Arnaud Goupil : « Au Baligan, le poisson est au centre de l’assiette. »

A Cabourg, il est une adresse où les poissons choisis le matin même sur le port de Dives sont présentés aux clients avant d’être cuisinés : Le Baligan. Arnaud Goupil, chef de cuisine du restaurant créé par François Teissonnière, travaille exclusivement des produits de saison et de la région, pour le plus grand bonheur des goûts et des envies. Entretien pour parler spécialités cabourgeaises, découverte de produits et terroir normand…

Quel est le concept du restaurant Le Baligan ?

Arnaud Goupil : Le Baligan a été conçu par François Teissonnière avec l’idée de développer le poisson sur Cabourg. On avait un concept : présenter le poisson directement au client. Tous les poissons sont issus de pêche locale et des ports locaux. On va directement les acheter au pêcheur. Nous présentons beaucoup de poissons plats, de turbots, de barbues, de soles. On présente également beaucoup de poissons nobles, comme le bar, et des poissons très attractifs, comme le maquereau ou les sardines, poissons qui sont parfois un peu perdus dans nos assiettes, que l’on a l’habitude de voir et que l’on remet au goût du jour.

(c) Le Baligan

Quelles sont vos spécialités ?

AG : Les clients reviennent chez nous pour notre Choucroute de la Mer. Ils reviennent également pour notre Bouillabaisse de Poissons façon « Cabourgeaise » : une bouillabaisse avec des légumes locaux – céleris, poireaux, fenouil, carottes – que l’on taille en biseau, que l’on cuit avec une bonne soupe de poissons. En fin de cuisson, on ajoute nos poissons entiers avec les arêtes, car c’est ce qui donne le goût ! Et on sert cette bouillabaisse avec des croûtons, une sauce rouille et un aïoli. Et c’est parfait !

Vous n’utilisez que des poissons issus de la pêche locale. Entretenez-vous des relations privilégiées avec les pêcheurs sur place ?

AG : Oui bien sûr. On a des relations avec les pêcheurs. Dès qu’ils ont de belles pièces à nous vendre, ils nous contactent directement. Nous n’hésitons pas à les faire travailler et à présenter leurs produits directement dans le restaurant. On travaille énormément la Saint-Jacques tout au long de la saison. C’est un produit abordable et qui plaît énormément. Dès qu’on a lancé ce concept de présenter le poisson dans le restaurant, ça a beaucoup plu.

(c) Le Baligan

Vous considérez-vous comme un artiste des produits de la mer ?

AG : Pas forcément un artiste, mais j’ai toujours aimé mettre en valeur un produit sans oublier le produit en lui-même. Chez nous, c’est toujours le produit qui est mis en avant. On ne le cache pas derrière des épices, ni derrière des garnitures haut de gamme. Si vous venez au Baligan pour manger un bar, on va vous servir un bar le plus naturel possible. Il sera par exemple en croûte de sel ou juste passé à la plancha. C’est vraiment le produit pour le produit. Nous mettons vraiment le produit en valeur et au centre de l’assiette.

Vous proposez du caviar français de la maison Prunier depuis le mois de février. La cuisine est-ce aussi un moyen de faire découvrir des produits et des producteurs ?

AG : Oui. On aime bien explorer et présenter de nouveaux produits au restaurant. Avec le caviar de la maison Prunier, ça a quasiment plu aussitôt. Les gens ont été un peu surpris mais ils n’ont pas hésité à franchir le pas du caviar. J’ai moi-même découvert le caviar cette année, en même temps que les clients. C’est un produit que je ne connaissais pas. Ce produit reste quand même onéreux mais ça n’effraie pas les clients, au contraire, ils n’hésitent pas à goûter. En général ça ne les déçoit pas. Proposer du caviar c’est une opportunité de mettre le restaurant en avant, en séduisant une certaine qualité de clients. On essaie de sortir de l’ordinaire.

(c) Le Baligan

Le propriétaire du Baligan, François Teissonnière, a publié un livre de recettes authentiques du terroir. D’où lui est venue l’idée de cet ouvrage ?

AG : François Teissonnière a publié ce livre certainement pour faire partager sa passion à tous ses clients. Je pense que c’était le but premier. C’est aussi un moyen de faire voir qu’au Baligan, on ne triche pas avec les recettes, de prouver qu’il n’y a rien de caché, les recettes, les proportions et les temps de cuisson étant indiqués. En plus c’est une cuisine qui est abordable d’un point de vue financier et d’un point de vue facilité. Il n’y a rien de sorcier ! Ceci dit, je parle du point de vue d’un cuisinier, c’est toujours plus facile ! (Rires) C’est un livre de recettes à double-face. D’un côté Le Bougnat, restaurant de viande à Dives-sur-Mer, et de l’autre Le Baligan, restaurant de poisson à Cabourg.

Pensez-vous que ce livre de recettes du terroir est un moyen de faire vivre le patrimoine culinaire normand ?

AG : Oui, je pense. C’est une manière de faire voir aux gens que la cuisine, ce n’est pas si compliqué que ça. On met également tous les produits du terroir en valeur, les crémiers, les fromagers, les bouchers, les primeurs : tout ce qui constitue notre patrimoine culinaire régional.

Visuels : © Le Baligan

Le Baligan
8, avenue Alexandre Piat
14390 Cabourg
02 31 24 10 92

La recette du jeudi : Petit Pageot à la Fondue de Poireaux au Citron, sauce Citron Vert

Cette semaine c’est Jacques Chibois, véritable artisan du goût et chef de la Bastide Saint-Antoine*, qui nous a préparés une recette aux accents provençaux, où la daurade rose, poisson de méditerranée, est le reine du plat : un petit Pageot à la Fondue de Poireaux au Citron, sauce Citron Vert.

Petit Pageot à la Fondue de Poireaux au Citron, sauce Citron Vert

Le marché pour 4 personnes :

Ingrédients :
– 4 pageots de 250g
– 350g de petits poireaux crayons épluchés avec peu de vert et lavés
– 20g d’olives noires hachées et blanchies deux fois
– 15g de beurre
– 35g d’huile d’olive
– 1 citron jaune non-traité
– 30g de gros sel pour la cuisson
– Sel, poivre
– 200g de petites courgettes de Nice (maximum 1,5 cm de diamètre)

Ingrédients sauce citron vert :
– 120g de crème fleurette liquide
– 1 citron vert
– Sel, poivre
– 1 pointe de curcuma en poudre

(c) RDV Communication

La Réalisation :

– Prendre les poireaux, les couper en petits carrés de 1 cm. Les laver et les égoutter.
– Faire cuire à la vapeur en les salant légèrement pendant 4/5 minutes environ selon la performance des fours.
– Vérifier la cuisson pour qu’ils restent cuits mais tendres
– Faire de même avec les courgettes coupées en sifflet de 3 cm de hauteur. Compter trois courgettes par personne.
– Râper le Citron Jaune non traité et le citron vert puis hacher finement.
– Mélanger dans une casserole le poireau émincé déjà égoutté, avec les olives hachées, les 25 g d’huile d’olive, 15 g de beurre, zeste râpés, sel et poivre.
– Faire chauffer en remuant constamment sur feu doux et les tenir en température et ajouter les courgettes pour qu’elles chauffent. Attention, les courgettes sont très fragiles et doivent être remuées avec délicatesse.
– Lever les pageots en filets, enlever les arêtes avec une pince à épiler. Les saler, les poivrer. Cuire les pageots dans une papillote de papier sulfurisé avec 10 g d’huile d’olive dans un four à vapeur 2 à 3 minutes selon la performance. Vérifier la cuisson puis presser du jus de citron sur les filets et dresser.

La préparation de la sauce au citron vert :

– Dans une petite casserole, faire bouillir environ 1 minute la crème fleurette avec le zeste de citron vert râpé, une pincée de sel, de poivre et de curcuma. Avant de servir, presser quelques gouttes de citron verts dans la sauce jusqu’à convenance.

Le dressage :

– Mettre au centre le poireau émincé chaud en dôme allongé de 8 cm.
– Ranger les 3 courgettes en sifflets.
– Disposer sur les poireaux le filet de pageot sortant du four vapeur.
– Napper légèrement de sauce.

Visuels : © RDV Communication

La recette du jeudi : la Bouillabaisse

La recette de cette semaine est un incontournable de la gastronomie de Marseille : la Bouillabaisse. Le chef du restaurant Une Table au Sud Ludovic Turac nous livre les secrets d’un plat emblématique du sud…

(c) RDV Communication

A l’origine, la Bouillabaisse est un plat de pêcheurs. Au moment du tri des poissons destinés à la vente, les pêcheurs mettaient de côté certaines pièces, légèrement abîmées, pour eux et leur famille. Cette soupe de poissons a été améliorée au fil du temps pour s’intégrer à la cuisine «Bourgeoise», avec l’arrivée du safran, apparu à partir du moment où Marseille est devenue un port marchand important.

Ce sont les femmes des pêcheurs, souvent employées dans les maisons bourgeoises, qui ont l’idée d’adapter ce plat : l’eau de mer est remplacée par un fumet de poissons préparé, puis par un bouillon léger, avec des poissons de roche et les poissons traditionnellement utilisés par les pêcheurs. Ludovic Turac, chef du restaurant Une Table, Au Sud nous dévoile la recette de la Bouillabaisse…

Les ingrédients pour 4 personnes :

– Choisir au moins 3 poissons, selon la saison : Daurade, Rascasse, Loup, Saint-Pierre, Congre, Vive et/ou Galinette.
– 1 pomme de terre
– 1 Carotte
– 1 Fenouil
– 1 Celeri branche
– Ail
– Onion
– Thym
– Laurier
– Romarin
– Du concentré de tomates
– Safran
– 1 orange

(c) RDV Communication

Réalisation :

– Faire revenir les poissons de roche entiers dans un filet d’huile d’olive.
– Une fois les poissons bien revenus, ajouter les carottes, le fenouil, le céleri branche, l’ail, l’oignon, le thym, le laurier et le romarin, préalablement coupés en gros morceaux.
– Déglacer au pastis quand les légumes sont cuits.
– Ajouter deux grosses cuillères à soupe de concentré de tomates et laisser réduire.
– Recouvrir les ingrédients d’eau et faire bouillir.
– Au moment de l’ébullition, abaisser le feu. Ecumer les impuretés puis rajouter du safran ainsi qu’une orange coupée en quatre.
– Faire cuire une vingtaine de minutes.
– Prendre quatre filets de vive. Les badigeonner d’huile d’olive, de sel et de poivre. L’envelopper dans un film plastique pour lui donner une forme rectangulaire et éviter qu’il ne parte en miettes dans la soupe de poisson. Le mettre dans la soupe.
– Éplucher et découper la pomme de terre à l’emporte-pièce et la mettre dans la préparation.
– Faire cuire une vingtaine de minutes jusqu’à réduction de la soupe.
– Retirer le filet de poisson et la pomme de terre et mixer la soupe de poisson.
– Faire passer la soupe au chinois pour obtenir un bouillon pur.
– Quand le bouillon est passé au chinois, le refaire réduire afin de concentrer le goût.
– Dresser le poisson, les légumes et la soupe dans l’assiette.

Visuels : © RDV Communication

La recette du jeudi: Cabillaud Marinière de Moules de Bouchot

Le poisson est à l’honneur cette semaine, qu’il s’accroche aux dos de ceux qui n’y prêtent pas attention ou qu’il se déguste avec bonheur! Le chef étoilé Jean-Luc Guérin de la maison Tirel-Guérin a cuisiné une délicieuse recette marine pour cette nouvelle recette du jeudi : un Cabillaud Marinière de Moules de Bouchot.

Ingrédients pour deux personnes :

– 800 gr de moules de Bouchot
– 800 gr de filets de cabillaud
– 4 échalotes ciselées
– 10 cl de vin blanc sec
– 1 branche de romarin
– 5 cl d’huile d’olive
– 50 gr de beurre
– Sel et poivre du moulin

(c) RDV Communication

Matériel :
– 1 casserole de 5 L
– 1 couscoussier ou une cocotte
– 1 Blender (mixeur)

(c) RDV Communication

Réalisation : 

Les Moules de Bouchot
– Dans une casserole mettre le vin blanc sec, le romarin, l’huile d’olive, les échalotes ciselées, et les moules (préalablement nettoyées et rincées) et faire cuire à feu vif juste le temps d’ouvrir les moules.
Décoquiller les ¾ des moules et les conserver au chaud. Garder le reste des moules
dans leurs coquilles pour la décoration.

La sauce aux moules
– Au moment de servir, mettre le jus de cuisson des moules dans le mixeur, ajouter le beurre et émulsionner en mixant.

Les pavés de cabillaud
– Les cuire à la vapeur 7 à 8 minutes dans le couscoussier ou la cocotte.

Dressage
– Disposer le moules décortiquées sur le fond de l’assiette, placer dessus votre pavé de cabillaud, ajouter autour de l’assiette les moules en coquilles et parsemer de persil ciselé.

Visuels : (c) RDV Communication