Interview: Enrico Masia, chef épicurien des Romantica Caffe

La gastronomie italienne est comparable à son art de vivre: toujours dans l’amour de l’instant et dans le partage du moment. C’est ainsi que le chef des Romantica Caffe Enrico Masia voit sa cuisine, une idée concrétisée pour le plaisir. Rencontre.

Pourquoi avez-vous choisi de présenter un Risotto aux cèpes et parmesan, des Gnochetti Sardi à la Bolognaise et des Crostini de pain, Gorgonzola, noix et poire?

J’ai tout d’abord choisi de travailler le Gorgonzola car c’est un produit typique de l’Italie. C’est également un très bon produit qui a toute une histoire derrière lui. Nous avons un million de produits en Italie, mais j’ai choisi le Gorgonzola qui est très bon accompagné d’une compote de poires et de noix. J’en ai fait un canapé simple.

Ensuite j’ai fait un risotto, car le risotto est aussi un plat très connu dans la cuisine italienne. On parle toujours de risotto, des différents types de risottos, de différentes qualités de risottos. Aujourd’hui, je voulais faire un risotto aux cèpes parce que c’est la saison. En plus, avec le temps qu’il fait à Paris en ce moment, on a envie de manger des champignons!

Ensuite, j’ai fait des gnocchis Sardis, ce sont des pâtes de ma région. Depuis que je suis petit, je mange des gnocchi. Que ce soit pour les mariages, les baptêmes, les fêtes de famille, les pâtes sont toujours des gnocchis. Les gnocchis ont toujours été le plat principal. J’ai aujourd’hui servi les gnocchis avec une bolognaise, une sauce très connue et surtout en France.

Existe-il une véritable gastronomie italienne?

Bien sûr qu’il existe une véritable gastronomie italienne! Je pense que la différence entre la gastronomie italienne et la gastronomie française, c’est que la gastronomie française est cataloguée depuis longtemps et qu’elle est souvent vue comme traditionnelle. On ne peut pas dire ça de l’Italie, les plats font partie de la gastronomie traditionnelle, même les plus typiques comme la carbonara. Et en Italie, chaque région a une cuisine spécifique: la Sardaigne a sa cuisine, la Sicile, le Piémont, la Ligurie. Il y a une très grande gastronomie en Italie mais chaque région a sa gastronomie propre. Et c’est le cas pour toutes les régions italiennes. On peut se déplacer du nord au sud, on ne s’ennuie pas. A chaque fois, on a des choses à découvrir. La cuisine en Italie, c’est vraiment un art. Si on regarde sur la carte de l’Italie, c’est une chaussure au milieu de la méditerranée, c’est très beau à voir avec les petites îles, la Sardaigne, la Corse, la Sicile. Rien que les côtes, la mer sont superbes! Il y a beaucoup de traditions, beaucoup de cultures, beaucoup d’histoire, beaucoup d’art. L’art culinaire en Italie est comparable à sa culture. Qu’on aille à Rome, à Florence, à Pise… C’est la même chose pour la gastronomie, il y a une culture de l’art culinaire. L’Italie, ce n’est que de l’art !

Justement, qu’est-ce pour vous l’art culinaire?

L’art culinaire, c’est ce que chaque individu arrive à manifester, à faire avec ses capacités, son âme. Ce qu’il arrive à créer en collaboration avec les autres. Aujourd’hui, nous avons participé au Rendez-vous des Arts Culinaires. Il y a une organisation derrière, des éléments qui mettent en pratique les projets. L’art culinaire, c’est le fait d’avoir une idée, de la mettre en place. Et les choses ne se font pas par hasard, il faut être sûr de ce qu’on va faire, avoir une idée précise pour pouvoir élaborer les plats. Sortir des idées et satisfaire les autres, pas les impressionner, mais les rendre heureux, je pense que c’est ça l’art culinaire. Quand ils partent, ils gardent un bon souvenir, le souvenir d’avoir passé un bon moment, d’avoir profité de l’instant. L’art culinaire c’est vraiment très simple et très concret finalement: passer un bon moment dans un restaurant, avec sa famille, être bien servi, profiter de la vie. Rien que manger est un plaisir! C’est quelque chose que tout le monde a en commun. Bien manger nous aide à passer un bon moment. Et l’art culinaire se retrouve là.

Visuels: (c) Louise Barillec et Aurore Lucas

Vacances à l’italienne avec Haviland et Quagliotti

En ce quatrième jour du Rendez-vous des Arts Culinaires, c’est la chaleur de l’Italie qui inonde la galerie Gaggenau. Alors que le chef Enrico Masia s’active aux fourneaux dans la préparation d’un risotto au cèpes, Haviland et Quagliotti ont choisi d’explorer la dolce vita italienne à travers un emblème du sud: l’olivier.

L’olivier, arbre au tronc noueux, au bois dur et dense et à l’écorce brune crevassée, peut atteindre quinze à vingt mètres de hauteur et vivre plusieurs siècles. L’arbre qui produit l’huile d’olive, si recherchée et représentative d’un art de vive à l’italienne, est le centre de table pour cette journée consacrée à l’Italie. René Veyrat Event a en effet choisi de mettre cet plante à l’honneur, en recréant les paysages arides et ensoleillés inhérents au climat méditerranéen.

Pour accompagner cet arrangement floral, la maison Haviland a choisi de présenter deux collections: la collection Provence et la collection Illusion.

La collection Provence, tout d’abord, semblait être un évidence, tant par son nom que par ses éléments en porcelaine: porte-couteau en forme de grillon, pots gravés de motifs de lavande, assiettes décorées de branchages discrets. Cette collection, qui est une réinterprétation de la Provence, semblait idéale pour représenter également le sud de l’Italie.

Avec la collection Illusion, Haviland voulait véritablement faire parler l’Italie. Cette gamme vert anis au liseré doré, se veut contemporaine et épurée, pour reproduire l’ambiance simple et décontractée des vacances. Les verres de la collection Maintenon, avec un décor taillé, donnent une note chic à cette table italienne, sans alourdir un décor qui se veut vaporeux. La touche de jaune de la nappe de Quagliotti illumine élégamment la table et complète l’ensemble avec goût.

Avec cette table empruntée aux plus belles soirées d’été, l’on entendrait presque chanter les cigales…

Visuels: (c) Louise Barillec et Aurore Lucas

Interview: Alberto Herraiz, maître de la cuisine espagnole

La journée de l’Espagne au Rendez-vous des Arts Culinaires ne serait pas complète sans la présence de Alberto Herraiz, chef du restaurant parisien El Fogón. Artiste de la gastronomie espagnole, il réinvente en permanence les traditions et renouvelle les plats classiques espagnols. Rencontre avec le chef qui cuisine l’Espagne directement dans l’assiette.

Quelles sont les mises en bouche que vous avez choisi de présenter aujourd’hui?

J’ai tout d’abord fait des Tartines d’anchois au caramel salé, avec des anchois à l’huile d’olive. Les anchois sont vraiment un produit qualitatif et nous sommes très fiers de faire connaître ce produit. C’est une anchois en boîte, haut de gamme. En Espagne, les conserves sont importantes. Nous avons une culture de la boîte. Pas seulement pour conserver les aliments, on y gagne beaucoup en qualité, à l’image du foie gras ou du caviar. Les anchois aujourd’hui sont posés sur des canapés de caramel salé, pour obtenir cet aspect salé-sucré.

Ensuite, j’ai fait une tarte tatin au poivron del piquillo. Ces poivrons proviennent également d’une conserve mais il ne sont pas cuits. Ils sont seulement chauffés, pour pouvoir enlever la peau facilement. Pour les rendre digestes, il faut les confire. Sauf qu’une fois qu’ils sont confits, ils se cassent facilement et sont problématiques à manipuler. C’est pour cela que j’ai fait une tarte tatin avec des tomates et des poivrons confits, et une petite pâte, pour que l’ensemble se tienne.

La dernière mise en bouche est à base de boudin avec de choucroute. Chez nous, le boudin est décliné de 6 ou 7 manières différentes, dépendant des régions. J’ai choisi la région de Castille et la ville de Burgos car c’est l’un des boudins les plus connus, la mortilla de Burgos, mélangée avec de la choucroute à base de dés de jambon ibérique. Je l’appelle Stras-Burgos, pour faire un clin d’œil à l’aller retour entre les deux villes. Voilà les tapas que j’ai choisies aujourd’hui.

Existe-il une véritable gastronomie espagnole?
Bien sûr! Et il y a plusieurs gastronomies espagnoles, car il y a plusieurs Espagne. Comme en France d’ailleurs: chaque région a sa culture et donc sa gastronomie.

Dans votre restaurant le Fogón, vous explorez la paella, un plat traditionnel et classique espagnol. Pourquoi?

Nous sommes un restaurant monothématique et nous travaillons surtout le riz en paella. Mais la culture espagnole c’est beaucoup plus que ça. Nous voulons faire quelque chose de parfait et nous ne pouvons donc pas tout faire au niveau culinaire. Nous avons choisi de faire un restaurant spécialisé dans le riz, et surtout dans le riz en paella. Cette spécialisation nous a amené à rechercher le produit et faire plus de quinze ans de travail autour de la paella.

Pour vous, qu’est-ce que l’art culinaire?

La cuisine ce sont des codes, des expériences et des choses que l’on ne peut pas apprendre dans les livres. L’art c’est autre chose. Pour moi, la cuisine ce n’est pas un art, c’est un métier.

Visuels: (c) Aurore Lucas

Retrouvez le chef Alberto Herraiz au restaurant El Fogón

Ferrari, la F1 des jambons de Parme

Naples a ses pizzas, Venise ses bigoli in salsa, Rome ses artichauts frits … et Parme, son fameux jambon. La ville au nord de l’Italie est aujourd’hui la seule à produire le véritable Prosciutto di Parma, dont l’appellation est d’origine contrôlée depuis 1996. L’entreprise Ferrari, située au cœur du Tizzano Val Parma, dans la province de Parme, peut se vanter d’avoir un jambon d’une qualité exceptionnelle. Retour sur le processus de fabrication d’un produit italien emblématique.

« La première chose que vous apprend l’entreprise Ferrari est claire: faire du jambon est une chose, bien le faire est une toute autre histoire. »

En effet, le jambon de Parme est soumis à un strict cahier des charges qui vise à reproduire le savoir-faire et des techniques centenaires dans un environnement contemporain.

Tous les facteurs dans la chaîne de fabrication sont pris en compte et soumis à de nombreux contrôles: de l’élevage des porcs à la sélection minutieuse de la matière première, jusqu’à l’emballage du produit fini.

Mais comment façonne-t-on exactement ce fameux Prosciutto di Parma? L’aventure commence avec le choix de la race de porc, toujours des large white et des duroc, élevés principalement à Parme, nourris de céréales et de petit lait de Parmesan. Il sont abattus vers l’âge de 9 mois.

Ensuite, étape essentielle dans le processus de fabrication, des maîtres saleurs recouvrent les cuisses fraîches d’une fine couche de sel marin. Commencent alors 18 mois de maturation (12 mois minimum), où les jambons s’affinent dans de grands hangars ventilés, perdent leur graisse, exaltent leurs arômes, grâce à l’air pur et légèrement salin de la chaîne montagneuse des Apennins.

A l’issue de la maturation et après des prélèvements réguliers pour vérifier la qualité du produit et sa correspondance aux normes, les jambons de Parme peuvent alors recevoir l’appellation d’origine protégée assurée par la couronne ducale à cinq pointes marquée au fer rouge sur la couenne pour les jambons entiers, et imprimée en or sur les paquets en libre service.


Il ne reste plus qu’à déguster le jambon de Parme, idéalement à température ambiante, coupé en tranches fines.

Voici une recette facile pour sublimer le jambon de Parme Ferrari:

Risotto de potiron au jambon de Parme

Pour 4 personnes:

Ingrédients
260 gr de riz pour risotto
60 g de jambon de Parme
30 grammes de beurre
1 oignon
400 g de potiron nettoyé et coupé
1 tasse de vin blanc
10/15 g d’amaretti
60 g de parmesan râpé
du bouillon de viande
huile d’olive
sel et poivre

Pour décorer:

des tranches de Prosciutto di Parma
2 amaretti effrités

Préparation:

Dans une casserole faire revenir le potiron et la moitié de l’oignon haché dans de l’huile d’olive, sans les laisser brunir.
Ajouter une tasse de bouillon, saler et poivrer et cuire à feu doux.
Lorsque le potiron est cuit, l’écraser jusqu’à obtention d’une purée et réserver.
Ajouter le riz et le faire griller. Déglacer au vin blanc.
Cuire lentement le risotto en ajoutant progressivement le bouillon chaud.
10 minutes avant la fin de la cuisson, ajouter la purée de potiron au risotto.
En fin de cuisson, mélanger le beurre, les amarettis effrités et le parmesan au risotto.
Servir dans assiette creuse, saupoudrer d’amarettis et décorer de tranches de jambon de parme.

Buon appetito!
Pour plus d’informations sur les jambons Ferrari, rendez-vous sur le site de l’artisan.

Visuels : (c) Prosciuttiferrari.it.