « Grâce aux décorations florales, les tables peuvent se décliner à l’infini »

250 000: c’est le nombre d’espèces végétales qui produisent des fleurs. Les fleurs ont également leurs codes, leur langage et sont souvent porteuses de messages. René Veyrat Event, nouvelle entité du célèbre fleuriste René Veyrat, explore cette richesse florale en proposant des décorations personnalisées haut de gamme aux entreprises, aux hôtels, aux commerçants et aux particuliers.

Pour les Rendez-vous des Arts Culinaires, René Veyrat Event a décliné chaque pays mis à l’honneur en fleurs, créant une véritable harmonie entre le nappage, les décorations florales et la vaisselle. Entretien avec Vincent Rozenberg, l’artiste fleuriste de l’évènement.

Quelles ont été vos diverses inspirations pour chaque table du Rendez-vous des Arts Culinaires?

Commençons par le Japon. Pourquoi être partis sur les orchidées? Car ces fleurs ont une connotation très japonisante, asiatique. On a choisi ces vases aussi parce qu’ils étaient incurvés, donnant un côté vraiment très élancé à la composition, et puis on les a imbriqués les uns dans les autres. Le noir des vases n’était pas forcément voulu mais il s’est finalement bien mélangé avec les assiettes, qui avaient un petit côté écaille.

On a également rapporté un fil métallique or et brun pour rechercher le côté écaille avec le marron et le liseré or des assiettes. Après on a rajouté des baguettes pour créer cet effet de mikado et renforcer ce côté asiatique. On voulait un ensemble de base qui soit cohérent et qui soit tout en superpositions. On a donc joué sur les hauteurs et le relief sur la table.

Pour l’Angleterre, c’était beaucoup plus facile car les assiettes étaient déjà très fleuries. J’imaginais une « Lady » anglaise, comme l’une de mes clientes, avec une table où tout un tas de petits objets lui donnent un caractère romantique. La rose anglaise a été choisie pour renforcer cette ambiance romantico-anglaise, très caractérisée par ce type de table. Nous avons sélectionné différents types de roses qui s’accordaient bien pour renforcer ce côté fleuri. Si on n’avait pris qu’une seule variété de fleurs, ça aurait été un peu plus fade, surtout que les assiettes étaient très fleuries.

On a joué avec des bonbonnières en verre et en partenariat avec Haviland, nous avons eu des verres Royal de Champagne de différentes tailles pour vraiment avoir l’impression d’une table de grand-mère faite de plein de choses, d’éléments qui sont amassés, qui font partie de la vaisselle de la maison et qui sont placés sur la table.

Pour ce qui est de l’Espagne, on est partis sur un fil conducteur avec la nappe ocre et orangée de Quagliotti: le côté méditerranéen représenté par le piment. On est partis sur des physalis, car ils donnent cet aspect piment mais plus relevé en terme de couleur, et sur les piments, qui sont orangés et étaient assortis à la nappe.

On a également choisi des branches qui vont graviter autour de ces compositions, pour que là aussi il y ait une liaison avec les plats de risotto à couvercle d’Haviland. Ces plats m’ont inspiré pour faire une corolle de piments, tantôt le pointu du piment sorti, tantôt la tige du piment qui ressort. Il y a également une variété d’orchidée, le gloriosa, une fleur assez volatile, légère, volubile, qui tourne autour des branchages et autour des plats. On est dans quelque chose d’un petit peu plus contemporain, très différent des deux premiers jours. Le but du jeu c’est qu’on ait des ambiances qui soient diverses, afin de montrer qu’une table se décline à l’infini.

Sur l’Italie, nous sommes partis sur un fil conducteur précis: l’olivier. Dans les grands vases, on avait de grands branchages d’olivier, c’était très simple. On voulait de la couleur et on est partis sur une variété d’orchidées jaunes miniatures, sur quelque chose d’assez fluide.

J’avais pensé faire comme un feuilleté, avec des fleurs qui vont sortir de manière très légère. L’olivier étant gris et argent, avec les fleurs jaunes on est allés rechercher la nappe, également jaune. La vaisselle était moins marquée sur cette table, il était donc plus facile de relever et de rajouter du tempérament par les fleurs.

Avec la dernière table, la France, et plus précisément la Bretagne, c’était une évidence qu’il fallait utiliser des hortensias. On est partis sans contenant, pour dérouter un petit peu. On n’avait que des boules d’hortensias de différentes tailles, qui sont directement posées sur la table.

On est allés rechercher le thème des assiettes aux teintes de bleu et de parme, avec des nuances de fleurs bleues, bleu étain et vert. A travers cette dernière table, on a vraiment essayé d’incarner la Bretagne.

Comment avez-vous pensé chaque ambiance?

Nous avons eu des rendez-vous au préalable avec Haviland et Quagliotti. On était donc au courant des nappages et de la vaisselle, et on a essayé de surfer avec tous ces éléments. Pour certaines tables, les fils conducteurs partaient plus les assiettes; pour d’autres, c’était la nappe qui a donné le ton de couleurs. Mais en fait, tout est imbriqué, l’un ne va pas sans l’autre. Même dans le travail de recherche, nous avons été intimement liés avec Haviland et Quagliotti. Ils m’ont à chaque fois demandé mon avis par rapport aux assiettes et aux nappes, pour que nous puissions véritablement construire une harmonie entre chacun des éléments d’art de la table.

Visuels: (c) Yada Photographies

Haviland et Quagliotti revisitent le « Tea-Time »

Direction la Grande-Bretagne en cette deuxième journée du Rendez-vous des Arts Culinaires. Roses, sucriers et théières agrémentent cette nouvelle table créée par Haviland et Quagliotti, tout en douceur et romantisme…

Jubilé de la Reine d’Angleterre, Jeux Olympiques de Londres… L’Angleterre est célébrée cette année sous toutes ses coutures, ce n’est donc pas un hasard si la Grande-Bretagne est invitée aux Rendez-vous des Arts Culinaires. A cette occasion, les maisons Haviland et Quagliotti ont reproduit l’Angleterre sur leur table, avec l’audace de la « British Touch ».

Il suffit de regarder la table créée par Haviland pour se voir transporter à un « high-tea » royal. Assiettes fleuries, crémier, théière, sucrier, porte-douceur et tasses de la collection Louveciennes agrémentent la table. Ornée de roses et d’illustrations pastorales, cette porcelaine fait écho à celle retrouvée au sein des maisons britanniques et sur les tables de la famille royale. L’une des plus classiques d’Haviland et un best-seller de la maison, cette collection a notamment été choisie pour apparaître dans le film Intouchables d’Eric Toledano et Olivier Nakache.

La collection Colorblock accompagne la collection Louveciennes. Haviland a choisi de faire figurer des pièces de couleur brique sur la table de présentation, pour rappeler les tons des immeubles britanniques.

Une table britannique ne serait pas complète sans une touche décalée. La coquetier de Serge Mansau, « Quoi de N’Oeuf! » fait ainsi son apparition au sein d’une table à priori classique. A propos de sa création, il explique que « pour faire un objet il faut deux choses qui en elles-mêmes n’ont pas de rapport et entrent en vibration: une coquille vide sur la jambe d’un verre cristal, un simple coquetier. Art et fonction. Usage et poésie. L’autre côté de l’utile. La preuve par l’œuf. »

Quagliotti a choisi pour cette journée de la Grande-Bretagne de présenter une nappe aux motifs d’arabesques, de couleur vert d’eau pour rappeler le feuillage des rosiers anglais et mettre en valeur la porcelaine. Elle amène une touche romantique à l’ensemble.

Le fleuriste René Veyrat, qui agrémente chaque jour la table de fleurs fraîches assorties au thème du jour, a choisi de détourner les verres Royal de Champagne, en cristal soufflé, en leur donnant un nouvel usage : de verres de dégustation ils deviennent vases et décorations pour le plus grand esthétisme, légèrement décalé. So British !

Visuels : (c) Louise Barillec et Aurore Lucas

Le Japon interprété par Haviland et Quagliotti

Passionnés de haute-gastronomie et d’arts de la table se retrouvent à la galerie Gaggenau pour la première édition des Rendez-vous des Arts Culinaires! Une semaine pour découvrir, déguster et faire voyager les sens tout en découvrant des métiers et des savoir-faire d’exception. A cette occasion, les maisons Haviland et Quagliotti font un tour du monde de leurs plus belles collections, faisant évoluer leurs présentations de table au fil des pays. Première escale, le Japon…

Trois collections se mêlent sur cette première table d’inspiration japonaise: la collection Karakuza, par la créatrice Hanae Mori, la collection Bund, entièrement blanche, et la collection Papillon.

Hanae Mori est la seule créatrice japonaise a avoir fait défiler ses créations à Paris et New York, et la seule maison asiatique à avoir reçu l’appellation haute-couture par la Fédération Française de Haute-Couture. Cette Coco Chanel à la japonaise a versé toutes ses inspirations dans la collection Karakuza, où les papillons se posent allègrement sur le rebord des assiettes et chaque motif symbolise le scintillement de ses vêtements. Le papillon, étant l’inspiration emblématique de la créatrice, Haviland présente également la collection Papillon, blanche et parée de dorures, toute en finesse et en élégance. La collection Karakuza est une nouveauté de la maison Haviland et a été présentée lors de la Fashion Week parisienne en septembre 2012.

Dans un souci de respecter la thématique du Japon, Haviland présente également la Collection Bund, en porcelaine blanche, réfléchie et conçue pour une clientèle asiatique, chaque pièce correspondant à une utilisation spécifique de la cuisine d’Orient: porte-baguettes, cuillères, bols à soupe ou soucoupes pour les sauces soja.

Finalement, l’éditeur italien de linge de maison Quagliotti a assorti un nappage de couleur beige aux collections de porcelaine, pour relever la collection du jour, tout en élégance.

Les maisons Haviland et Quagliotti, par cette première table raffinée et par la symbolique de chaque élément, ont souhaité matérialiser le lien évident entre les cultures française et japonaise, et mettre en lumière le savoir-faire et la créativité de chaque continent.

Visuels: (c) Louise Barillec et Aurore Lucas